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ceci est mauvais : ou bien ils se rapportent à un sens total, à une action entiere ; comme quand on dit ceci va vous surprendre, cela mérite attention, cela est fâcheux.

Au reste ceci indique quelque chose de plus immédiatement présent que cela. Ecoutez ceci, avez-vous vû cela ? Vous êtes-vous apperçu de cela ? Venez voir ceci.

Ceci, cela, sont aussi des substantifs neutres ; ces mots ne donnent que l’idée métaphysique d’une substance qui est ensuite déterminée par les circonstances ou idées accessoires ; l’esprit ne s’arrête pas à la signification précise qui répond au mot ceci ou au mot cela, parce que cette signification est trop générale ; mais elle donne occasion à l’esprit de considérer ensuite d’une maniere plus distincte & plus décidée l’objet indiqué.

Ceci veut dire chose présente ou qui demeure ; cela signifie chose présentée & déjà connue. Vos isthæc intro auferte. Emportez cela au logis, dit Mde Dacier, Ter. And. act. I. sc. j. vers 1. Ainsi il faut bien distinguer en ces occasions la propre signification du mot, & les idées accessoires qui s’y joignent & qui le déterminent d’une maniere individuelle.

Il en est de même de il m’a dit ; la valeur de il est seulement de marquer une personne qui a dit, voilà l’idée présentée : mais les circonstances ou idées accessoires me font connoître que cette personne ou ce il est Pierre ; voilà l’idée ajoûtée à il, idée qui n’est pas précisément signifiée par il.

Celui & celle sont des substantifs qui ont besoin d’être déterminés par qui ou par de ; ils sont substantifs puisqu’ils subsistent dans la phrase sans le secours d’un substantif, & qu’ils indiquent ou une personne ou une chose. Celui qui me suit, &c. c’est-à-dire, l’homme, la personne ; le disciple qui, &c. D. Quel est le meilleur acier dont on se serve communément en France ? R. C’est celui d’Allemagne, c’est-à-dire, c’est l’acier d’Allemagne : ainsi ces mots indiquent ou un objet dont on a déjà parlé, ou un objet dont on va parler.

On ajoûte quelquefois les particules ci ou à celui & à celle, & au pluriel à ceux & à celles ; ces particules produisent à l’égard de ces mots-là le même effet que nous venons d’observer à l’égard de cet.

Ceux est le pluriel de celui, & en ajoutant un s à celle, on en a le pluriel. Voyez Pronom. (F)

CE, (Géog.) ville de la Chine dans la province de Xansi, où elle est la troisieme entre les grandes cités.

CEA, (Géog.) riviere d’Espagne, au royaume de Léon, qui prend sa source près des Asturies, & se jette dans le Carrion.

CEAUX, (Géog.) riviere de France dans le Gatinois, qui se jette dans le Loing.

* CEBI-PIRA, (Hist. nat. bot.) arbre du Bresil dont l’écorce amere & astringente entre dans les bains, & les fomentations ordonnées dans les maladies causées par le froid, les tumeurs du ventre & des piés, & les douleurs de reins, que les Portugais appellent curi-mentos. Au reste on ne nous donne point d’autre description de cet arbre, que la phrase botanique suivante : arbor Brasiliensis, floribus speciosis, spicatis, pericarpio sicco, sur laquelle on ne connoîtra sûrement pas le cebi-pira.

CEBU ou ZEBU, (Géog.) île d’Asie, l’une des Philippines, dans la mer des Indes.

CECERIGO ou CERIGOTTO, (Géog.) petite île de l’Archipel, entre celles de Cerigo & de Candie.

CECHIN, s. m. (Commerce.) c’est ainsi que dans le Levant on appelle le sequin d’or, qui a cours à Venise. Voyez Sequin.

CECIMBRA ou CERIMBRA, (Géog.) petite ville de Portugal, dans l’Estramadure, sur le bord de l’Océan.

