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Dieu, sans y ajoûter aucune explication des hommes. M. Stoupp qui nous a donné cette description des Borrelistes, assure qu’il les a connus en Hollande. (G)

BORRIANO, (Géog.) petite ville d’Espagne dans le royaume de Valence, sur le bord de la Méditerranée.

BORROMÉE, (Géog.) petite île du duché de Milan extrèmement ornée, dans le lac de Come.

Borromées, (Les îles) Géog. ce sont deux îles agréables du duché de Milan, à la partie méridionale du lac Majeur.

* BORROW, (Hist. nat.) arbre ou bois des Indes : son écorce est couverte d’épines crochues ; si l’on y fait une incision, il en sort un suc purgatif : il est si poreux, qu’il n’est même pas bon à brûler ; il paroît par ce detail que cette plante est peu connue.

BORROZAIL, (Medecine.) ou le zail des Ethiopiens, maladie épidémique régnante dans les environs de la riviere de Senega : elle attaque les parties honteuses ; cependant elle differe de la vérole, quoiqu’elle doive son origine à un usage immodéré des femmes, pour lesquelles les habitans de ces contrées ont une passion violente. Cette maladie s’appelle dans les hommes asab, & dans les femmes assabatus. Blancard. (N)

BORSHOLDER, s. m. (Hist. mod.) nom qu’on donnoit anciennement en Angleterre au doyen ou chef d’une certaine société qu’on appelloit décurie, parce qu’elle étoit composée de dix hommes qui se cautionnoient solidairement, & s’obligeoient envers le roi de répondre de tout ce qui pourroit se commettre de contraire aux lois par leurs associés : si l’un d’eux venoit à prendre la fuite, les autres étoient tenus de le représenter dans le terme de trente jours, ou de satisfaire pour lui, selon la qualité de la faute qu’il avoit commise. Le roi Alfrede qui régnoit vers l’an 880, divisa toute l’Angleterre en comtés, chaque comté en centuries, & celles-ci en décuries ou dix classes de bourgeois considérables, dont le doyen fut appellé borsholder, c’est-à-dire, le principal répondant, ou le vieillard du bourg. Spelman. Glossar. archeolog. Voyez Dixaine. (G)

BORSTEL, (Géog.) ville de Westphalie, dans l’évêché d’Osnabrug.

BORT, (Géog.) petite ville de France dans la province de Limosin, sur la Dordogne.

BORTWICK, (Géog.) ville de l’Ecosse méridionale, dans la province de Lothian.

BORTINGLE, terme de Riviere, espece de plat-bord qui sert de hausse au bord du bateau, lorsque la quantité de charge lui fait prendre trop d’eau.

BORVA, (Géog.) petite ville & château de Portugal, dans la province d’Alentejo, à deux lieues de Villa-Viciosa.

BORUWANNY, (Géog.) ville du royaume de Boheme, dans le cercle de Bechin.

BORYSTHENE, (Géog.) grand fleuve : on l’appelle aujourd’hui Dnieper, ou Nieper ; il prend sa source dans la Russie, & la sépare de la Lithuanie, traverse l’Ucraine, & tombe dans la mer Noire à Oczakow. Il est très-large à son embouchûre, & d’une navigation dangereuse à cause des rochers qui s’y trouvent, & de 70 îles qu’il forme, qui sont habitées par les Cosaques de Zaporow.

BOSA, (Géog.) ville maritime dans la partie occidentale de l’île de Sardaigne, avec une citadelle & un assez bon port. Elle est située sur la riviere de Bosa, à sept lieues d’Alghier. Long. 26. 25. lat. 40. 19.

BOSCH, (Géog.) petite île dans la mer du Nord, près les côtes de la Frise.

BOSCO ou BOSCHI, (Géog.) petite ville d’Italie au Milanez, dans l’Alexandrin. Elle est sur la riviere d’Orbe, à deux lieues d’Alexandrie.

