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CARQUOIS, s. m. (Art. milit.) espece de boîte ou de fourreau, dans lequel les troupes qui se servent d’arcs mettent leurs fleches. (Q)

CARRAVEIRA, (Géog.) ville de la Turquie, en Europe, dans la Macédoine. Long. 40. lat 40. 27.

CARRE, qu’on nomme aussi carse, s. f. (Comm.) mesure de continence, dont on se sert à Briare pour mesurer les grains.

La carre pese vingt livres ; & dix carres & 10/11 de ces carres font le septier de Paris. Voyez Septier. Diction. de Commerce, tom. II. pag. 102. (G)

* CARRÉ, qu’il semble qu’on devroit écrire quarré, est un adjectif dont on a fait un substantif, qui désigne dans les arts méchaniques & des instrumens & des formes, où se fait particulierement remarquer celle du quarré, c’est-à-dire, de la figure à quatre côtés perpendiculaires l’un à l’autre, & égaux entr’eux. V. ces différentes acceptions dans les art. suivans.

Carré, s. m. en terme de Bijoutier, c’est proprement le pilier qui fait l’angle d’une tabatiere. Il se tire au banc. Voyez Banc à tirer.

Carré, Traîne ou Traîneau, (Corderie.) bâtis de charpente en forme de traîneau, sur le devant duquel s’elevent deux montans qui portent une traverse dans laquelle passent les manivelles qui servent à tordre les torons, ou à commettre la corde. On charge les carrés de poids, pour que les torons soient bien tendus. Voyez l’article Corderie & les figures.

Carré, (Gravure & Monnoyage.) morceau d’acier fait en forme de dé, dans lequel on a gravé en creux ce qui doit être en relief dans une médaille. Quand les carrés sont bien trempés, l’on y frappe si l’on veut des poinçons de même que l’on frappe des carrés avec les poinçons : ces derniers carrés alors s’appellent matrices. Voyez Matrice. Voyez Pl. I. de la Monnoie, fig. 3. & 4.

Carré de cuir, (Tanneur & Cordonnier.) c’est ainsi que les Tanneurs & autres qui font commerce de gros cuirs, appellent des morceaux de cuir fort, coupés par carrés : un carré contient juste ce qu’il faut de cuir pour faire une paire de souliers : cette étendue de cuir se nomme aussi tableau ; & l’on dit des Cordonniers qui se pourvoyent de cette maniere, parce ce qu’ils ne sont pas en état d’acheter des cuirs entiers, qu’ils vont au tableau.

* CARREAU, s. m. (Architecture.) terre moulée de différentes formes & grandeurs, & cuite comme la brique. Voyez l’article Brique. Le carreau prend différens noms : le quarré, grand de six à sept pouces, sert à parer les atres ; le grand carreau a six pans de six à sept pouces ; le petit carreau a six pans de quatre pouces. Le premier de ces deux-ci s’employe quelquefois aux jeux de paume & grandes galeries ; le second, dans les salles & les chambres ordinaires. Les anciens appelloient ces carreaux à six pans, favi, de la ressemblance qu’ils ont avec les panneaux des rayons de miel ; ceux à trois pans trigona ; les quarrés quadrata ; ceux qui avoient la même base & la même hauteur, tessera. Le carreau de fayence ou de Hollande, ordinairement de quatre pouces en quarré, sert à paver les salles de bains, les petits cabinets ou lieux à soupapes, & autres endroits de cette nature. Il y a des carreaux mi-partis de différentes couleurs, avec lesquels on peut former un grand nombre de desseins & de figures agréables. On trouve dans les Mém. de l’Academie, année 1704. pag. 363. un essai sur cette matiere, par le fameux P. Sebastien. En cherchant, selon la méthode qu’il propose, en combien de manieres deux carreaux mi-partis chacun de deux mêmes couleurs, pourroient s’assembler, en les disposant toûjours en échiquier, on trouve soixante-quatre, ce qui ne doit pas étonner. Deux lettres ou deux chiffres ne se combinent ordinairement que de deux façons, parce qu’ils ne changent de situation que pour

être mis l’un après l’autre sur une ligne, la base demeurant toûjours la même : mais dans l’arrangement de deux carreaux, l’un des deux peut prendre quatre situations différentes, dans chacune desquelles l’autre carreau peut changer seize fois, ce qui donne les soixante-quatre combinaisons. Voyez, Planche du Carreleur, ces soixante-quatre combinaisons.