CECINA, (Géog.) riviere d’Italie, dans la Toscane, entre Livourne & Piombino. Elle a sa source dans le Siennois, & se jette dans la Méditerranée.

* CECRYPHALE, s. f. (Hist. anc.) sorte de vêtement à l’usage des femmes Greques, dont nous n’avons aucune connoissance.

CEDANT, adj. pris subst. dans le Commerce, celui qui cede, qui transporte quelque somme, quelque droit, quelque effet à un autre.

Un cédant peut quelquefois, & suivant ses conventions, céder sans garantie ; cependant il est toûjours garant de ses faits, c’est-à-dire que la chose cédée existe, qu’elle lui appartienne, ou du moins qu’il ait été en droit d’en disposer.

Appeller un cédant en garantie, c’est l’assigner pardevant les juges pour se voir condamner à garantir ce qu’il a cédé, conformément aux clauses de son acte de cession. Dictionn. de Comm. (G)

CEDATAIRE, s. f. terme de Droit synonyme à cédant. Voyez Cédant. (H)

CEDER, verbe act. (Commerce.) transporter une chose à une autre personne, lui en donner la propriété, l’en rendre le maître. Ainsi un marchand cede sa boutique, son magasin, son fonds. Un actionnaire cede, ou quelques-unes des actions, ou toutes les actions qu’il a dans une compagnie. Dict. du Commerce. (G)

CEDILLE, s. f. terme de Grammaire ; la cedille est une espece de petit c, que l’on met sous le C, lorsque par la raison de l’étymologie on conserve le c devant un a, un o, ou un u, & que cependant le c ne doit point prendre alors la prononciation dure, qu’il a coûtume d’avoir devant ces trois lettres a, o, u ; ainsi de glace, glacer, on écrit glaçant, glaçon ; de menace, menaçant ; de France, François ; de recevoir, reçû, &c. En ces occasions, la cedille marque que le c doit avoir la même prononciation douce qu’il a dans le mot primitif. Par cette pratique le dérivé ne perd point la lettre caractéristique, & conserve ainsi la marque de son origine.

Au reste, ce terme cedille vient de l’Espagnol cedilla, qui signifie petit c ; car les Espagnols ont aussi, comme nous, le c sans cedille, qui alors a un son dur devant les trois lettres a, o, u ; & quand ils veulent donner le son doux au c qui précede l’une de ces trois lettres, ils y souscrivent la cedille, c’est ce qu’ils appellent c con cedilla, c’est-à-dire c avec cedille.

Au reste, ce caractere pourroit bien venir du sigma des Grecs figuré ainsi ς, comme nous l’avons remarqué à la lettre c ; car le c avec cedille se prononce comme l’s au commencement des mots sage, second, si, sobre, sucre (F)

* Le c avec cedille s’appelle, soit en Fonderie de caracteres, soit en Imprimerie, c à queue.

CEDMONEEN, adj. (Géog.) est synonyme dans l’écriture à oriental. C’est ainsi qu’elle appelle les habitans de l’Arabie deserte, que la Terre-sainte avoit à l’orient.

CEDOGNA, (Géog.) ville d’Italie au royaume de Naples, dans la principauté ultérieure au pié de l’Apennin. Long 33. 8. lat. 41. 5.

* CEDRA, s. m. (Hist. nat. & Distill.) espece de citronnier. Voyez Citronnier. On donne le même nom aux fruits de cet arbre. On fait de ces fruits une confiture liquide & une confiture seche ; ils sont entiers dans la liquide, & par quartiers dans la seche. On en tire une liqueur très-estimée : pour cet effet, on les cueille avant leur entiere maturité ; on en enleve des zestes ; on presse ces zestes, & l’on en reçoit l’écoulement sur un morceau de verre, d’où il descend dans un vaisseau. On a de l’eau-de-vie camfrée ; on la coupe avec le jus des zestes de cedra, & on distille le tout. L’eau de cedra entre, à ce qu’on dit ; dans la composition de celle des barbades.