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pié du mât. Il reste au côté du billot une partie de la piece où le billot a été coupé, qui fait comme une planche épaisse qui monte avec le mât jusqu’au pont. Les porques de la carlingue du mât de misene doivent avoir 12 pouces de large, & 10 pouces d’épais ; il y a 4 genoux au-dessous & deux au-dessus, qui ont 10 pouces de large, & 9 pouces d’épais ; leurs branches ont 7 piés de long. La carlingue du mât d’artimon doit avoir 14 pouces de large, & 10 pouces d’épais : ces mesures dépendent des différentes méthodes qu’adoptent les constructeurs, & changent comme on l’a dit ci-devant, suivant la grandeur des vaisseaux.

Carlingue de cabestan ; il y a la carlingue du grand cabestan. Voyez Planche IV. fig. 1. n°. 67.

La carlingue du petit cabestan, n°. 104.

Carlingue de cabestan arquée & cousue au pont ; c’est lorsque le pié du cabestan ne descend pas jusques sur le pont, on lui fait une carlingue courbée, dont les deux bouts sont attachés aux baux, & le pié du cabestan entre dans son arc qui est suspendu.

Carlingue du bâton de pavillon. Voyez Planche IV. figure 1. n°. 155. (Z)

* CARLOVINGIENS, s. m. pl. (Hist. mod.) nom que l’on donne aux rois de France de la seconde race, qui commença en 752 en la personne de Pepin le Bref, fils de Charles Martel, & finit en celle de Louis V. en 987. On compte quatorze rois de cette famille.

CARLOWITZ, (Géog.) petite ville de Hongrie, sur le Danube. Long. 37. 43. lat. 45. 25.

CARLSBAD, (Géog.) petite ville de Bohème, sur la Toppel, remarquable par ses bains d’eau chaude, auxquels toute l’Allemagne a beaucoup de foi.

CARLSEROON, (Géog.) ville forte de Suede, dans la Blekingie, avec un port sur la mer Baltique. Long. 33. 35. lat. 56. 15.

CARLSHAFEN, (Géog.) ville & port de Suede, dans la Blekingie.

CARLSRUHE, (Géog.) petite ville d’Allemagne, au cercle de Souabe, dans le Marggraviat de Bade-Dourlach.

CARLSTADT, ou CARLOWITZ, (Géog.) ville & forteresse d’Hongrie dans la Croatie, au confluent des rivieres de Kulp & de Mereswitz.

Carlstadt, (Géog.) ville forte de Suede, dans la West-Gothie, sur une île. Long. 31. 40. lat. 59. 16.

Carlstadt, ou Carstadt, (Géog.) petite ville d’Allemagne en Franconie, sur le Mein, près de Wirtzbourg.

CARLSBOURG, (Géog.) ville & forteresse d’Allemagne, dans le duché de Bremen, sur la riviere de Geeste qui se jette dans le Weser.

CARLS-TOWN, (Géog.) ville & port de l’Amérique septentrionale dans la Caroline, sur l’Asty.

CARMAGNOLE, (Géog.) ville forte d’Italie, dans le Piémont près du Pô. Long. 25. 20. lat. 44. 43.

CARMAING, (Géog.) petite ville de France en Gascogne, dans la Lomagne.

CARMEN, (Belles-Lettres.) mot Latin dont on se servoit en général pour signifier des vers, & dans un sens plus particulier, pour marquer un charme, ou formule d’expiation, d’exécration, de conjuration, &c. renfermée dans un petit nombre de mots, d’où l’on croyoit que dépendoit leur efficacité.

Carmina vèl cælo possunt deducere lunam.

Voyez Vers, Charme, &c.

