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Que personne ne vous séduise, en affectant de paroître humble, par un culte superstitieux des anges. Il répond que l’apôtre veut parler de cette erreur des Juifs, & prouve qu’elle étoit ancienne parmi eux, & que les prophetes l’avoient condamnée. Clément Alexandrin reproche les mêmes erreurs aux Juifs ; & S. Epiphane dit que les Pharisiens croyoient que les cieux étoient animés, & les considéroient comme le corps des anges. l. XII. cod. Theod. v. 16. c. Just. de just. & cælic. Baronius, A. C. 408. Deuteronom. c. xvj. v. 3. IV. Liv. des Rois, c. xvij. v. 16. c. xxj. v. 3. & 5. &c. S. Jérôme, ep. 151. qu. 10. Clément Alexandrin, lib. VI. des Tapiss. S. Epiphane, lib. I. paneg. c. xvj. (G)

CELL, (Géog.) petite riviere d’Allemagne, en Souabe, qui se jette dans le Danube,

Cell, (Géog.) petite ville d’Allemagne, dans l’électorat de Treves, sur la Mosele.

CELLAMARE, (Géog.) petit pays d’Italie, au royaume de Naples.

CELLERAGE, s. m. (Jurisprud.) droit seigneurial qui se leve sur le vin lorsqu’il est dans le cellier. En quelques endroits on l’appelle chantelage, à cause des chantiers sur lesquels on place les tonneaux & pieces de vin dans les caves & celliers. Dictionn. de Commerce. (G)

CELLERFELD, (Géog.) ville d’Allemagne, dans le Hartz, sur la riviere d’Inner, près de Goslar, remarquable par ses fonderies & ses mines.

CELLERIER, s. m. (terme d’office dans les ordres monastiques.) c’est un religieux qui prend soin du temporel de l’abbaye, & qui a sous lui d’autres officiers qui partagent ses fonctions. Voyez Dish.

CELLES ou SELLES en Berry, (Géog.) ville & abbaye de France, aux confins du Blaisois, sur le Cher. Long. 19. 15. lat. 47. 15.

CELLIER, sub. m. (en Architecture.) c’est un lieu voûté dans l’étage soûterrain, composé de plusieurs caves, qui étant destinées à serrer le vin, se nomme cellier, du Latin cella vinaria.

On entend par cellier plus communément un lieu moitié sous terre & moitié hors terre, qui n’est point voûté, mais qui est formé par un plancher avec solives apparentes, & sert indistinctement à divers usages ; en Latin cellarium. (P)

* CELLITES, s. m. pl. (Hist. ecclés) nom que l’on donne aux religieux d’un ordre dont il y a des maisons, sur-tout en Allemagne & dans les Pays-Bas. Leur fondateur étoit un Romain nommé Meccio, c’est pourquoi les Italiens les appellent Mecciens. Ils suivent la regle de S. Augustin, & leur institut fut approuvé par le pape Pie II. qui leur accorda une bulle. Ils s’occupent à soigner les infirmes, sur-tout ceux qui sont attaqués de maladies contagieuses, comme la peste, &c. à enterrer les morts, & à servir les fous : ils ont beaucoup de rapport à nos Freres de la Charité.

CELLULAIRE, adj. (en Anatomie.) se dit d’un tissu composé de plusieurs loges plus ou moins distinctes, qui paroît séparer toutes les parties du corps humain jusque dans leurs plus petits élémens. Voyez Élément.