BOSEL, s. m. c’est en Architecture la même chose que bâton, tore, spire, astragale. Voyez Astragale. (P)

BOSENHAM, (Géog.) ville d’Angleterre dans la province de Sussex.

BOSINGEN, (Géog.) ville de Suisse dans le canton de Fribourg, sur la riviere de Senfen.

BOSNA, (Géog.) riviere de Bosnie, qui se jette dans la Save à Arki.

BOSNIE, (Géog.) province de la Turquie en Europe, ainsi nommée de la riviere Bosna qui y coule. Elle se divise en haute & basse : elle est bornée au nord par l’Esclavonie, & au sud par l’Albanie.

BOSPHORE, s. m. (Géog.) nom que les anciens donnoient à un détroit ou canal de mer d’une très petite étendue. Voyez Détroit, Mer, &c.

On n’a donné ce nom qu’à deux détroits de la mer Méditerranée ; le bosphore de Thrace, & le bosphoré Cimmerien.

Le bosphore Cimmerien est le détroit qui sert de communication au Pont-Euxin ou à la mer Noire avec le Palus-Méotide. Il tiroit sa dénomination des Cimmeriens, nation célebre dans l’antiquité : on lui a donné depuis le nom de détroit de Zabache.

Le bosphore de Thrace, ou canal de Constantinople, est le détroit par lequel la Propontide ou la mer de Marmara communique au Pont-Euxin ou à la mer Noire. Il a environ six lieues marines de longueur ; sa largeur en quelques endroits n’est que d’environ quatre cens toises. L’un de ses bords appartient à l’Europe, l’autre à l’Asie.

Ce mot est Grec, βόσπορος ; il est formé de βῦς, bœuf, & πόρος, passage. Ainsi le mot bosphore paroît signifier en général un bras de mer assez étroit, pour qu’un bœuf pût le passer à la nage. C’est aussi l’opinion de plusieurs savans.

Cependant si l’on convient de l’étymologie de ce mot, on ne convient pas de la raison de cette étymologie, principalement pour le bosphore de Thrace. Nymphius raconte que les Phrygiens voulant passer ce détroit construisirent un navire, à la proue duquel il y avoit une figure de tête de bœuf, & qui apparemment pour cela fut appellé βοῦς, bœuf.

Denys le géographe, Val. Flaccus, Apollodore, Marcellin, &c. disent qu’lo, fille d’Inachus, ayant été changée en vache par Junon, passa ce détroit, qui de là fut nommé bosphore.

Arrien dit que les Phrygiens ayant reçû une réponse de l’oracle qui leur ordonnoit de suivre la route que leur marqueroit un bœuf, ils en tourmenterent un qui se jetta à la mer pour éviter leurs poursuites, & passa ce détroit à la nage. D’autres disent qu’un bœuf tourmenté d’un taon, se jetta dans le détroit & le passa : d’autres que tout détroit étoit autrefois appellé bosphore : d’autres que quand les habitans des côtes vouloient passer le bosphore de Thrace, ils joignoient des bateaux ensemble, & y atteloient des bœufs. Chambers.

BOSQUET, s. m. (Jardinage.) petit bois planté dans les jardins de propreté ; c’est comme qui diroit un bouquet de verdure, un bois paré, au milieu duquel on trouve ordinairement une salle ornée de fontaines & de pieces de gason, avec des siéges pour se reposer.

Les bosquets font le relief des jardins ; ils forment une de leurs principales parties, & font valoir toutes les autres : c’est par leur moyen qu’on couvre toutes les vûes desagréables. On leur donne toute sorte de figures, telles que des étoiles, des quinconces, cloîtres, salles vertes, galeries, labyrinthes, croix de S. André, pattes d’oie, chapelets, guillochis, culs-de-sac, carrefours, cabinets, &c.

Le bosquet représenté dans la Pl. VI. est un quar-