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BREZIN, (Géog.) ville de la grande Pologne, dans le palatinat de Lenczicz.

BRIANÇON, (Géog.) ville de France dans le haut Dauphiné, avec un château fort sur la Durance. Long. 24. 20. lat. 44. 46.

BRIANÇONNET, (Géog.) forteresse de Savoie dans la Tarentaise, bâtie sur un rocher inaccessible.

BRIANÇONNOIS, (Géog.) petit pays de France en Dauphiné, dont Briançon est la capitale.

BRIARE, (Géog.) petite ville de France en Gâtinois, sur la Loire, remarquable par le canal qui porte son nom, & qui fait communiquer la Loire & la Seine. Long. 20d. 24′. 13″. lat. 47d. 38′. 16″.

BRIATENTE, (Géog.) petite ville de France en Languedoc, sur le Dadou, à quelques lieues d’Alby.

* BRICIEN, s. m. (Hist. mod.) l’ordre militaire des Briciens fut institué en 1366 par sainte Brigitte, reine de Suede, sous le pontificat d’Urbain V. qui l’approuva, & lui donna la regle de S. Augustin. Cet ordre avoit pour arme une croix d’asur, semblable à celle de Malte, & posée sur une langue de feu, symbole de foi & de charité. On y faisoit vœu de combattre contre les hérétiques & pour la sépulture des morts, & l’assistance des veuves, des orphelins, & des hôpitaux. Toutes ces institutions sont plus recommandables par la pureté d’intention des personnes qui les ont instituées, les riches commanderies dont elles ont été dotées, la naissance & la piété de plusieurs de leurs membres, que par leur conformité avec l’esprit pacifique de l’Eglise, & de celui qui dit de lui-même, qu’il est si doux qu’il ne sauroit éteindre la lampe qui fume encore. Voyez Fleuri, Discours sur les Religieux.

BRICOLE, s. f. terme de Bourrelier. V. Coussinet.

Bricole, terme de Paumier ; joüer de bricole, c’est faire frapper la balle contre un des murs de la longueur du jeu de paume.

Bricole, terme de jeu de Billard : on dit qu’une bille en frappe une autre par bricole, lorsqu’au lieu d’être poussée directement contr’elle, elle ne vient la rencontrer qu’après avoir frappé la bande du billard, & avoir été renvoyée par cette bande.

Soit F une des billes, & A l’autre (fig. 27. Opt.) HG la bande du billard ; si on pousse la bille F suivant FE, & que renvoyée suivant EA par le point E de la bande, elle vienne choquer la bille A, cela s’appelle choquer de bricole. Pour trouver le point E de la bande, auquel il faut pousser la bille F pour choquer la bille A de bricole, menez de la bille A la perpendiculaire AG, à la bande GH, & prolongez-la de maniere que GB soit égal à AG ; ensuite visez de F en B, & poussez la bille F suivant FB ; le point EFB coupera GH, sera le point de bricole : car tirant FE & AE, il est aisé de démontrer que l’angle F EH est égal à l’angle AEG. Donc suivant les lois de la réflexion des corps (Voyez Réflexion), la bille poussée suivant FE, rejaillira suivant EA.

Au reste les bons joüeurs, par la seule habitude, trouvent ce point E sans préparation, & les maladroits le manquent avec cet échaffaudage.

On peut donner aussi des regles géométriques pour toucher une bille par deux bricoles ou davantage : mais elles seroient plus curieuses dans la théorie, qu’utiles dans la pratique. Voyez l’article Miroir, où l’on traite assez au long de la réflexion simple ou multiple des rayons : réflexion qui représente parfaitement les bricoles simples ou multiples d’une bille de billard. (O)

Bricole, (Chasse & Pêche.) ce sont des filets faits de petites cordes pour prendre les grandes bêtes ; ils sont en forme de bourses. On se sert aussi de cette sorte de filets pour prendre le poisson. V. Brochet.

