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ques Luthériens mitigés, qui suivent les opinions de George Calixte, théologien célebre parmi eux, qui mourut vers le milieu du XVIIe siecle. Il n’étoit pas du sentiment de S. Augustin sur la prédestination, la grace, le libre arbitre ; aussi ses disciples sont-ils regardés comme des Sémipélagiens. Calixte soûtenoit qu’il y avoit dans les hommes un certain pouvoir d’intelligence & de volonté, avec un degré suffisant de connoissance naturelle, & qu’en usant bien de ces facultés, Dieu ne manque pas de donner tous les moyens nécessaires pour arriver à la perfection dont la révélation nous montre le chemin. Outre cela il étoit fort tolérant, & ne témoignoit pas un respect aveugle pour les décisions de Luther ; ce qui n’a pas contribué à accréditer son système, ni à grossir le nombre de ses partisans. (G)

CALKA, (Géog.) royaume d’Asie dans la Tartarie, borné par la Siberie, le royaume d’Eluth, &c.

* CALLAF, (Hist. natur. botan.) arbrisseau fort bas, dont le bois est uni, la feuille semblable à celle du cerisier, dentelée par les bords, & placée à l’extrémité des branches qui sont droites, jaunes, & sans nœuds ; & les fleurs qui viennent avant les feuilles, en grand nombre, sont disposées à égale distance les unes des autres ; ce sont de petites spheres oblongues, cotoneuses, jaunes, ou d’un jaune blanchâtre, & d’une odeur agréable. On en prépare à Damas une eau excellente pour fortifier, d’une agréable odeur, si pénétrante, qu’elle suffit pour dissiper la défaillance. Les Maures s’en servent tant intérieurement qu’extérieurement dans les fievres ardentes & pestilentielles. Elle humecte & rafraichit. On en tire une huile qu’on employe à plusieurs usages. Prosper Alpin.

CALLAHUYA, (Géog.) province de l’Amérique méridionale au Pérou, très-fertile en mines d’or.

* CALLAIS, s. f. (Hist. nat. Lith.) pierre qui imite le saphyr, excepté que sa couleur est plus claire, & ressemble à celle de l’eau de mer : on la trouve, à ce qu’il dit, dans les rochers escarpés & couverts de glace ; qu’elle a la forme de l’ail, & qu’elle y adhere légerement. Il paroît, ajoûte de Boot, que c’est l’aigue marine des modernes. Voyez Aigue marine. Mais ce n’est pas l’avis de de Laet, qui dit que c’est la turquoise.

CALLAO, (Géog.) ville forte & considérable de l’Amérique méridionale, au Pérou, à deux lieues de Lima, avec un bon port qui a été ruiné en 1746 par un tremblement de terre. Long. 30. 1. lat. mérid. 12. 29. Voyez Tremblement de terre.

CALLEADA, (Géog.) ville des Indes, sur la riviere de Septa, dans les états du Mogol.

* CALLÉE. s. f. (Commerce.) Cuirs de callée ; c’est ainsi qu’on appelle des excellens cuirs de Barbarie, que les Tagrains & les Andalous achettent, & dont ils rendent le commerce difficile, par le cas & les usages qu’ils en font.

CALLEN, (Géog.) ville d’Irlande, dans la province de Leinster, au comté de Kilkenny, sur une riviere de même nom.

CALLEUX, adjectif (terme de Chirurgie) qui se dit en général de toute sorte de dureté de la peau, de la chair & des os ; mais en particulier on donne cette épithete aux bords durs d’une plaie & d’un ulcere, tels que sont ceux des fistules, & des ulceres malins & carcinomateux. (Y)

Calleux, corps calleux (en Anatomie) est le nom qu’on a donné à la partie supérieure, ou à celle qui couvre les deux ventricules du cerveau, qui paroît immédiatement au-dessous de la faux, lorsqu’on l’a enlevée, & légerement écarté les deux hémispheres du cerveau. Elle est enfoncée au-dessous de toutes les circonvolutions du cerveau ; elle est formée par l’union des fibres médullaires de chaque côté. Ses fi-

bres paroissent se rencontrer un peu obliquement sous une espece de raphé, que l’on remarque tout le long de la partie moyenne de la face supérieure ; de maniere que celles qui viennent du côté droit se croisent légerement avec celles qui viennent du côté gauche. Voyez Siége de l’Ame à l’article Ame.

