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re. Voyez Pl. VI. n°. 32. la figure de ce bordage.

On donne aux bordages d’entre les préceintes une largeur convenable à la grandeur du vaisseau : ceux qui sont entre les deux plus basses préceintes, doivent être proportionnés, ensorte que les dalots y puissent être commodément percés, & qu’ils se rencontrent juste au-dessous de la seconde préceinte.

Les entre-sabords sont proportionnés à la largeur qu’on donne aux sabords. Les bordages d’entre les préceintes qui sont au-dessus des sabords, doivent aussi avoir leur juste proportion pour y percer les dalots du haut pont. Il faut remarquer qu’à la préceinte qui est au-dessus des sabords, on commence à diminuer l’épaisseur des bordages, & qu’on continue jusqu’au haut.

On donne le plus souvent aux fermures ou couples d’entre les préceintes, la moitié de l’épaisseur des préceintes ; cependant on change cette disposition, selon qu’on le juge à propos, par rapport aux proportions du bâtiment entier : mais à l’égard de leur largeur ou hauteur, il n’y a point de regle à donner, que de prendre bien garde que toutes les fermures soient si bien proportionnées que les sabords & les dalots puissent s’y placer commodément & d’une maniere qui soit agréable ; & pour cet effet on les doit tenir un peu plus étroites vers l’avant & vers l’arriere qu’au milieu. Au reste comme on ne les présente point, & qu’il faut les dresser toutes prêtes par la regle seulement, il y faut être fort exact, & prendre soin qu’il n’y ait point de défauts.

Bordages d’entre les deux préceintes du premier rang, ou plus basses préceintes. Voyez Preceinte.

Bordages des sabords, fermures des sabords ; ce sont tous les bordages d’entre les deux préceintes, où les sabords sont percés.

Bordages d’entre les sabords de la premiere & de la seconde batterie. Voyez Pl. V. fig. 1. n°. 171. & 172.

Bordage des acastillages ou esquain, quein, qlin. Voyez Esquain.

Premier bordage de l’esquain ; c’est le bordage qui se pose sur la lisse de vibord, pour commencer les acastillages : il est plus épais que le reste de l’esquain. Voyez ce bordage Pl. VI. n°. 33.

Bordages pour recouvrir les ponts ; voyez la Pl. VI. n°. 34. & 35. la fig. de ces bordages.

Bordages du premier pont ; voyez Pl. V. fig. 1. n°. 78.

Bordages du second pont ; Pl. V. fig. 1. n°. 125.

Bordages des gaillards ; Pl. V. fig. 1. n°. 146.

Bordages du vaigrage ; voyez Pl. IV. fig. 1. n°. 141.

Bordages du vaigrage entre deux ponts ; voy. Pl. IV. fig. 1. n°. 117.

BORDAIER, (Mar.) quelques-uns disent bordeger ; c’est faire ou courir des bordées, c’est-à-dire, gouverner tantôt d’un côté, tantôt d’un autre, lorsque le vent ne permet pas de porter à route. (Z)

BORDAILLE, s. f. terme de riviere, se dit de la partie d’un bateau foncet, voisine des rebords.

* BORDAT, s. m. (Commerce.) petite étoffe ou tissu étroit, qui se fabrique en quelques lieux de l’Egypte, sur-tout au Caire, à Damiette, & à Alexandrie.

BORDE les avirons, (Marine.) c’est-à-dire, mets les avirons en état pour se préparer à ramer au nager. (Z)

BORDÉ, adj. corps bordés, corpora fimbriatæ, en Anatomie, est le nom d’un petit rebord collatéral, mince & plat, comme une espece de bandelette, que l’on remarque aux côtés externes des piliers postérieurs de la voûte à trois piliers. Voyez Voûte. (L)

Bordé, en terme de Blason, se dit des croix, des bandes, des gonfanons, & autres choses qui ont des bords de différens émaux.

