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voglie, ou matelot ; voyez Planche II. le dessein d’une galere à la rame, & les forçats assis sur le banc.

Les galeres ordinaires sont à vingt-cinq bancs ; ce qui se doit entendre de vingt-cinq de chaque côté, faisant en tout cinquante bancs pour cinquante rames, & quatre ou cinq hommes sur chaque rame.

Les galéasses ont trente-deux bancs, & six à sept hommes pour chaque rame.

De tous les bâtimens à rame, il n’y a que les gondoles de Venise qui n’ayent point de banc ; car les rameurs nagent debout.

Banc de chaloupe ; ce sont les bancs qui sont joints autour de l’arriere de la chaloupe en-dedans pour asseoir ceux qui y sont. (Z)

Banc à s’asseoir dans la chambre du capitaine. On trouve un banc qui est placé contre l’arriere du vaisseau. Il y en a encore un autre à stribord ; c’est par l’endroit qu’occupe ce banc, & qu’on ôte alors que l’on passe le gouvernail pour le monter ; on le leve aussi lorsqu’on veut culer de l’arriere ; les assuts entrent encore par-là. On y place quelquefois un tuyau d’aisement à six pouces du petit montant qui le soûtient, & à un pié du bord du vaisseau.

Banc à coucher. Il y en a aussi un dans la chambre du capitaine. (Z)

Banc d’Hippocrate, (en Chirurgie.) machine dont on se servoit autrefois pour réduire les luxations & les fractures. C’étoit une espece de bois de lit sur lequel on étendoit le malade. Il y avoit un essieu à chaque bout qui se tournoit avec une manivelle ; on attachoit des lacs aux parties luxées ou fracturées d’un côté, & aux essieux de l’autre. En tournant les essieux, les lacs qui s’entortilloient autour faisoient l’extension & la contre-extension pendant que le chirurgien réduisoit les os dans leur situation naturelle. La Chirurgie moderne a simplifié les méthodes de réduire les membres luxés ou fracturés, & ne se sert plus de cette machine dont on voit la description & la figure dans Oribase. Voy. Extension & Machine pour la réduction des luxations. (Y)

Banc, (en Architect.) c’est la hauteur des pierres parfaites dans les carrieres.

Banc de volée ; c’est le banc qui tombe après avoir soûchevé.

Banc de ciel ; c’est le premier & le plus dur qui se trouve en souillant une carriere, & qu’on laisse soûtenu sur des piliers pour lui servir de ciel ou de plafond. (P)

Banc, (Ardoise.) On entend par un banc dans les carrieres d’ardoise & autres, le long parallélépipede formé par deux foncées. Les bancs s’élevent les uns au-dessus des autres, & forment à droite & à gauche une espece d’échelle ou plûtôt d’escalier. On ne peut fixer ni la hauteur ni la largeur du banc, ou de chaque degré de cet escalier ; elles varient l’une & l’autre selon la profondeur, l’etendue & la nature de la carriere. Les bancs ou parallélépipedes d’ardoise n’ont pas la même hauteur sur toute leur longueur. Ils vont un peu en s’inclinant vers le fond de la carriere, & forment une pente aux eaux vers la cuvette qui les reçoit. La hauteur du banc est de neuf piés dans nos figures d’ardoise, & sa largeur suit la même échelle. La surface supérieure du banc s’appelle nif. Voyez les articles Foncée, Cuvette, Nif & Ardoise.

Banc de Cuve, ce sont dans les Brasseries, les planchers qui entourent les cuves. Voyez Brasserie.

Banc, en terme de Cardeur, c’est une planche d’environ un pié de large, allant en pente par un bout, & qui porte toutes les parties du roüet. Voyez Carder.

Banc a tirer, (terme & outil de Chainetier.) Il sert aux Chaînetiers pour passer à la filiere le fil de fer, de cuivre ou de laiton, qu’ils veulent employer à des chaînes, & pour le diminuer de grosseur.