CALLIAR, (Géog.) petite ville de l’Inde, au royaume de Visapour.

CALLIGRAPHE, adj. pris subst. (Belles-Let.) écrivain copiste, qui mettoit autrefois au net ce qui avoit été écrit en notes par les Notaires ; ce qui revient à peu près à ce que nous exprimerions maintenant ainsi, celui qui fait la grosse d’une minute.

Ce mot est Grec, καλλιγράφος, composé de κάλλος, beauté, & γράφω, j’écris ; & signifie par conséquent scriptor elegans, écrivain qui a une belle main.

Autrefois on écrivoit la minute d’un acte, le brouillon ou le premier exemplaire d’un ouvrage, en notes, c’est-à-dire, en abréviations, qui étoient une espece de chifres. Telles sont les notes de Tiron dans Gruter ; c’étoit afin d’écrire plus vîte, & de pouvoir suivre celui qui dictoit. Ceux qui écrivoient ainsi en notes s’appelloient en Latin Notaires, & en Grec, σημειογράφοι & ταχυγράφοι ; c’est-à-dire, écrivains en notes, & gens qui écrivoient vite. Mais parce que peu de gens connoissoient ces notes ou ces abréviations, d’autres écrivains, qui avoient la main bonne, & qui écrivoient bien & proprement, les copioient pour ceux qui en avoient besoin, ou pour les vendre ; & ceux-ci s’appelloient calligraphes, comme on le voit dans plusieurs auteurs anciens. Voyez Scribe, Libraire, Notaire, &c.. (G)

* CALLIMUS, s. m. (Hist. nat. Litholog.) pierre ou caillou qui se trouve dans la pierre d’aigle. Sa couleur & sa dureté varient ; elle est quelquefois aussi transparente que le crystal : on trouve près de l’Elbe, une sorte de pierre d’aigle, qui contient un caillou blanc très-dur, dont la superficie est pleine de capsules, comme un rayon de miel. On lui attribue les mêmes qualités qu’à la pierre d’aigle. Voyez Pierre d’Aigle.

* CALLIOPE, (Myth.) une des neuf Muses, ainsi appellée à cause de la douceur de sa voix ; elle préside à l’éloquence & à la Poësie héroïque. On la représente le bras gauche chargé de guirlandes, & la main appuyée sur les œuvres des premiers Poëtes héroïques. On la donne pour mere à Orphée, & l’on dit qu’elle eut de Jupiter les deux Corybantes, & les Syrenes d’Acheloüs.

* CALLISTES ou CALLISTHES, (Myth.) fêtes instituées en l’honneur de Venus ; elles se célébroient dans l’île de Lesbos, & les femmes s’y disputoient le prix de la beauté.

* CALLITRICHEN, (Hist. nat. Zoologie) nom qu’on donne à une espece de singes à longue queue, qui sont couverts de longs poils fort hérissés, & qui forment autour de leur tête une espece de capuchon.

CALLOSITÉ, s. f. (Chirurgie) chair blanchâtre, dure, & indolente, qui couvre les bords & les parois des anciennes plaies & des vieux ulceres, qui ont été négligés & mal traités. On détruit ordinairement les chairs calleuses par les escharotiques. Voyez Escharotique, Caustique. L’épaisissement de la lymphe dans ses vaisseaux est la cause premiere de la callosité. Le mauvais usage des bourdonnets donne souvent lieu aux callosités des ulceres. Voyez Bourdonnet. (Y)

Callosité, (en Jardinage) se dit d’une matiere calleuse qui se forme à la jointure ou à la reprise des pousses d’une jeune branche chaque année, ou aux insertions des racines. Voyez Calus. (K)

* CALLYNTERIES, s. f. pl. (Hist. anc.) fêtes célébrées par les Athéniens, dont il ne nous est parvenu que le nom.