Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/546

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ché dans les entrailles de la terre, & par-là disposées à se dissoudre dans ces eaux, à les échauffer, & à leur communiquer leurs vertus & leurs propriétés.

De toutes les qualités de la terre calcaire, ne pourroit-on point conclurre, 1o. que c’est par sa facile dissolution dans les acides qu’elle devient propre à passer avec eux dans tous les corps organisés de la nature ; 2o. que par la propriété que la terre calcaire a de favoriser la dissolution des soufres & des sels par les acides, elle développe les organes des corps, & les rend visibles en se mêlant à eux ; 3o. que par la faculté qu’elle a d’attirer l’humidité de l’air, & d’en être réciproquement attirée, elle produit l’élévation & l’accroissement des corps. Ce sont-là des conséquences naturelles des propriétés de la terre calcaire, dont il faut laisser l’examen aux Chimistes, à qui des expériences exactes feront connoître si ces conjectures sont bien ou mal fondées. (—)

CALCANEUM, en Anatomie, c’est la même chose que l’os du talon. Il est situé sous l’astragale à la partie postérieure du tarse ; c’est le plus gros des os du pié.

On peut y distinguer six faces : une postérieure, convexe & inégale, qui forme la partie du pié qu’on appelle le talon : une supérieure, qui est divisée en deux portions, dont la postérieure est la plus élevée, inégale & un peu concave ; l’antérieure plus basse a deux faces articulaires séparées l’une de l’autre par une gouttiere : une inférieure, à la partie postérieure de laquelle on remarque deux tubérosités ; une grosse située interieurement ; l’autre petite située posterieurement : deux latérales, dont l’externe est légerement convexe ; l’interne est concave : une antérieure, qu’on appelle la grande apophyse. (L)

CALCAR, (Géog.) ville d’Allemagne, dans le duché de Cleves, sur le ruisseau de Men. Long. 24. 25. lat. 51. 45.

CALCE, (Géog.) petite ville d’Italie au duché de Milan, sur la riviere d’Oglio.

CALCE, (Géog.) petite île de l’Archipel, sur les côtes de l’Asie mineure.

CALCEDOINE ou CHALCEDOINE, lapis chalcedonius, pierre fine qui a été mise dans la classe des pierres fines demi-transparentes. Voyez Pierre fine. Les descriptions de la Calcedoine, que nous trouvons dans les anciens auteurs sont si différentes les unes des autres, qu’on ne peut pas les rapporter à la même pierre ; parce qu’on a donné autrefois le nom de calcedoine à plusieurs especes de pierres. La description que Pline nous a laissée, donne l’idée d’un grenat oriental, ou d’une améthiste. D’autres descriptions désignent l’Onyce ou la Sardoine onyce. Le nom de calcedoine appartient aujourd’hui à une pierre de même nature, que le caillou que l’on appelle communément pierre à fusil, de couleur blanche, laiteuse, & légerement teinte de gris, de bleu, & de jaune. Cette pierre a aussi été nommée agate blanche ; si la teinte de bleu est assez foncée pour approcher du brun ou du noir, la pierre prend le nom d’agate noire ; si la teinte de jaune est assez vive pour approcher de la couleur orangée ou du rouge, la pierre doit être appellée sardoine ou cornaline.

On distingue la calcedoine comme l’agate, en orientale & en occidentale ; l’orientale a des couleurs plus vives & plus nettes que celles de l’occidentale, qui est ordinairement d’un blanc sale, ou d’une couleur rousse. On trouve des calcedoines de cette espece en Allemagne, en Flandre, aux environs de Louvain & de Bruxelles, &c. Il y a des calcedoines assez grosses pour faire des vases ; mais ces grandes pieces sont rares, & on trouve communément de petits morceaux, que l’on grave pour faire des bagues ou des cachets. La dureté de la calcedoine est égale à celle de l’agate.

Les Joüailliers appellent pierres calcedoineuses, celles qui ont des nuages ou des teintes laiteuses comme la calcedoine ; ce défaut est assez commun dans les grenats & dans les rubis ; on tâche par la maniere de les tailler, de faire disparoître ces taches. Le moyen le plus sûr est de les chever, c’est-à-dire, de rendre concave l’une des faces de la pierre, & l’autre convexe. (I)

Calcedoine Factice, (Chimie) comme il y a beaucoup de rapport entre l’agate, le jaspe, & la calcedoine, le même procédé pourra servir pour imiter ces trois especes de pierres précieuses. Faites dissoudre une once d’argent dans de l’eau-forte, prenez de chaux, d’étain, de cinnabre, de bol d’arménie, de chacun once ; de safran de Mars, d’antimoine crud, de minium, d’orpiment, & d’arsenic blanc, d’æs ustum, de chacun once ; réduisez toutes ces matieres en une poudre très-fine, & versez par-dessus petit à petit & bien doucement, suffisante quantité d’eau-forte, parce qu’il se fera une effervescence considérable : lorsque toute l’effervescence sera passée, versez-y encore de l’eau-forte, & mettez le vase en digestion dans un lieu modérément chaud ; on pourra au bout de quelques jours retirer l’eau-forte par distillation ; il restera un sédiment ou une poudre d’un rouge verdâtre, on n’aura qu’à la broyer & la réduire en une poudre très-fine, & en mêler à différentes reprises une once ou deux onces sur 12 liv. de fritte de crystal, faite avec des morceaux de crystal cassé ; on remuera bien exactement ce mêlange pendant qu’il sera en fusion, en donnant un feu convenable : au bout de vingt-quatre heures l’opération sera faite, & le verre ou crystal coloré sera en état d’être travaillé. (—)

Calcedoine, (Géog.) ville autrefois considérable d’Asie mineure, sur la mer de Marmara, n’est plus qu’un mauvais bourg, que les Turcs nomment aujourd’hui Calcitiu.

CALCET, s. m. (Marine) assemblage de planches élevé & cloüé sur le haut des arbres d’une galere, & qui sert à renfermer les poulies de bronze, qui sont destinées au mouvement des antennes. (Z)

* CALCIO, (Jeu) il giuoco del calcio, c’est une espece de jeu de ballon fort usité en Italie, sur-tout dans les environs de Florence ; on y joue avec bien des formalités & solennités pendant l’hiver : les jeunes gens qui y jouent se partagent en deux bandes, qui pour se distinguer portent les unes des rubans rouges, d’autres des rubans verds ; chaque bande élit un chef qu’on nomme principe del calcio, qui est pour l’ordinaire un gentilhomme riche ; ce prince ou chef se choisit des officiers, & se forme une cour parmi ceux de sa bande ou de son parti : il envoye des ambassadeurs au chef qui lui est opposé, & en use comme feroient de vrais souverains. Comme il ne manque jamais d’arriver une rupture, il lui déclare la guerre, & va lui livrer bataille, qui n’est point sanglante ; c’est une partie au ballon qui décide de la victoire, & le vainqueur marche la tête haute aussi content de lui, que s’il avoit remporté des lauriers plus sanglans. Cette bataille se livre ordinairement dans la ville de Florence, & ci-devant se donnoit sous les fenêtres du grand duc.

CALCINATION, s. f. (Chimie.) L’opération chimique, connue sous le nom de calcination, est l’application d’un feu ouvert à des matieres solides & fixes, disposées de maniere qu’elles présentent au feu & à l’air le plus de surface qu’il est possible.

On se propose en général dans la calcination deux objets différens : ou l’on cherche à séparer une substance volatile, qu’on ne se met pas en peine de retenir, d’une substance fixe qu’on a seule en vûe, comme dans la calcination des mines, dont on dissipe par cette opération les matieres volatiles étrangeres