Ce banc à tirer est fait comme ceux des Orfevres &

autres, & est composé d’un banc, d’une piece, du moulinet, du noyau & de la filiere. Voyez Banc d'Orfevre.

Banc à couper, c’est chez les Cloutiers d’épingles, un banc de figure presque quarrée, garni de rebords plus hauts sur le derriere que sur les côtés, & le devant qui est moins élevé que tout le reste. Les cisailles sont attachées au milieu par une de leurs branches. Voyez. Cisailles, & la figure 13 du banc, Pl. II. du Cloutier d’épingles.

Banc à tirer, (en terme d’Epinglier.) est une espece d’établi adossé d’un bout sur un billot fendu à deux ou trois endroits pour y battre la filiere. Voyez Filiere. Vers le même bout ou à l’autre, selon l’emplacement, est la bobile, voyez Bobile ; plus loin, la filiere arrêtée entre trois montans. Derriere elle on voit une piece de bois plus haute que ces montans, avec un coin ; c’est-là qu’on place la filiere pour en faire l’essai : enfin vers cette extrémité on voit le tourniquet d’où devide le fil que l’on tire. Voyez la fig. Pl. des Trifileries & de l’Orfévrerie.

Banc, servant aux Fondeurs de caracteres d’Imprimerie, est une espece de table oblongue d’environ deux piés & demi, à hauteur d’appui, fermée à l’entour par un rebord, excepté vis-à-vis l’ouvrier où ce rebord finit ; ce banc sert à recevoir les lettres à mesure qu’on les fond, & de décharge pour plusieurs choses nécessaires à l’ouvrier. Voyez la vignette de la Pl. I. du Fondeur de caracteres, & la fig. 2. de la même Planche qui le représente en particulier.

Banc d’Imprimerie, est une espece de table de bois, longue environ de trois piés sur dix pouces de large, soûtenue par deux treteaux garnis de planches tout au tour, en conservant cependant une ouverture pardevant qui forme un receptacle ou bas d’armoire ; ce banc est toûjours situé à la droite de l’Imprimeur ; sur le premier bout il place le papier trempé prêt à être imprimé ; à l’autre extrémité, il pose chaque feuille au sortir de la presse : les Imprimeurs se servent de la cavité de ce banc, pour serrer la laine, les cuirs, les clous de balles, les blanchets, & autres étoffes ou ustenciles d’Imprimerie.

Banc à river, fig. 81. Pl. XVI. de l’Horlogerie, est un instrument dont les Horlogers se servent pour river certaines roues sur leur pignon. On met la partie BB de cet outil entre les mâchoires de l’étau, & on fait entrer la tige du pignon sur lequel on veut river une roue dans un trou T convenable ; on prend ensuite un poinçon à river, & on rabat la rivure à petits coups de marteau sur la roue que l’on fait tourner avec le doigt, afin que les parties de la rivure soient également rabattues de toutes parts.

Comme il est important que les balanciers soient rivés bien droit sur leurs verges, & que ces verges, vû leurs palettes, ne pourroient point tourner dans un trou comme la tige d’un pignon, on fait ordinairement au milieu des bancs à river une creusure ronde L, dâns laquelle on ajuste une petite plaque P à drageoir, de telle sorte qu’elle puisse y tourner sans beaucoup de jeu : on fait aussi au centre de cette plaque une ouverture O, propre à recevoir le corps d’une verge & une de ses palettes.

La petite plaque pouvant, comme il a été dit, tourner dans sa creusure L, lorsqu’on ajuste une verge dans sa fente pour river le balancier sur son assiette : en tournant ce balancier, on fait tourner la plaque, & on le rive sur sa verge, comme on feroit une roue sur son pignon. On a un outil de la même forme qui s’ouvre en deux pour embrasser la tige d’un pignon, sur laquelle est soudée une assiette ; cette assiette reçoit une roue que l’on y rive, en rabattant sur la roue ébiselée & entaillée, la partie de l’assiette qui l’excede. Comme la roue ou le pignon ne sauroient passer par les trous du banc, on est obligé d’en avoir un