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taux sont divisés en particules déliées, séparées, & éloignées les unes des autres, le borax est un véhicule très-propre pour les réunir, les rapprocher, & les rassembler, pour ne former qu’une même masse ou régule ; la moindre quantité de saletés ou de matieres hétérogenes est capable d’empêcher cet effet. Pour remédier donc à cet inconvénient, on employe le borax ; ce sel facilite la réunion des parties métalliques, les fait tomber au fond du creuset, & vitrifie les scories & les saletés qui s’y trouvent, en les poussant vers la surface. Un autre avantage que les métaux en fonte retirent du borax, c’est qu’il les environne d’une espece de verre mince & délié qui les défend contre les impressions de l’air & du feu : joignez à cela qu’il dispense de faire beaucoup de feu, & qu’il ne se mêle point aux métaux. C’est pour cette raison qu’il est d’un si grand usage pour braser & souder tous les métaux, tels que l’or, l’argent, le cuivre, & le fer.

Il est à propos d’enduire de borax les creusets & vaisseaux destinés à fondre les métaux précieux, comme l’or & l’argent ; parce qu’au moyen de cette précaution, on les en retire plus aisément & avec moins de perte après la fonte.

Le borax a la propriété de pâlir l’or ; c’est pourquoi lorsqu’on s’en sert pour la fonte de ce métal, il faut y joindre ou du nitre ou du sel ammoniac ; ces sels maintiennent l’or dans sa couleur naturelle : mais il faut prendre garde de ne les point mettre tous deux, parce qu’il arriveroit détonation.

M. Lemery le jeune a donné plusieurs mémoires curieux sur le borax, qu’on peut voir dans les Mémoires de l’Académie royale des Sciences, an. 1728, item année 1729 & 1732.

On fait usage du borax dans la Medecine ; on le regarde comme très-propre à diviser & atténuer les humeurs visqueuses & pituiteuses, & fort bon dans les maladies qui sont causées par l’épaississement des humeurs : il est apéritif, diurétique, & abstergent ; il agit sans causer ni corrosion ni inflammation : on peut le donner depuis 5 grains jusqu’à un demi-scrupule, en poudre, dans du vin, dans un œuf, ou dans quelqu’autre véhicule.

Le borax entre dans la composition du sel sédatif de Homberg. Voyez Sel sédatif.

Mais on le regarde sur-tout comme un très-puissant emménagogue, & comme un excellent remede pour les accidens qui accompagnent les accouchemens : mais il devient plus efficace si on le mêle avec la myrrhe, le safran, la canelle, des sels alkalis, ou ce qui vaut encore mieux, avec le nitre, le cinnabre, ou d’autres remedes antispasmodiques.

Suivant M. Lemery, la solution du caput mortuum du borax pousse fortement les urines, & fait sortir la gravelle. Il est très-styptique & astringent ; on le met aussi au nombre des cosmétiques ; on lui attribue la qualité de blanchir le teint, & de faire disparoître les taches de rousseur. La poudre emménagogue de Tuller se fait en prenant de borax de Venise 15 grains, myrrhe 12 grains, safran 3 grains, huile de clous de girofle une goutte : mêlez & faites une poudre qui est bonne pour provoquer les regles. (—)

BORBA, (Géog.) petite ville fortifiée en Portugal, entre Estremos & Elvas, dans un pays très-fertile.

BORBAO, (Géog.) riviere du Piémont, qui se jette dans le Tanaro, près d’Asti.

BORBONIA, genre de plante dont le nom a été dérivé de Gaston de France, prince du sang de la Maison de Bourbon. La fleur des plantes de ce genre est monopétale, faite en forme de cloche ou en godet, & découpée. Il s’éleve du nombril de cette fleur un pistil qui devient dans la suite un fruit ressemblant à un gland charnu & divisé au dedans en deux lobes. Le bas de la fleur devient le calice du fruit,

& ce calice est charnu & ressemble à un capuchon. Plumier, Nova plant. Amer. gener. V. Plante. (I)

BORBORIGME, s. m. (Medecine.) bruit excité dans le ventre par des vents. Cet effet est produit par l’explosion de l’air contenu dans les alimens, qui venant à se raréfier par la chaleur des organes de la digestion, tend à s’échapper, & fait effort contre les parois des visceres. Galien dit que c’est un bruit de vents sourds & longs, accompagné d’une humidité modérée, qui se fait entendre en descendant vers les parties inférieures.

Tout ce qui peut occasionner des vents & des coliques, est cause du borborigme. Dans les constipations le borborigme annonce assez ordinairement une évacuation prochaine. (N)

BORBORITES, s. m. pl. (Hist. ecclés.) secte de Gnostiques, dans le ii. siecle, laquelle, outre les erreurs & le libertinage commun à tous les hérétiques connus sous ce nom, nioit encore, selon Philastrius, la réalité d’un jugement dernier. S. Epiphan. héres. 25. & 26. S. August. des héres. c. 5. Baronius ad ann. Chr. 120. (G)

BORCH, (Géog.) ville du duché de Magdebourg, à deux lieues de Magdebourg, sur l’Elbe, appartenante au roi de Prusse.

BORCHHOLM, (Géog.) petite ville avec château, dans la Livonie. C’étoit autrefois la résidence de l’évêque de Revel.

Borchholm, (Géog.) forteresse & port de l’île d’Oeland, dans la mer Baltique, à la couronne de Suede.

BORCHLOEN, (Géog.) ville de l’évêché de Liége, dans la Hasbaye, sur le Jecker.

BORCKELOO, (Géog.) place forte des Provinces-Unies au comté de Zutphen, & à 4 lieues de la ville de ce nom, sur la riviere de Borckel. Long. 24. 5. lat. 52. 15.

BORCKEN, (Géog.) petite ville de la basse-Hesse, sur la riviere de Sehwalm.

Borcken, (Géog.) petite ville de l’évéché de Munster, sur l’Aa, près de Wesel.

BORCKFORT, (Géog.) forteresse & petite ville du comté d’Oldenbourg.

BORD, s. m. (Gramm.) se dit communément des parties les plus éloignées du milieu d’une étendue limitée. Cette définition est presque générale ; & c’est en ce sens qu’on dit le bord d’un pré, d’une table, d’un lit, d’une riviere, &c.

Bord, on entend ordinairement par le mot bord, le vaisseau même. On dit retourner à bord, sortir du bord, pour dire retourner au vaisseau, sortir du vaisseau ; venir à bord, c’est se rendre au vaisseau.

Renverser, tourner, changer le bord ; c’est revirer, & porter le cap sur un autre air de vent.

Rendre le bord, c’est-à-dire, venir mouiller, ou donner fond dans quelque rade ou quelque port.

Bord sur bord, courir bord sur bord ; c’est louvoyer, & gouverner tantôt à stribord, tantôt à basbord : lorsque le vent est contraire, & qu’il ne permet pas de porter à route, on chicane le vent, & on court sur plusieurs routes, pour approcher du lieu où l’on veut aller, ou pour ne s’abbatre pas, & ne s’éloigner que le moins qu’on peut.

Faire un bord, faire une bordée ; c’est faire une route, soit à basbord, soit à stribord.

Courir même bord que l’ennemi ; tenir même bord, c’est virer à stribord & à basbord, selon que l’ennemi y a viré, & porter sur le même rumb.

Mettre à l’autre bord ; virer, changer de bord.

Tenir bord sur bord, c’est-à-dire, courir d’un côté ou d’un autre au plus près de vent, soit pour attendre un vaisseau qui est de l’arriere, soit pour s’entretenir dans un parage. (Z)