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ceux qui sont composés de bœuf & de volaille. Voyez Bœuf. Au défaut de ceux-ci, on donne ceux de veau & de mouton.

Les malades & les convalescens se trouvent très bien de bouillons de poisson ; les fibres de l’estomac étant très-affoiblis par une longue maladie, il est souvent peu propre à digérer le suc des animaux, & s’accommode mieux de celui de carpe, de tanche, de grenouille, &c. qui d’ailleurs porte une fraicheur dans le sang qu’on ne doit point attendre de celui des animaux terrestres ni des volatils. (N)

Bouillon blanc, ou Mollaine, (Hist. nat. bot.) verbascum, genre de plante à fleur monopétale, rayonnée & découpée. Le pistil sort du calice & est attaché comme un clou au milieu de la fleur, qui devient dans la suite un fruit ou une coque ovoïde & pointue, partagée en deux loges par une cloison mitoyenne, & remplie pour l’ordinaire de plusieurs semences anguleuses attachées à un placenta. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Verbascum 1. Matth. Ray, Hist. Verbascum vulgare, flore luteo magno, folio maximo. J. B. Verbascum mas latifolium luteum. C. B. Pit. Tournefort. Verbascum tapsus barbatus offic. Cette plante est au nombre des herbes émollientes ; elle relâche & convient avec celles de sa classe, comme la mauve, dans les lavemens, les cataplasmes, & les fomentations lorsqu’il est question de relâcher & de détendre.

Les fleurs & les feuilles sont estimées pectorales, bonnes contre la toux, le crachement de sang, & autres affections de la poitrine.

Elles sont aussi fort salutaires contre les tranchées, & les douleurs de colique, qui viennent d’humeur acre.

On fait avec le bouillon blanc des préparations pour la toux, & les hémorrhoïdes douloureuses. (N)

Bouillon, (Maréchalerie) on appelle ainsi une excroissance charnue, qui vient sur la fourchette du cheval ou à côté, qui est grosse comme une cerise & fait boiter le pié. Les chevaux de manege qui ne se mouillent jamais les piés, sont plus sujets que les autres aux bouillons de chair qui les font boiter tout bas. Pour désigner ces bouillons, on dit : la chair soufle sur la fourchette.

On donne aussi ce nom à une excroissance ronde & charnue, qui croît dans une plaie. (V)

Bouillons d’Eau, (en Architecture) se dit de tous les jets d’eau qui s’élevent de peu de hauteur en maniere de source vive. Ils servent pour garnir les cascades, goulotes, rigoles, gargouilles, qui font partie de la décoration des jardins. (P)

Bouillon, (terme de Brodeur) c’est une espece de cannetille d’or ou d’argent très-brillante, qui se coupe par petits morceaux, qui s’enfile comme des perles, & se pose dans le milieu des fleurs en broderie, où elle s’attache avec du fil d’or, d’argent ou de soie. Le bouillon entre aussi dans les crêpines. Voyez Pl. prem. fig. 5. du Boutonnier. Le bouillon à l’usage de ces derniers ouvriers est un fil d’or roulé sur un autre, le plus pressé qu’il se peut, retiré de dessus celui qui lui servoit de patron ; on le coupe de différentes longueurs pour en faire des épis, des roues, & autres enjolivemens propres aux Boutonniers. Voyez ces mots à leurs articles.

Bouillon, (boîte à) en terme de Boutonnier, c’est une boîte de fer-blanc doublée d’une autre boîte de même matiere, mais moins profonde, criblée de trous comme une passoire. On coupe le bouillon dans cette premiere boîte ; & le remuant à la maniere d’un tamis, le déchet que les ciseaux ont fait en coupant le bouillon, tombe & se conserve dans la seconde boîte. Voyez Bouillon.

BOUILLON, (Géog.) ville forte avec château à trois lieues de Sedan, sur la riviere de Semoy, capi-

tale du duché de même nom, situé entre le duché de

Luxembourg & l’évêché de Liége. Long. 22. 55. lat. 49. 49.

