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Ce sont aussi les tuyaux & conduits dont on se sert pour amener les eaux, lesquels se trouvent tout recouverts de terre lorsqu’ils sont posés. (K)

Canal de l’étrave, c’est, en Marine, le bout creusé ou cannelé de l’étrave, sur quoi repose le beaupré quand on n’y met point de coussin.

Canal, faire canal, (Marine.) ce terme n’est guere usité que pour la navigation des galeres. Une galere fait canal lorsqu’elle fait un trajet de mer assez considérable pour perdre la côte de vûe, avant que d’arriver au lieu vers lequel elle fait route. (Z)

Canal, en Anatomie, est un mot pris généralement pour exprimer tous les vaisseaux du corps, tels que les veines, les arteres, &c. par lesquels différents fluides circulent. Voyez Vaisseau, Artere &c.

Le canal arteriel, Voy. Arteriel.
Le canal veineux, Veineux.
Le canal hépatique, Hépatique.
Le canal cystique, Cystique.
Les canaux hepati-cystiq. Hépati-cystiq.
Le canal cholidoque, Cholidoque.
Le canal thorachique, Thorachique.
Le canal pancréatique, Pancréatique.
Les canaux déférens, Déférent.
Les canaux adipeux. Adipeux.

Les canaux demi-circulaires sont trois canaux dans le labyrinthe de l’oreille, qui s’ouvrent par autant d’orifices dans le vestibule. Voyez Oreille.

Ils sont au nombre de trois, un vertical supérieur, un vertical postérieur, & un horisontal. Ce dernier est ordinairement le plus petit des trois ; le vertical postérieur est souvent le plus grand, quelquefois c’est le vertical supérieur qui surpasse les autres. Ils varient souvent suivant la différence des sujets : mais ils sont toûjours semblables dans la même personne. Valsalva conjecture que l’intention de la nature, en donnant des grandeurs différentes à ces canaux, dans lesquels une partie du nerf auditif est logée, a été de les accommoder à la différence des sons, dont les impressions eussent toûjours été les mêmes si ces canaux avoient été de même grandeur : & quoiqu’on remarque quelque différence dans leur forme & leur grandeur dans différentes personnes, ils ne laissent pas d’être entierement semblables dans le même homme ; car sans cette précaution, il n’eût pas manqué d’y avoir de la discordance dans les organes de l’oüie. (L)

Les canaux aqueux, ductus aquosi Nuckii, sont certains canaux dans la sclérotique, que M. Nuck a découverts, par lesquels on croit que l’humeur aqueuse de l’œil est apportée dans l’intérieur des membranes qui renferment cette liqueur : mais cette découverte n’est pas généralement reçûe. Voyez Aqueux & Œil.

Canal, (Maréchalerie.) on appelle ainsi le creux qui est au milieu de la mâchoire inférieure de la bouche du cheval, qui est destiné à placer la langue, & qui étant borné de part & d’autre par les barres, se termine aux dents mâchelieres. C’est dans ce canal que croissent les barbillons.

Quand le canal est large, le gosier s’y loge facilement, & le cheval peut bien brider : mais lorsqu’il est trop étroit, le cheval est contraint de porter le nez au vent. (V)

Canal ; c’est dans un aquéduc de pierre ou de terre, la partie par où passe l’eau qui se trouve dans les aquéducs antiques, revêtue d’un corroi de mastic de certaine composition, comme au pont du Gard en Languedoc.

Canal ou Gouttiere. Voyez Gouttiere.

Canal d’un larmier, en Architecture, c’est le pla-

fond creusé d’une corniche, qui fait le pendant à mouchettes.

Voyez Larmier & Sophii.

Canal de volute ; c’est dans la volute ionique, la face des circonvolutions renfermée par un sistel, & dont le chapiteau est entre le sistel & l’ove.

Canal, terme d’Architecture, se dit des cavités droites ou torses, dont on orne les tigelles des caulicoles d’un chapiteau.

Canal de triglyphe. Voyez Triglyphe.

* Canal des espolins, (manufacture de soie.) machine de fer blanc, sur laquelle on range les espolins, quand l’étoffe n’est pas assez large pour les contenir, ou qu’ils sont en trop grande quantité. Le canal est plus large que l’étoffe.

* Canal de l’ensuple, se dit dans les mêmes manufactures, d’une cannelure dans laquelle on place la verge qui est attachée à la tête ou au chef de l’étoffe, ou plûtôt à la queue de la chaîne.

* Canal désigne encore chez les mêmes ouvriers, un morceau de bois cave, en forme de tuile creuse, dont la concavité imite la convexité de l’ensuple. Il est long de deux piés ou environ, il s’applique sur l’ensuple même, & sert à garantir l’ouvrier des pointes d’aiguille qui arrêtent l’étoffe dans le velours ciselé, & à garantir l’étoffe même du frotement dans le velours uni. Voy. les articles Velours & Aiguille d’ensuple .

Canal (le) ou la Manche, (Géograp.) c’est le nom qu’on donne ordinairement à la mer qui sépare la France de l’Angleterre.

CANAN, s. m. (Commerce.) mesure des liquides dont on se sert dans le royaume de Siam, & que les Portugais appellent choup : le canan tient environ un pot ou deux pintes de Paris : le quart du canan s’appelle lenig ; c’est notre chopine. Au-dessous du lenig sont les cocos ; il y en a cependant qui peuvent contenir une pinte entiere de liqueur. Voyez Cocos, mesure. (G)

CANANOR, (Géog.) petit royaume d’Asie, avec une ville qui porte le même nom, sur la côte de Malabar, appartenante aux Portugais. Long. 95. 45. lat. 12. 15.

CANAPÉ, s. f. longue chaise à dos, sur laquelle plusieurs personnes peuvent s’asseoir, & même se coucher.

Canapé, s. m. en terme de Raffineur de sucre, est une espece de chaise de bois sur laquelle on met le bassin, lorsqu’il est question de transporter la cuite du rafraîchissoir dans les formes : deux des montans sont un peu plus élevés que les autres, pour empêcher le bassin de répandre.

CANAPEYES, (Géog.) nom qu’on donne à une nation sauvage de l’Amérique meridionale, qui habite une partie de la nouvelle Grenade.

CANAPLES, (Géog.) petite ville de France en Picardie, entre Amiens & Dourlens.

CANARA, (Géog.) royaume d’Asie, sur la côte de Malabar, habité par des peuples idolatres.

CANARANE, (Géog.) royaume d’Asie dans l’Inde, au-de-là du Gange. Quelques Géographes doutent de son existence.

CANARD, s. m. anas, (Hist. nat. Zoolog.) oiseau aquatique, dont la femelle porte le nom de cane. Les canards & autres oiseaux de riviere sont pesans, & semblent se mouvoir difficilement ; c’est pourquoi ils font du bruit avec leurs ailes en volant. Il y a des canards sauvages qui sont aussi gros & plus que les canards domestiques, & qui leur ressemblent à tous égards ; d’autres qui sont plus petits : ainsi il y en a de deux sortes. On doit les distinguer en grands & en petits, & non pas en sauvages & en domestiques, puisque ceux-ci sont venus des œufs de canards sauvages. Les couleurs de ceux-ci sont constantes : mais celles des autres varient ; ils sont quelquefois mi-par-