Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 4.djvu/1009

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sonnes robustes, parce qu’il purge violemment, & excite des vomissemens énormes.

Parkinson assûre, fondé sur l’expérience, que cette plante pilée & appliquée, guérit les glandes écroüelleuses. Continuat. cynos. mat. medic. Hermanni. Mais on n’en fait aucun usage parmi nous. (b)

DIGITATIONS, en Anatomie, terme dont on se sert pour exprimer la maniere dont deux muscles dentelés par leur extrémité opposée, s’endentent l’un dans l’autre, à peu-près de même que les doigts des deux mains lorsqu’on les place les uns entre les autres. (L)

DIGNANT, (Géog. mod.) ville d’Istrie en Italie ; elle appartient aux Vénitiens. Long. 31. 40. lat. 45. 10.

DIGNE, (Géog. mod.) ville de Provence en France. Elle est située sur la Mardaric. Long. 23. 2. lat. 44. 5.

DIGNITAIRE, s. m. (Jurisprud.) est celui qui est pourvû d’une dignité ecclésiastique dans un chapitre, comme le doyen ou prévôt, le grand chantre, l’archidiacre, le chancelier, le pénitencier. Voyez ci-après Dignités ecclésiastiques. (A)

DIGNITÉ, s. f. (Jurispr.) est une qualité honorable, dont celui qui en est revêtu peut prendre le titre & en accompagner son nom ; c’est une qualité qui releve l’état de la personne, & qui a été ainsi appellée comme pour dire qu’elle rend la personne digne de la considération publique attachée à sa place : comme quand un président ou conseiller de cour souveraine ajoûte à son nom sa qualité de conseiller.

La dignité des personnes est différente de leur condition, qui ne concerne que l’état ; comme d’être libre ou affranchi, pere ou fils de famille, en tutelle, émancipé ou majeur.

Toute qualité honorable ne forme pas une dignité ; il faut que ce soit un titre que la personne puisse prendre elle-même : ainsi les qualités de riche & de savant ne font pas des dignités, parce qu’on ne se qualifie pas soi-même de riche ni de savant.

Les Grecs & les Romains, & tous les anciens en général, ne connoissoient d’autres dignités que celles qui pouvoient résulter des ordres ou des offices. Tout ordre n’étoit pas dignité ; en effet il y avoit trois ordres ou classes différentes de citoyens à Rome ; savoir l’ordre des sénateurs, celui des chevaliers, & le peuple. De ces trois ordres il n’y avoit que les deux premiers qui attribuassent quelque dignité à ceux qui en étoient membres ; aucun de ces ordres, même les deux premiers qui étoient honorables, ne donnoit point part à la puissance publique : mais les deux premiers ordres donnoient une aptitude pour parvenir aux offices auxquels la puissance publique étoit attachée.

Les offices n’étoient pas tous non plus considérés comme des dignités ; il n’y avoit que ceux auxquels la puissance publique étoit attachée : les Grecs & les Romains appelloient ces sortes d’offices honores seu dignitates, parce qu’ils relevoient l’état des personnes, & que les magistrats (c’est ainsi que l’on appelloit ceux qui étoient revêtus de ces dignités) n’avoient la plûpart aucun gage, ni la liberté de prendre aucun émolument ; de sorte que l’honneur étoit leur seule récompense.

En France, les dignités procedent de trois sources différentes ; savoir des offices qui ont quelque part dans l’exercice de la puissance publique, des ordres qui donnent quelque titre honorable, & enfin des seigneuries. Cette troisieme sorte de dignité s’acquiert par la possession des fiefs & des justices que l’on y a attachées ; ce qui est de l’invention des Francs ou du moins des peuples du Nord, dont ils ont emprunté l’usage des fiefs.

On distingue parmi nous les dignités ecclésiastiques des dignités temporelles.

Les dignités ecclésiastiques sont celles du pape, des cardinaux, des archevêques, évêques, abbés, de ceux qui ont quelque prééminence dans le chapitre, comme les doyens, prevôts, chantres, dignitaires, archidiacres, &c.

On distingue dans l’état ecclésiastique les dignités des simples personats & des offices. Dignité est une place à laquelle il y a honneur & jurisdiction attachés ; personat est une place honorable sans jurisdiction, & office est une fonction qui n’a ni prééminence ni jurisdiction.

Les dignités temporelles procedent ou de l’épée, ou de la robe, ou des fiefs : les premieres sont celles de roi ou d’empereur, de prince, de chevalier, d’écuyer, & plusieurs autres.

Les dignités de la robe sont celles de chancelier, de conseiller d’état, de président, de conseiller de cour souveraine, & plusieurs autres.

Celles qui procedent des fiefs, sont les qualités de duc, de marquis, de comte, de baron, de simple seigneur de fief avec justice, ou sans justice.

Les fiefs qu’on appelle fiefs de dignité, sont ceux auxquels il y a quelque titre d’honneur attaché ; tels que les principautés, duchés, marquisats, comtés, vicomtés, baronies. Voyez Fiefs.

Sur les dignités romaines, voyez le livre XII. du code ; & sur les dignités en général, le traité de Martin Garat ; ceux de Loiseau, sur les offices, les seigneuries, & les ordres. (A)

Dignités & Foiblesses accidentelles, (Divin.) ce sont certaines dispositions ou affections casuelles des planetes, en vertu desquelles les astrologues croyent qu’elles fortifient ou affoiblissent, lorsqu’elles sont en telle ou telle maison de la figure, &c. (G)

DIGON ou DIGUON, s. m. (Marine.) c’est le bâton qui porte un pendant, une flame, ou banderole, arborée au bout d’une vergue. (Z)

* Digon, terme de Pêche, est un outil dont les pêcheurs se servent pour faire la pêche du poisson plat entre les roches qui découvrent de basse mer. Cet instrument est une espece de dard pointu, & qui ne peut ressortir de la plaie, à cause de deux ou plusieurs crochets semblables à ceux des hameçons dont il est garni.

DIGUE, s. f. (Hydr.) est une espece de levée : elle differe de l’écluse en ce qu’elle ne sert ordinairement qu’à soûtenir les eaux par de fortes murailles, ou par des ouvrages de charpente & de clayonages, souvent remplis entre deux par des caillous, des blocailles de pierre, ou des massifs de terre. (K)

Le principe général pour trouver l’effort de l’eau contre une digue, est celui-ci. Ou l’eau qui agit contre la digue est une eau stagnante, ou c’est une eau en mouvement ; si c’est une eau stagnante, on se rappellera d’abord ce théorème d’hydrostatique, qu’un fluide en repos presse une surface quelconque qui lui est opposée obliquement ou perpendiculairement, avec une force qui est égale au produit de cette surface par la hauteur du fluide. De-là il s’ensuit, 1°. qu’une digue opposée à un fluide stagnant, souffre également de ce fluide dans quelque direction qu’elle lui soit opposée : 2°. qu’une digue opposée à un tel fluide, souffre davantage dans les points les plus bas ; & qu’ainsi elle doit pour être bien faite, être inégalement épaisse, plus épaisse en-bas qu’en-haut, & aller même en augmentant d’épaisseur, en raison de la hauteur du fluide : 3°. si on regarde la digue comme un rectangle, & qu’on imagine ce rectangle divisé en une infinité de rectangles très-petits, on trouvera que l’effort de l’eau sur chacun est égal au produit du rectangle par la hauteur de l’eau ; d’où il