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le parapet de cet ouvrage, par lesquelles le soldat tiroit sur l’ennemi ; mais la fumée de la poudre qui en rendoit le séjour très-incommode, a fait supprimer ces especes de routes ou couvertures. On se contente seulement aujourd’hui, dans un tems de siége, de couvrir le dessus de la caponniere de claies ou de blindes, pour garentir ceux qui défendent la caponniere des pierres que l’ennemi jette dans le fossé pour la faire abandonner.

Outre la caponniere du fossé, il faut observer qu’on donne quelquefois le même nom aux communications du chemin couvert avec les ouvrages qui sont au pié du glacis, parce que ces communications sont de même des especes de doubles chemins couverts. Voyez Communication. Elémens de Fortific. par M. Le Blond. (Q)

CAPORAL, s. m. (Art milit.) c’est un bas officier d’infanterie, qui pose & leve les sentinelles, fait garder le bon ordre dans le corps-de-garde, commande une escoüade, & reçoit le mot des rondes qui passent auprès de son corps-de-garde. Il y a pour l’ordinaire trois caporaux dans chaque compagnie. Voyez Compagnie.

Ce mot vient de l’Italien caporale, qui signifie la même chose, & qui est dérivé de caput, tête, chef ; le caporal étant le premier de sa compagnie.

Caporal d’un vaisseau, est un officier qui a soin de poser le guet & les sentinelles, & de les lever ; il visite aussi les armes des soldats & des mariniers, & leur apprend à s’en servir. Il a un aide sous lui. (Q)

CAPORIE, ou CAPORIO, (Géog.) ville de Suede, en Ingrie, sur le golfe de Finlande.

CAPORNACK, (Géog.) ville & château d’Hongrie, dans l’Esclavonie.

CAPOSER, verb, neut. (Marine.) ce mot peu usité, signifie mettre le navire à la cape.

On capose en amarrant le gouvernail bien ferme, pour laisser aller le vaisseau au gré du vent. Voyez Cape, & Capeier.

CAPOT, s. m. (Marine.) c’est un habillement fait en forme de robe capuchonnée, que mettent les gens de mer par dessus leur habit ordinaire, pour les garantir de l’injure du tems (Z)

CAPOT, s. m. voyez Cagot.

Capot, (terme de jeu de Piquet.) On dit de celui qui ne fait aucune levée ou main, qu’il est capot. Le capot vaut quarante points. Voyez Piquet. Celui qui gagne seulement les cartes, n’en compte que dix.

CAPOTAGE, s. m. (Marine.) on donne ce nom à cette partie de la science du pilote, qui consiste dans la connoissance du chemin que le vaisseau fait sur la surface de la mer ; connoissance nécessaire pour conduire sûrement le vaisseau.

On sait que la ligne décrite par un vaisseau sur la surface de la mer, est une courbe, appellée loxodromie, ou loxodromique, qui coupe tous les méridiens à angles égaux. Plusieurs auteurs nous ont donné des traités de cette loxodromie, dans l’hypothese de la terre sphérique. Mais comme on a reconnu que la terre est un sphéroïde applati, il a fallu faire entrer cette nouvelle considération dans la théorie de la loxodromie, qui en est devenue beaucoup plus difficile. C’est ce qu’ont fait MM. Murdoch & Walz, savans Géometres, l’un Anglois, l’autre Allemand, dans des traités qu’ils ont publiés exprès sur cela. M. de Maupertuis a traité le même sujet d’une maniere plus élégante & plus commode pour la pratique, dans un mémoire qui, quoiqu’assez court, renferme toute la théorie du capotage dans l’hypothese de la terre applatie. Ce mémoire imprimé parmi ceux de l’académie des Sciences de 1744, est intitulé : Traité de la loxodromie. On y réduit tout le capotage à

ces quatre problèmes, dont il donne la solution en très peu de pages.

I. Étant connue la longueur de la route faite sur un même cercle parallele à l’équateur, trouver la différence en longitude ; ou réciproquement, étant connue la différence en longitude sur le même parallele, trouver la longueur de l’arc du parallele.

II. Étant connue la latitude d’un lieu de la surface de la terre, trouver l’arc du méridien intercepté entre l’équateur & ce lieu.

III. Étant connus l’angle de la route & la latitude d’un lieu, trouver l’arc de la loxodromie terminé par l’équateur, & ce lieu.

IV. Étant connus l’angle de la route & la latitude d’un lieu, trouver la différence en longitude entre ce lieu & le point où la loxodromie coupe l’équateur.

M. de Maupertuis donne des formules algébriques pour résoudre ces questions, & fait voir comment on y peut rapporter tous les problèmes qu’on peut proposer sur la navigation.

Il seroit à souhaiter qu’on réduisît ces formules algébriques en tables toutes calculées, pour l’utilité & la commodité des pilotes. Voyez Navigation, Route, Terre, Loxodromie, &c. (O)

CAPOUE, (Géog.) ville d’Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Labour. Long. 31. 55. lat. 41. 7.

CAPOZWAR, (Géog.) petite ville forte de la basse Hongrie, sur la riviere de Capoz.

* CAPPADOCE, s. m. (Géog. anc. & mod.) contrée ancienne & considérable de l’Asie mineure, bornée par l’Arménie mineure à l’orient, la Cilicie au midi, la Galatie & la Pamphilie au couchant, & le Pont-Euxin au septentrion. Ce fut un royaume, mais les Romains la réduisirent en province : elle appartient maintenant aux Turcs.

CAPPE, s. f. (Sucrerie.) c’est ainsi qu’on appelle des morceaux de bois légers, minces, arrêtés ensemble par le bout d’enhaut ; on en couvre les formes cassées pour les mettre en état de servir encore ; l’élévation que forme l’assemblage des morceaux de bois s’appelle la tête ou le crochet de la cappe.

CAPPEL, ou WALD-CAPPEL, (Géog.) petite ville d’Allemagne dans le pays de Hesse, sur la Wohra.

CAPRAIA, ou LA CAPRÉE, (Géog.) île d’Italie, dans la mer de Toscane, au nord-est de celle de Corse dont elle dépend ; elle a environ six lieues de tour.

CAPRANICA, (Géog.) petite ville d’Italie dans l’état de l’Eglise, à deux milles de Sutri.

CAPRARA, (Géog.) petite île du golfe de Venise, une de celles de Trémiti, dépendante du royaume de Naples.

CAPRÉES ou CAPRI, (Géog.) île de la Méditerranée, au royaume de Naples, dans la principauté citérieure, fameuse par la retraite & les débauches de Tibere, & par la grande quantité de cailles qui y passent tous les ans.

CAPRES, s. m. pl. (Marine.) c’est le nom qu’on donne aux armateurs & aux vaisseaux qui sont armés en guerre pour faire la course. (Z)

Capres, s. f. pl. baie du caprier. Voyez Caprier.

CAPRI, (Géog.) capitale de l’île du même nom ; elle a un bon château ; elle est à 8 lieues de Naples. Long. 31. 41. lat. 40. 35.

CAPRIANA, (Géog.) petite ville forte d’Italie, dans le Mantouan.

CAPRIATO, (Géog.) petite ville d’Italie, dans le marquisat de Montferrat.

CAPRICE, s. f. (en Architecture.) on se sert de ce nom par métaphore, pour exprimer une composi-