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du Collyridianisme s’assembloient un jour de l’année pour rendre à la Vierge leur culte impertinent, qui consistoit principalement dans l’offrande d’un gâteau qu’elles mangeoient ensuite en son nom. Le nom Collyridien vient du mot Grec collyre, petit pain ou gâteau.

COLMAR, (Géog. mod.) ville considérable de France dans la haute Alsace, dont elle est capitale, près de la riviere d’Ill. Long. 25d 2′ 11″. lat. 48d 4′ 44″.

COLMARS, (Géog. mod.) petite ville de France en Provence, proche des alpes. Long. 24. 30. lat. 44. 10.

COLMOGOROD, (Géog. mod.) ville de l’empire Russien, dans une île formée par la Dwina. Long. 58. 25. lat. 64. 10.

COLNE, (Géog. mod.) riviere d’Angleterre dans la province d’Essex, qui passe à Colchester.

* COLOBIUM, (Hist. anc.) habit senatorial ; c’étoit une espece de tunique dont on ne connoît pas bien la forme, & dont il est assez rarement parlé dans les auteurs.

COLOCASIE, (Botan. exot.) plante étrangere, espece d’arum ou de pié-de-veau.

Peu de sciences ont plus de besoin de se prêter un secours mutuel que l’Histoire ancienne & la Botanique, lorsque pour l’intelligence de quantité d’usages ou mystérieux ou œconomiques que les Egyptiens faisoient des plantes de leur pays, il s’agit de discerner celles qui se trouvent représentées sur les monumens qui nous en restent.

Les antiquaires qui se sont flatés d’y réussir, en consultant Théophraste, Dioscoride, & Pline, n’en ont pas pû juger sûrement ; parce qu’aucun de ces naturalistes n’avoit vû ces plantes dans leur lieu natal, & que les descriptions qu’ils nous en ont laissées étant très-courtes, très-imparfaites & sans figures, on n’a pas pû en faire une juste application aux parties détachées des plantes que les fabricateurs de ces monumens ont voulu représenter.

C’est donc au sol de l’Egypte même & au lit du Nil, qu’il faut avoir recours pour en tirer les pieces de comparaison qui leur ont servi de types. C’est sur la vûe de ces plantes, ou rapportées seches de ce pays-là, ou transplantées dans celui-ci, ou très exactement décrites par ceux de nos meilleurs botanistes, qui les ont dessinées d’après le naturel, comme l’a fait Prosper Alpin, que l’on peut qualifier raisonnablement celles qui ont servi d’attributs aux dieux, & de symbole aux rois & aux villes d’Egypte, des noms qui leur conviennent suivant les genres auxquels elles ont du rapport.

C’est de cette maniere que s’y sont pris d’habiles gens pour découvrir la colocasie des anciens, & être en état de la ranger sous le genre de plante auquel elle doit appartenir.

Comme sa principale qualité se trouvoit dans sa racine dont on faisoit du pain, & que de cette racine de laquelle les Arabes font encore commerce, il naît une fleur & des feuilles du genre d’arum, on ne doute plus que ce n’en soit une espece ; & tous les botanistes modernes depuis Fabius Columna, & l’ouvrage de Prosper Alpin sur les plantes d’Egypte, sont constamment de cet avis. Le nom vulgaire de culcas ou colcas qu’elle semble avoir retenu de l’ancien colocasia, doit encore contribuer à confirmer cette opinion.

Ses feuilles sont aussi larges que celles d’un chou. Sa tige est haute de trois à quatre piés, & grosse comme le pouce. Ses feuilles sont grandes, rondes, nerveuses en-dessous, attachées à des queues longues & grosses, remplies d’un suc aqueux & visqueux. Les fleurs sont grandes, amples comme celles de l’arum, de couleur purpurine, monopétales,

de figure irréguliere, en forme d’oreille d’âne. Il s’éleve de chaque calice un pistil qui devient ensuite un fruit presque rond, qui contient quelques graines. La racine est charnue, bonne à manger. Cette plante naît dans l’île de Candie en Egypte, & près d’Alexandrie.

Les antiquaires reconnoîtront donc aujourd’hui la fleur de cette plante sur la tête de quelques Harpocrates & de quelques figures panthées par sa forme d’oreille d’âne ou de cornet, dans laquelle est placé le fruit ; & il y a toute apparence qu’elle étoit un symbole de fécondité. Voy. les mémoires des Inscriptions, tome II.

Les curieux de nos pays cultivent la colocasie avec beaucoup de peine. Ils la plantent dans des pots pleins de la meilleure terre qu’il est possible d’avoir, & la tiennent toûjours dans des serres sans presque l’exposer à l’air qui endommage promptement ses feuilles ; rarement on la voit produire des fleurs. Sa racine cuite a le goût approchant de celui de la noisette. J’ignore où Bontius a pris qu’elle est d’une qualité vénéneuse, & qu’avant que d’être mangeable, il faut la macérer quelques jours dans l’eau.

Il est certain qu’en Egypte, en Syrie, en Candie, & autres régions orientales, on en mange sans aucune macération, comme ont fait des navets en Allemagne. Elle a, étant crue, un peu d’amertume & d’âcreté visqueuse ; mais tout cela s’adoucit entierement par la cuisson.

Du reste cette plante n’a point de vertus medecinales.

Le chou karaïbe des Américains répond presque parfaitement à la colocasie d’Egypte ; car c’est aussi une espece d’arum d’Amérique, dont les racines sont grosses, de couleur de chair par-dehors, jaunes par-dedans, d’une odeur douce ; ses feuilles ressemblent à la grande serpentine. On fait du potage de ses feuilles & de ses racines. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

COLOCHINA, (Géog. mod.) ville de la Turquie en Europe, dans la Morée, sur un golfe de même nom. Long. 40. 55. lat. 36. 32.

COLOCZA, (Géog. mod.) ville de la haute Hongrie, capitale du comté de Bath sur le Danube. Lon. 36. 55. lat. 46. 33.

* COLOENA, surnom de Diane, ainsi appellée d’un temple qu’elle avoit dans l’Asie mineure, près de la mer Coloum ; on lui célébroit des fêtes dans lesquelles on faisoit danser des singes.

* COLŒNIS, (Mythol.) surnom de Diane ; elle étoit adorée sous ce nom par les habitans de Myrrhinunte en Attique. On prétend qu’il lui venoit de Colanus, que quelques-uns prétendent avoir regné à Athenes avant Cecrops.

COLOGNE, (Géog. mod.) grande ville d’Allemagne fort commerçante, capitale de l’électorat de même nom ; elle est libre & impériale, située sur le Rhin. Long. 24. 45. lat. 50. 50.

Cologne, (Electorat de) pays assez grand d’Allemagne, borné au nord par les duchés de Cleves & de Gueldres, à l’orient par celui de Berg & l’électorat de Treves, au couchant par le duché de Juliers. Le Rhin qui arrose ce pays, le rend très commerçant. L’électeur de Cologne est archichancelier de l’empereur pour l’Italie ; mais ce n’est qu’un titre qui n’entraîne aucune fonction ; un titre plus réel pour lui, c’est celui de duc de Westphalie.

COLOMAY, (Géog. mod.) petite ville de Pologne dans la Russie rouge, sur la Pruth. Long. 44. lat. 48. 45.

COLOMB ou COLM ou COLMKIS (Congrégation de S.) Hist. ecclés. c’est le nom d’une congrégation de chanoines réguliers, qui étoit d’une grande étendue & composée de cent monasteres ré-