BOUILLONNEMENT, s. f. (Marine) on appelle quelquefois ainsi l’agitation de la mer au bord du rivage. La mer bouillonne, se dit encore lorsqu’elle ne brise que médiocrement. Voyez Briser. (Z)

BOUILLONNER, v. act. (en terme de Boutonnier,) c’est enjoliver un bouton avec du bouillon ; ce qui s’exécute de la maniere suivante : on a une aiguille exprès, c’est-à-dire longue & mince, enfilée d’une soie de grenade unie & cirée pour que le bouillon y coule mieux. On passe l’aiguille dans le bouillon, & on l’attache en long, en écartant le point de sa longueur, ou en roue, en rapprochant les points : j’ai dit soie de grenade unie, c’est que les autres soies étant cotonneuses & pleines d’inégalités, empêcheroient le bouillon de passer ; ce qui retarderoit l’opération, & pourroit même rendre l’ouvrage imparfait, sur-tout dans les épis & les cordelieres, où les soies du moins après un tems se sépareroient en petits poils, qui pourroient passer à travers le bouillon, & offusquer son éclat.

BOUIN, (Géog.) petite île de la province de Bretagne au-dessous de l’embouchure de la Loire.

BOVINES ou BOVIGNES, (Géog.) petite ville du comté de Namur sur la Meuse, renommée par la victoire qu’y remporta Philippe-Auguste.

BOVINO, (Géog.) petite ville d’Italie au royaume de Naples dans la Capitanate, proche les monts Apennins, avec évêché.

BOUIS, s. m. terme de Chapelier ; ce terme se dit des vieux chapeaux. Leur donner le bouis, c’est les nettoyer & les lustrer. Voyez Rebouisage.

Bouis, en terme de Vergettier & de Cordonnier ; ce sont des morceaux de ce bois très-unis que préparent les Vergettiers, & dont les Cordonniers se servent pour lustrer leurs passe-talons & le bord des semelles de souliers. Voyez l’article Cordonnier.

BOUISSE, s. f. en terme de Formier de Cordonnier ; c’est un morceau de bois concave, à-peu-près comme une petite auge, que les Formiers préparent, & dont les Cordonniers se servent pour donner de la profondeur à leurs semelles, & leur faire prendre plus aisément le pli de la forme & du pié. Voyez Pl. du Cordonnier-Bottier.

* BOULANGER, s. m. (Police anc. & mod. & Art.) celui qui est autorisé à faire, à cuire, & à vendre du pain au public.

Cette profession qui paroît aujourd’hui si nécessaire, étoit inconnue aux anciens. Les premiers siecles étoient trop simples pour apporter tant de façons à leurs alimens. Le blé se mangeoit en substance comme les autres fruits de la terre ; & après que les hommes eurent trouvé le secret de le réduire en farine, ils se contenterent encore long-tems d’en faire de la bouillie. Lorsqu’ils furent parvenus à en pétrir du pain, ils ne préparerent cet aliment que comme tous les autres, dans la maison & au moment du repas. C’étoit un des soins principaux des meres de famille ; & dans les tems où un prince tuoit lui-même l’agneau qu’il devoit manger, les femmes les plus qualifiées ne dédaignoient pas de mettre la main à la pâte. Abraham, dit l’Ecriture, entra promptement dans sa tente, & dit à Sara : pétrissez trois mesures de farine, & faites cuire des pains sous la cendre. Les dames Romaines faisoient aussi le pain. Cet usage passa dans les Gaules ; & des Gaules, si l’on en croit Borrichius, jusqu’aux extrémités du Nord.

Les pains des premiers tems n’avoient presque rien de commun avec les nôtres, soit pour la forme, soit pour la matiere : c’étoit presque ce que nous appellons des galettes ou gâteaux ; & ils y faisoient souvent entrer avec la farine le beurre, les œufs, la graisse, le