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on la gagne bredouille quand on prend ces douze trous tout de suite & sans interruption. Il y a des joüeurs qui la font payer double.

Pour que le trou & la partie soient bredouilles, il n’est pas nécessaire que votre adversaire ne prenne point de trous ni de points ; il suffit que vous fassiez vos douze points ou vos douze trous tout de suite ; que votre adversaire eut des points ou des trous avant que vous en prissiez, cela est indifférent.

BRÉE, (la) ou L’ABRAS, c’est ainsi qu’on appelle dans les forges, la garniture de fer qui entoure le manche du marteau pour l’empêcher de s’user par le frotement. Voyez en D fig. 6. Planche des Forges. La brée est placée dans l’endroit où les cammes de l’arbre prennent le manche & le font lever. On conçoit que cet endroit doit fatiguer d’autant plus que le marteau est plus lourd, le nombre des cammes plus fréquent, & le mouvement de l’arbre plus rapide.

BREDIR, v. neut. terme en usage chez les Bourreliers ; ils s’en servent pour exprimer la maniere dont ils joignent ensemble les différens cuirs dont ils cousent les soûpentes & autres grosses pieces. Pour cet effet ils prennent une grosse alène appellée alène à bredir, avec laquelle ils font dans le cuir des trous où ils passent, au lieu de fil, des lanieres de cuir ; & serrent cette espece de couture par le moyen du marteau appellé serre-attache.

BREF, COURT, SUCCINT, (Gram.) termes relatifs à la quantité ; bref, à la quantité du tems ; court, de l’espace & du tems ; succint, de l’expression. La prononciation d’une syllable est longue ou breve ; un discours est diffus, ou succint ; un article est court ou long.

Bref, s. m. dans plusieurs coûtumes de France, se dit des lettres qu’on obtient en chancellerie, à l’effet d’intenter une action contre quelqu’un. Ainsi on dit dans ces coûtumes un bref de restitution, de rescision. Dans quelques anciennes coûtumes, & même encore à présent en Angleterre, ce terme est synonyme à action.

Par exemple, on appelle en Normandie bref de mariage encombré, une action que la femme a droit d’exercer à l’effet d’être réintegrée dans ses biens dotaux ou matrimoniaux, qui ont été aliénés par son mari. (H)

Brefs apostoliques, sont des lettres que le pape envoye aux princes & aux magistrats pour des affaires publiques. On les appelle ainsi, parce qu’elles sont concises, sans préambule, & sur papier ; au lieu que les bulles sont plus amples, écrites sur du parchemin, & scellées de cire verte ou de plomb. Les brefs ne sont scellés qu’avec de la cire rouge, & sous l’anneau du pêcheur. Ce scel ne s’applique jamais qu’en présence du pape. Voyez Bulle.

Les brefs ont en tête le nom du pape, & ils commencent par ces mots : Dilecto filio salutem, & apostolicam benedictionem, &c. après quoi s’ensuit la matiere qui doit être traitée sans aucun préambule.

Le pape ne signe pas les brefs, & on n’y applique pas son nom au bas, c’est le secrétaire qui signe. Le pape Alexandre VI. établit un college de secrétaires pour les brefs ; depuis ce tems les brefs sont plus longs & plus amples qu’auparavant.

Les brefs n’étoient autrefois envoyés que pour les affaires de justice : mais présentement ils sont employés pour les matieres de benefices, de graces expectatives, & pour les dispenses. (H)

Bref, en terme de Commerce ; on appelle bref état de compte, un compte en abregé, ou qui n’est pas dressé & rendu en forme. Voyez Compte.

Bref, en terme de Commerce de mer, signifie en Bretagne un congé ou permission de naviger.

Il y en a de trois sortes ; bref de sauveté, bref de con-

duite, & bref de victuailles. Le premier se donne pour être exempt de droit de bris. Voyez Bris : le second, pour être conduit hors des dangers de la côte ; & le troisieme, pour avoir liberté d’acheter des vivres.

On les appelle aussi brieux, & dans le langage ordinaire, on dit, parler aux hébrieux pour obtenir ces brefs. Voyez Brieux. (G)

Bref, en Musique, est un mot qu’on ajoûte quelquefois au-dessus de la note qui finit un air ou un chant, pour marquer que cette finale doit être coupée par un son bref & sec, au lieu de durer toute sa valeur. Voyez Coupé. (S)

BREFAR, (Géog.) c’est le nom d’une des îles Sorlingues, près des côtes de Cornouaille en Angleterre.

BREFORT, (Géog.) petite ville du comté de Zutphen, assez bien fortifiée, & située dans un endroit fort marécageux.

BREGENTZ, (Géog.) ville capitale d’un comté de même nom, sur le lac de Constance en Souabe, appartenante à la maison d’Autriche. Il y passe une petite riviere de même nom. Long. 27. 20. lat. 47. 27.

BREGIN, s. m. terme de riviere, espece de filet dont les mailles sont fort étroites.

BREGLIO, (Géog.) petite ville du comté de Nice, en Piémont, sur la petite riviere de Rodia.

BREGMA, s. m. en Anatomie, c’est ce qu’on appelle aussi le sinciput. Voyez Sinciput.

Le bregma est composé de deux os que l’on appelle bregma ou bregmatis ossa, qui sont les deux pariétaux. Voyez Pariétaux. (L)

BREGNA, (Géog.) petite contrée d’Italie, l’une des quatre que les Suisses y possedent, entre les sources du Rhin & la ville de Bellinzone. Il y a dans ce pays une riviere de même nom, qui le traverse, & se jette dans le Tesin.

BREGNANO, (Géog.) petite ville du duché de Milan, sur la Sevese.

BREHAINE se dit, en Vénerie, d’une biche qui n’engendre point ; on la nomme aussi brehagne. Cette vieille biche laisse un pié large qui peut induire en erreur.

Brehaines, (Terres) terme de coûtumes, qui se dit des terres non labourées ni cultivées, qui sont vacantes, en friche & abandonnées. (H)

* BREHIS, s. m. (Hist. nat.) animal de l’île de Madagascar, de la grandeur de la chevre, qui n’a qu’une corne sur le front, & qui est fort sauvage.

BREHNA, (Géog.) petite ville de l’électorat de Saxe, à trois milles de Leipsick.

BREISICH, (Géog.) petite ville d’Allemagne, au duché de Juliers, sur la rive gauche du Rhin.

BREITH-MARCK, (Géog.) petite ville d’Allemagne, en Franconie, sur le Mayn.

BREIT-BACH, (Géog.) petite ville sur le Rhin, située dans l’électorat de Cologne.

BREITENBACH, (Géog.) petite ville & château dans la Thuringe.

BREITENBOURG ou BREDENBERG, (Géog.) forteresse autrefois considérable dans le duché de Holstein, sur la riviere de Stoer.

* BRELAND, s. m. jeu de cartes : il se joue à tant de personnes que l’on veut : mais il n’est beau, c’est-à-dire très-ruineux, qu’à trois ou cinq. L’ordre des cartes est as, roi, dame, valet, dix, neuf, huit, sept, six : l’as vaut onze points ; le roi, la dame, le valet & le dix, en valent dix ; les autres cartes comptent autant de points qu’elles en portent ; on laisse rarement les six dans le jeu.

On donne trois cartes, ou par une, ou par deux & une, ou par une & deux, mais non par trois. Si un joüeur a dans ses trois cartes, l’as, le roi, & la