Mais en examinant ces soixante-quatre combinaisons, on y trouve un grand nombre de figures semblables, & l’on voit qu’elles se réduisent à trente-deux différentes ; parce que chaque figure est répétée deux fois dans la même situation, & que les ensembles ne different les uns des autres, que par la transposition du carreau le plus ombré. Tels sont, même Planche, le premier & le troisieme ; le second & le quatrieme ; le cinquieme & le trente-unieme ; le sixieme & le trente-deuxieme ; le septieme & le vingt-neuvieme ; le huitieme & le trentieme ; le neuvieme & le quarante-troisieme ; le dixieme & le quarante-quatrieme ; le onzieme & le quarante-unieme ; le douzieme & le quarante-deuxieme ; le treizieme & le cinquante-cinquieme ; le quatorzieme & le cinquante-sixième ; le quinzieme & le cinquante-troisieme ; le seizieme & le cinquante-quatrieme ; le dix-septieme & le dix-neuvieme ; le dix-huitieme & le vingtieme ; le vingt-unieme & le quarante-septieme ; le vingt-deuxieme & le quarante-huitieme ; le vingt-troisieme & le quarante-cinquieme ; le vingt-quatrieme & le quarante-sixieme ; le vingt-cinquieme & le cinquante-neuvieme ; le vingt-sixieme & le soixantieme ; le vingt-septieme & le cinquante-septieme ; le vingt-huitieme & le cinquante-huitieme ; le trente-troisieme & le trente-cinquieme ; le trente-quatrieme & le trente-sixieme ; le trente-septieme & le soixante-troisieme ; le trente-huitieme & le soixante-quatrieme ; le trente-neuvieme & le soixante-unieme ; le quarantieme & le soixante-deuxieme ; le quarante-neuvieme & le cinquante-unieme ; le cinquantieme & le cinquante-deuxieme.

Il y a plus : si l’on n’a point d’égard à la situation & au même point de vûe, on apperçoit que ces trente-deux figures différentes peuvent encore se réduire à dix semblables. Telles sont, même Planche, la premiere, la troisieme, la dix-huitieme, la vingtieme, la trente-troisieme, la trente-cinquieme, la cinquantieme, & la cinquante-deuxieme : la seconde, la quatrieme, la dix-septieme, la dix-neuvieme, la trente-quatrieme, la trente-sixieme, la quarante-neuvieme, & la cinquante-unieme : la cinquieme, la trente-unieme, la seizieme, la cinquante-quatrieme, la trente-neuvieme, la soixante-unieme, la vingt-quatrieme, & la quarante-sixieme : la sixieme, la trente-deuxieme, la treizieme, la cinquante-cinquieme, la quarantieme, la soixante-deuxieme, la vingt-unieme, & la quarante-septieme : la septieme, la vingt-neuvieme, la quatorzieme, la cinquante-sixieme, la trente-septieme, la soixante-troisieme, la vingt-deuxieme, & la quarante-huitieme : la huitieme, la trentieme, la quinzieme, la cinquante-troisieme, la trente-huitieme, la soixante-quatrieme, la vingt-troisieme, & la quarante-cinquieme : la neuvieme, la quarante-troisieme, la vingt-huitieme, & la cinquante-huitieme : la dixieme, la quarante-quatrieme, la vingt-cinquieme, & la cinquante-neuvieme : la onzieme, la quarante-unieme, la vingt-sixieme, & la soixantieme : la douzieme, la quarante-deuxieme, la vingt-septieme, & la cinquante-septieme.

Si l’on exclut de ces dix figures les variétés qui naissent de ce que les parties blanches se trouvent à la place des parties noires, & les noires à la place des blanches, elles se reduiront encore à quatre, où ces parties se voyent dans les unes à droite, comme elles sont dans les autres à gauche, ou en-haut comme