Thomas d’Embri, d’or à la bande d’or bordée &

dentelée de gueules. (V)

BORDÉE, s. f. (Marine.) c’est le cours d’un vaisseau, ou la route qu’il fait sur une aire de vent lorsqu’il a changé ou reviré de bord, jusqu’à ce qu’il change de bord & qu’il revire de nouveau. Lorsque le vent est contraire à la route qu’on veut faire, on fait des bordées pour s’élever & s’approcher le plus près du verit que l’on peut. Voyez Bord sur bord & De bord à bord.

Faire diverses bordées, courir plusieurs bordées, c’est-à-dire virer & revirer souvent.

Courir à la même bordée, c’est-à-dire courir encore du même côté que l’on a couru : c’est aussi courir à la même aire de vent qu’un autre vaisseau.

Venir à sa bordée d’un parage à un autre, c’est-à-dire y venir à la bouline sans changer les voiles & sans revirer.

Courir à petites bordées, c’est ne pas courir loin d’un côté & d’autre.

On dit : bonne bordée, mauvaise bordée.

Faire la grande bordée ; c’est lorsqu’étant dans une rade on y veut faire le quart, comme si on étoit à la mer.

Faire la petite bordée ; c’est lorsque dans une rade on partage les quarts en deux parties, pour faire le service ou le quart.

Bordée de canon, (Marine.) c’est l’artillerie qui est dans les sabords de l’un ou de l’autre côté.

Envoyer la bordée, donner la bordée ; c’est tirer sur un autre vaisseau tous les canons qui sont dans l’un ou l’autre côté du navire. (Z)

BORDELAGE, s. m. terme de Droit coûtumier, est une sorte de tenure en roture, usitée en quelques coûtumes, & singulierement dans celle de Nivernois, à des charges & conditions particulieres.

Coquille dit que le terme de bordelage vient de borde ou borderie, ancien mot françois qui signifie un domaine aux champs, destiné pour le ménage, labourage, & culture.

Les conditions du bordelage sont, 1.o que faute du payement de la redevance, le seigneur peut rentrer dans l’héritage par droit de commise, en le faisant ordonner en justice : 2.o que le tenancier ne peut démembrer les choses qu’il tient en bordelage, à peine de commise : 3.o qu’il doit entretenir l’héritage en bon & suffisant état : 4.o que les collatéraux du tenancier ne peuvent lui succéder, s’ils n’étoient communs avec le défunt de communauté coûtumiere, (voyez Communauté coûtumiere) ; faute de laquelle condition, c’est le seigneur qui lui succede : 5.o que si le détenteur vend l’héritage, le seigneur a le choix de le retenir en remboursant l’acquéreur, ou de prendre la moitié du prix porté par le contrat. (H)

BORDELONGO, (Géog.) ville & royaume sur le golfe de Siam, avec un bon port.

BORDELIERE, s. f. ballerus, (Hist. nat. Ichthyol.) poisson qui a la tête petite, des os rudes en place de dents, & le palais charnu sans qu’il y ait de langue : mais il se trouve au milieu du palais un os, & plus bas deux autres os découpés en scie d’un côté. C’est par la rencontre de ces os, que la bordeliere broye les herbes dont elle se nourrit. Elle a deux nageoires près des ouies, deux autres au milieu du ventre, une autre qui s’étend depuis l’anus jusqu’à la queue, & une autre sur le dos. Les dernieres nageoires & la queue sont rougeâtres, comme dans les perches de riviere : celle du dos est noire ; il y a un trait courbe qui s’étend depuis les ouies jusqu’à la queue : les ouies sont au nombre de quatre de chaque côté. On a donné à ce poisson le nom de bordeliere à Lyon & en Savoie, parce qu’il suit toûjours le bord des lacs, où on le prend. Il est assez semblable à la breme, quoiqu’il soit plus petit, & qu’il n’ait pas des écailles à proportion si grandes. On peut le comparer à la car-