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ler, Suisse de nation, homme très-expérimenté dans les grandes fonderies.

* BRONZES, s. m. pl. (Antiquit.) les antiquaires donnent ce nom aux figures humaines, aux animaux, aux urnes, aux tables, & en général à tout morceau de sculpture, ou même d’architecture un peu considérable, fondus de ce métal par les anciens, & échapés aux ravages des tems.

On tire de ces morceaux des instructions très-certaines sur un grand nombre de faits. Nous en possédons beaucoup ; & il n’y a aucun doute que le nombre n’en fût beaucoup plus considérable, si les plus grands bronzes n’avoient été fondus dans les tems de barbarie : alors on saisissoit avidement ces métaux, comme des matériaux dont le poids faisoit tout le prix.

Nous donnons aussi le nom de bronzes à toutes les pieces un peu importantes que nous faisons fondre de ce métal ; soit que ces pieces soient des copies de l’antique, soit que ce soient des sujets nouvellement inventés.

BRONZER, c’est appliquer le bronze sur les figures & autres ornemens de bois, plâtre, ivoire, &c. en sorte que la bronze résiste à l’eau. On prend du brun rouge d’Angleterre broyé bien fin, avec de l’huile de noix & de l’huile grasse, on en peint toute la figure qu’on veut bronzer, puis on laisse bien sécher cette peinture : quand elle est bien seche, on y donne une autre couche de la même couleur, qu’on laisse encore sécher ; après quoi l’on met dans une coquille ou godet du vernis à la bronze (Voyez Vernis à la bronze), & avec un pinceau imbibé de ce vernis, & que l’on trempe dans de l’or d’Allemagne en poudre, on l’étend le plus également qu’il est possible sur la figure qu’on veut bronzer. Au lieu d’or d’Allemagne on peut prendre de beau bronze qui n’est pas si cher, & qui fait un bel effet : il y en a de plusieurs couleurs. (R)

Bronzer, terme d’Arquebusier & autres ouvriers en fer, c’est faire prendre au canon d’un fusil une couleur d’eau. Les Arquebusiers font chauffer ce canon jusqu’à un certain point, le posent dans les tenailles en bois qu’ils assujettissent dans l’étau, & le frottent ensuite un peu fort avec la pierre sanguine, jusqu’à ce que le canon ait pris la couleur.

Bronzer, terme de Chamoiseur, Peaussier, & Corroyeur, façon qui se donne aux peaux de maroquin & de mouton, par laquelle au lieu d’en former le grain, on y éleve à la superficie une espece de bourre ou velouté, semblable à celle qu’on remarque sur les basannes velues. Le bronzé se fait toûjours en noir ; c’est avec les peaux qui ont été bronzées qu’on fait des souliers & des gants de deuil, qu’on appelle souliers bronzés, & gants bronzés. Voyez Chamoiseur.

* BROQUELEUR, s. m. (Œconom. rustiq.) c’est ainsi qu’on appelle un trou du diametre de quatre à cinq lignes, pratiqué sur le devant des tonneaux : on le laisse ouvert pendant dix à douze jours après qu’on a bondonné les vins nouveaux ; passé ce tems, on y place une cheville haute de deux pouces, qu’on puisse ôter & mettre facilement pour donner de l’air au vin nouveau dans le cas qu’il vînt encore à s’émouvoir. On se sert de la même ouverture pour remplir les tonneaux pendant deux ou trois semaines, tous les huit jours une fois ; pendant un mois ou deux, tous les quinze jours une fois ; & enfin tous les deux mois une fois. On prétend qu’il faut être très-exact à faire ces remplissages dans les commencemens, lorsque le vin bouillonne encore, & cherche à se débarrasser de ses impuretés ; & qu’il ne faut pas les négliger dans la suite, le vin restât-il des années entieres dans la cave.

* BROQUETTE, s. f. (Cloutier.) c’est la plus pe-

tite sorte de clous ; il y en a depuis quatre onces jusqu’à

deux livres le millier : on donne le nom de broquette emboutie ou estampée à ces dernieres. Il y a une grosse broquette de trois livres au millier qui se vend au cent. Les broquettes au-dessous de celle-ci se vendent à la somme, qui est de douze milliers. Voyez Clou.

BRORA, (Géog.) ville de l’Ecosse septentrionale dans le comté de Southerland, à l’embouchure de la riviere de même nom.

BROSSÆA, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante dont le nom a été dérivé de celui de Guy de la Brosse, premier intendant du Jardin du Roi. La fleur des plantes de ce genre est monopétale, campaniforme, & cependant ressemblant à un cone tronqué. Cette fleur est soûtenue sur un calice profondément découpé, du milieu duquel il s’éleve un pistil qui devient dans la suite un fruit composé de cinq capsules, rempli de semences menues, & renfermé dans le calice de la fleur, qui devient charnu, mou, sphérique, & qui est ouvert par cinq fentes. Plumier, Nova plant. Amer. gener. Voyez Plante. (I)

BROSSAILLES, s. m. pl. (Jardin.) s’entend du mauvais bois qui profite peu, tel que les haies, les buissons, les ronces, les épines, bruyeres, serpolet, genêt, jonc marin, &c. (K)

* BROSSE, s. f. se dit en général de tout instrument à poil, ou à fil d’archal, ou de laiton, qui sert soit à nettoyer, soit à d’autres usages semblables : ce sont les Vergettiers qui font les brosses, & l’on en distingue un grand nombre de sortes, tant par la forme que par l’emploi. Quant à la maniere de les fabriquer, elle est fort simple : on perce une planche de plusieurs trous, on y insere les poils pliés ; on arrête ces poils dans les ouvertures par des ficelles ou du fil d’archal qui les embrassent par le milieu ; on couvre ces attaches de peau, de maroquin, &c. on coupe les poils pour les égaliser, & la brosse est faite. Voyez Vergette.

Brosse à l’apprêt, ce sont des brosses courtes qui n’ont rien de particulier que cette forme. Elles servent dans toutes les occasions où le frottement devant être violent, il faut que le poil ait une certaine consistance.

Brosses de carrosse, sont celles qui sont à queue, larges vers la poignée ou la queue, & allant toûjours en retrécissant jusqu’à l’autre bout, & dont on se sert pour nettoyer le dehors & l’intérieur du carrosse.

Brosses à cheval, celles dont on se sert pour étriller les chevaux & leur polir le poil : elles sont à poil de sanglier coupé court, & monté sur un bois rond, avec une courroie par-dessus qui prend la main entr’elle & le bois.

Brosses à Chirurgien, celles dont quelques Medecins ordonnent l’usage à ceux qui sont incommodés de rhûmatismes, prétendant que cette espece de friction ouvre les pores, & fait transpirer l’humeur qui cause la douleur.

Brosse à dent, est celle dont le poil court est attaché dans les trous d’un fût d’os ou d’ivoire avec du fil d’archal : elle est ainsi nommée parce qu’elle sert à nettoyer les dents.

Brosse à trois faces, celle qui a trois faces, dont chacune a son usage particulier. On s’en sert pour brosser les tapisseries, le plancher, & les housses des lits. Elle est faite de soie de sanglier.

Brosse d’Imprimerie, celle qui sert à laver les formes dans la lessive, d’abord avant de les mettre sous presse, ensuite le soir quand la journée est faite, & enfin quand le tirage est fini. Cette brosse est grande, & doit être de poil de sanglier.

Brosses à ligner, sont celles dont les Peintres se servent pour tracer des moulures dans leurs tableaux, & autres ornemens semblables. Voyez Pinceau.