Le P. Pezron fait venir ce mot de carm ou garm, qui chez les Celtes se prenoit pour les cris de joie, & les vers que les Bardes chantoient avant le com-

bat pour encourager les soldats ; & il ajoûte qu’en

Grec, χάρμα signifie tout-à-la-fois combat & joie ; mais ce dernier mot n’est pas dérivé du celtique que les Grecs ignoroient très-certainement : il a pour racine le Grec même χαῖρω, je me réjoüis.

Quelques auteurs tirent de ce mot l’étymologie des vers ou pieces de poësies nommées par les Latins carmina, parce que, disent-ils, c’étoient des discours mesurés & d’une forme déterminée telle que les charmes ou formules des enchanteurs. D’autres au contraire prétendent que ces formules ont été nommées carmina, parce qu’elles étoient conçûes en vers. On croyoit alors, ajoûtent-ils, que le langage mesuré & cadencé, avoit beaucoup plus de pouvoir que la prose, pour produire la guérison de certains maux, & autres effets merveilleux que promettoient les magiciens.

Vigenere dérive Carmen de Carmenta, prophétesse, mere d’Evandre, parce qu’elle faisoit ses prédictions en vers ; & d’autres prétendent que c’est précisément par cette derniere raison qu’on lui donna le nom de carmante, parce qu’avant elle on nommoit tout discours en vers carmen. Voyez Carmentales. (G)

CARMENTALES ou CARMENTALIA, adj. pris subst. (Hist. anc.) fête des anciens Romains qu’ils célébroient tous les ans le 11 de Janvier, en l’honneur de Carmenta ou Carmentis, prophétesse d’Arcadie, mere d’Evandre, avec lequel elle vint en Italie, soixante ans avant la guerre de Troie.

Cette solennité se répétoit aussi le 15 Janvier ; ce qui est marqué dans le vieux calendrier par carmentalia relata.

Cette fête fut établie au sujet d’une grande fécondité des dames Romaines, après leur réconciliation avec leurs maris avec qui elles s’étoient brouillées, parce qu’ils leur avoient défendu l’usage des chars par un édit du sénat.

C’étoient les dames qui célébroient cette fête ; celui qui offroit les sacrifices s’appelloit sacerdos carmentalis.

Les auteurs sont partagés sur l’origine du mot carmenta : Vigenere dit que cette prophétesse fut ainsi appellée de carens mente ; c’est-à-dire, hors de sens, hors de soi-même, à cause de l’enthousiasme où elle entroit souvent. D’autres prétendent que son nom vient de carmen, parce qu’elle faisoit ses prophéties en vers : mais Vigenere soûtient au contraire que carmen vient de carmenta. Voyez Carmen. (G)

CARMERY, (Géog.) ville & abbaye de France au pays du Vélay, sur la riviere de Colance, à quatre lieues du Puy.

CARMES, s. m. pl. (Hist. ecclés.) ou NOTRE-DAME DU MONT-CARMEL ; ordre religieux qui tire son nom du Carmel, montagne de Syrie, autrefois habitée par les prophetes Elie & Elisée, & par les enfans des prophetes, desquels quelques auteurs peu intelligens ont prétendu que les Carmes descendoient par une succession non interrompue ; l’un d’entr’eux l’a même soûtenu dans des theses singulieres imprimées à Besiers, & qu’on trouve dans les nouvelles de la république des Lettres de Bayle.

D’autres, avec aussi peu de vraissemblance, leur donnent Jesus-Christ pour fondateur immédiat : quelques-uns ont imaginé que Pythagore avoit été Carme, & cela naturellement, & sans le secours de la métempsycose ; & d’autres que nos anciens Druides des Gaules étoient une branche ou un rejetion de cet ordre. Phocas, moine Grec, qui vivoit en 1185, dit que de son tems on voyoit encore sur le Carmel la caverne d’Elie, auprès de laquelle étoient des restes d’un bâtiment qui paroissoit avoir été un monastere ; que depuis quelques années un vieux moine, prêtre de Calabre, s’étoit établi en ce lieu, on conséquence d’une révélation du prophete Elie ; & qu’il