BRICOLIER, s. m. (Manége.) est le cheval qu’on

attele à une chaise de poste à côté du cheval de brancard, & sur lequel le postillon est monté. Ce nom vient du harnois qu’on lui met, qui s’appelle une bricole. (V)

BRICOTEAUX, s. m. pl. chez les Rubaniers, les Gaziers, &c. ce sont deux pieces détachées & enfilées (fig. 1. Pl. V.) dans la broche qui porte les poulies du côté gauche du chatelet. Il y en a un (figure 5.) qui est représenté seul pour en laisser voir toutes les parties. AA est la piece enfourchée qui soûtient le bricoteau ; B la broche du chatelet où il s’attache ; C l’endroit de la bascule où s’attache le bricoteau ; D l’endroit où s’attache le tirant des marches ; E la corde qui porte la pierre ou le poids F, qui sert à donner plus de charge à la bascule ; G le nœud des quatre lacs des quatre lames, qui seules font agir le bricoteau ; H les quatre lames dont on vient de parler, & qui sont enfilées dans leur chassis toutes les quatre du même côté ; I les quatre marches qui font mouvoir les quatre lames, & sont les quatre en-dehors du côté gauche de l’ouvrier, marchées du même pié gauche ; K l’endroit où se place la corde de la traverse, qui sert à lever également toute cette machine ; LL les deux cordes qui soûtiennent le lisseron MM, qui porte les lissettes NN ; OO les quatre rouleaux du porte-rame de devant, sur lesquels & entre les différentes grilles sont passées les rames de fond PP, qui viennent aboutir en QQ, où elles sont noüées en RR aux lissettes.

Voici l’usage de ces bricoteaux. Dans les ouvrages extrèmement composés il y a jusqu’à cinquante ou soixante livres pesant de fuseaux attachés aux lissettes, & cela, comme il a été dit à leur article, pour faire retomber ces lissettes : on voit cette masse énorme dans la fig. 1. Pl. V. comme on en voit une petite partie dans la fig. 5. en SS : ce poids considérable doit être levé presqu’en totalité par le pié gauche, toutes les fois que l’ouvrier en aura levé du pié droit une partie, quelquefois très-petite, d’autres fois plus considérable, mais toûjours bien moins considérable que la quantité qu’il leve avec le pié gauche, puisque c’est de ce pié que seront levées toutes les soies de fond ; au lieu que le droit ne levant que la figure qui s’exécute sur l’ouvrage, n’opere très-souvent que de très-petites levées, par la marche des vingt marches du pié droit ; (car elles sont dans cet ordre, vingt du pié droit pour la figure, & quatre du pié gauche pour le fond) Pendant cette petite levée toutes les soies de chaîne restent en-bas : mais après un coup de navette lancé à travers cette levée, le fond venant à lever par une des quatre marches du pié gauche, ce fond chargé, comme nous avons dit plus haut, rend cette levée d’une lourdeur extraordinaire, qui est considérablement diminuée par le moyen du bricoteau ou des deux bricoteaux qui font ici l’office d’un levier, encore aidée du poids de la pierre F. C’est donc avec raison que la bascule CD, qui passe par l’enfourchement A, est d’inégale longueur : cette nécessité n’a pas besoin d’être prouvée. Dans certains ouvrages ce bricoteau leve encore les quatre hautes lisses de devant qui portent les rames de lisiere, & qui sont levées alternativement par chacune des quatre marches du pié gauche ; dans ce cas ces quatre hautes lisses sont à claire voie, c’est-à-dire, qu’elles n’ont qu’une très-petite quantité de mailles distribuées sur les deux bouts de leurs lisserons FF, GG, de la fig. 2. les rames II qui forment les lisieres y étant seules passées, le sont en cet ordre : si la premiere rame fait un pris sur la premiere haute lisse, elle fera un laissé sur la seconde, un pris sur la troisieme, & un laissé sur la quatrieme ; la 2e au contraire de la 1re, fera un laissé sur la 1re haute lisse, un pris sur la 2e, un laissé sur la troisieme, & un pris sur la quatrieme ; ainsi des autres rames de lisiere : ces