Le tissu cellulaire est composé de fibres & de lames toutes solides, sans cavité, & qui ne sont point vasculeuses, quoiqu’il soit coloré par les vaisseaux qui s’y distribuent. Voici quelles sont ses variétés principales : dans un endroit il est lâche, composé de lames longues & distinctes les unes des autres ; dans un autre il est mince & composé de fibres courtes ; il est très-court entre la sclérotique & la choroïde ; entre la membrane arachnoïde du cerveau & la pie-mere, il est délicat, mais cependant plus sensible entre chacune des deux membranes voisines des intestins, de l’estomac, de la vessie, des ureteres, sous

la peau de la verge, du front, dans le poumon où on l’appelle vésicule. Celui qui sous le nom de gaîne suit la distribution des vaisseaux dans les visceres, & sur-tout dans le foie & dans les poumons, est encore composé de fibres plus longues ; son usage principal est de réunir les membranes & les fibres voisines, en leur laissant toutefois la liberté de se mouvoir suivant leur destination. Ce tissu cellulaire ne contient presque jamais de graisse : mais il est arrosé par une vapeur aqueuse, gélatineuse, & graisseuse, qui s’exhale des arteres, & qui est reprise par les veines. On s’assûre de ce fait par une injection faite avec l’eau, la colle de poisson, l’huile, dans toutes les parties du corps. Cette vapeur étant détruite, les fibrilles se réunissent, & les membranes voisines s’irritent avec perte de mouvement. Le tissu cellulaire qui sépare les fibres musculaires & les distingue jusque dans leurs derniers élémens, est lâche & paroît plûtôt composé de petites lames que de fibres. Le tissu cellulaire qui accompagne librement les vaisseaux & les enchaîne, & celui qui se trouve dans les cavités des os, & qui est composé pareillement de lames osseuses & membraneuses, sont un peu plus lâches : & enfin le tissu cellulaire placé sur la superficie du corps entre les muscles & la peau, est le plus lâche de tous. Les petites aires vuides de ce tissu sont d’abord presque toutes remplies dans le fœtus d’une humeur gélatineuse, & à mesure que le corps croît, elles se remplissent d’une graisse grumeleuse, qui enfin se réunit en masse liquide, insipide, inflammable, qui exposée à l’air froid prend quelque consistance, & se coagule. Elle se trouve sur-tout aux environs des reins des animaux qui vivent de végétaux ; & elle est en moindre quantité dans d’autres parties, & dans les animaux qui vivent de chair, pendant la vie desquels ce liquide approche plus de la nature du fluide.

Les vaisseaux sanguins rampent & se divisent partout dans le tissu cellulaire, & les extrémités des artérioles y déposent de la graisse, qui est repompée par les veines ; le chemin des arteres aux cellules adipeuses est si proche & si facile, qu’il est nécessaire qu’il y ait de plus grandes ouvertures par où puissent être introduits le mercure, l’air, l’eau, l’humeur gélatineuse & l’huile, qui dans l’animal vivant est toûjours dans l’inaction. Cette graisse n’est pas séparée par quelque long conduit particulier : mais elle découle de toute part dans toute l’étendue de l’artere, de sorte qu’il ne se trouve aucune partie du tissu cellulaire qui l’environne, qui ne soit humectée. Lorsqu’on remplit l’artere d’eau, il s’en fait promptement un amas, comme on peut l’observer dans l’embompoint que l’on reprend en peu de tems après les maladies aiguës : mais nous savons qu’elle est repompée par les veines au moyen du mouvement musculaire, qui est si propre à diminuer la graisse, sur-tout dans les animaux dans lesquels elle se trouve en trop grande quantité, comme on le voit par les fievres qui consument la graisse, par la guérison de l’hydropisie, dans laquelle l’eau est répandue dans le tissu cellulaire & par le canal des intestins, comme si elle en avoit été repompée ; & enfin par l’écoulement qui se fait à travers la veine, après qu’on l’a remplie d’une injection d’huile ou d’eau. Les nerfs se distribuent-ils dans les cellules adipeuses ? Il est certain qu’ils y passent & qu’ils s’y distribuent partout en des filamens si petits, qu’il n’est pas possible de les suivre plus loin par la dissection. Mais pourquoi, demande-t-on, la graisse est-elle insensible ?

Les intervalles des lames du tissu cellulaire sont ouverts de tous côtés, & les cellules communiquent toutes les unes avec les autres, dans toutes les parties du corps : c’est ce que nous font voir les Bouchers qui, en insinuant de l’air par une ouverture