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machine de M. Petit differe de celle que nous venons de décrire (V. Planche IV. fig. 3.) 1°. Parce qu’au lieu de plancher, elle a une espece de lit de sangle formé par un couti cloüé sur un chassis, lequel est composé de deux jumelles cintrées à l’endroit du pli du genou, & de deux traverses, dont l’une droite & plus courte joint les deux jumelles par le bout du côté du pié ; l’autre plus longue & cintrée les joint du côté du genou. La seconde chose en quoi cette boîte differe de la premiere, est un chassis composé aussi de deux jumelles & de deux traverses ; le tout parallele au chassis de dessus, excepté que les jumelles de ce dernier chassis sont toutes droites, & que celles du chassis supérieur sont cintrées sous le jarret. Les jumelles de l’un & l’autre chassis, par le bout qui regarde la cuisse, sont jointes ensemble par deux charnieres ; ce qui permet de les écarter, & rapprocher plus ou moins ; & pour les tenir au degré de proximité, ou d’éloignement qui convient, il y a une espece de palette jointe par deux gonds de bois reçûs dans deux fiches attachées aux extrémités des jumelles du chassis supérieur : cette palette se plie contre les jumelles, & peut s’en éloigner par une suite de degrés, qui lui sont marqués par deux crans creusés sur la partie supérieure des jumelles du chassis inférieur du côté du pié ; de maniere que l’on peut lever plus ou moins, & baisser de même le chassis supérieur sur lequel se trouve la jambe. Telle est la description que M. Petit fait de cette machine dans son Traité des maladies des Os. M. de Garengeot détaille dans son Traité d’Instrumens les dimensions des différentes pieces qui entrent dans la structure de cette boîte. Nous avons fait graver toutes ces pieces en particulier ; cela suffira à tout homme intelligent pour en faire construire une pareille.

Ses avantages sont, 1°. qu’au moyen du double chassis, on peut changer l’attitude du malade, en lui baissant & relevant la jambe à son gré, sans qu’on ait à craindre que les os rompus se déplacent ; parce que ce changement ne dépend que de la flexion ou de l’extension du genou ; mouvemens qui peuvent se faire par le moyen du chassis supérieur, sans courir le risque de déplacer les os.

2°. La palette ayant des degrés de repos sur les jumelles du chassis inférieur, peut mettre la jambe en sûreté à tous les degrés de hauteur qui conviendront au malade, dans les pansemens ou dans les intervalles.

3°. On évitera par cette machine les mouvemens irréguliers auxquels le membre est exposé, lorsqu’on est obligé de lever les appareils, ou d’en appliquer de nouveaux ; parce qu’on mettra la partie au dernier degré d’élévation, & on la fera soûtenir par deux aides, pendant qu’un troisieme garnira d’un nouveau bandage le chassis qu’on aura retiré de dessous la jambe, & qu’on y remettra lorsque le pansement sera fait. On est sûr par ce moyen de trouver assez d’adresse & de force dans les aides qui soûtiennent le membre.

4°. Le couti dont le chassis supérieur est garni fait une espece de lit de sangle sur lequel la jambe se moule, & est bien plus commodément que sur le plancher de l’ancienne boîte.

5°. Le cintre des jumelles du chassis supérieur tient la jambe pliée, & relâche par conséquent le tendon d’achille, dont la tension cause des douleurs insupportables au talon, par l’extension de la jambe dans l’usage de la boîte ordinaire.

6°. Le chassis inférieur reçoit dans son quarré l’enflure du matelas pressé par le poids de la jambe, & l’empêche de glisser vers le pié du lit comme fait la boîte ordinaire, parce qu’elle est unie.

Pl. IV. fig. 3. la boîte ; les figures suivantes montrent ses différentes pieces.

Fig. 6. le lit de sangles à double chassis sur lequel on pose le membre.

Fig. 5. les murailles matelassées qui se montent par gonds & pentures, ainsi que la semelle, fig. 4. où l’on voit deux crochets qui entrent dans les trous d’une piece a, fixée à l’extérieur des murailles, figure 3.

Fig. 7. palette de bois avec ses gonds. Fig. 8. fiche qui reçoit un gond de la palette.

Fig. 9. la charniere qui unit les jumelles des deux chassis par le bout qui regarde la cuisse.

Les petites pieces qui ne sont point chiffrées sont les gonds & les pentures, dont on conçoit assez l’usage par ce que nous avons dit. (Y)

Boîte, en terme d’Epinglier, est une espece de petit coffre sans dessus, & ayant dans son milieu une lame de cuivre sur laquelle on appuie les épingles. Cette lame partage la boîte en deux parties qui sont le plus souvent de deux sortes de longueurs. Ces boîtes sont couvertes de plusieurs brins de fil de fer qui contiennent les épingles dans la capacité de la boîte, & les empêchent d’y remuer à la pression des cisailles. Voyez la figure 19. SS. Pl. de l’Epinglier.

Boîte, chez les Fontainiers, sont des coffres de fer ou de tolle, percés de trous, que l’on met à la superficie des pieces d’eau, pour arrêter les ordures, & empêcher l’engorgement d’une conduite. Voy. Crapaudine.

On appelle encore boîte ce qui fait la jonction des deux pieces d’une soupape. (K)

Boîte de montre ; cette boite est composée de la cuvette qui contient le mouvement, de la lunette dans laquelle est ajusté le crystal, de la charniere qui joint ensemble ces deux parties, & de la bâte sur laquelle répose le cadran, & qui s’étend jusqu’au bord ou filet de la cuvette. C’est à cette bâte qu’on fait la petite charniere. Voy. Charniere. Lorsque le mouvement est dans la boîte, le cadran vient se réposer sur le bord supérieur de la bâte, & la platine des piliers s’appuie aussi sur un pêtit rebord ou filet qui est dans l’intérieur de cette bâte ; il a une certaine épaisseur, & c’est par-dessous que s’avance la tête du ressort de cadran ; de cette façon le mouvement est contenu dans la boîte, sans hausser ni baisser, & n’en peut sortir qu’en degageant la tête du ressort de cadran de dessous ce filet. Voyez Ressort de cadran .

La boîte se ferme ordinairement au moyen d’un ressort situé vis-à-vis de la charniere, qu’on appelle ressort de boîte. Il est fait de façon que la lunette posant sur le bord ou filet de la cuvette, sa partie qu’on appelle la tête, s’avance sur une autre filet qui est à la partie inférieure de la lunette ; de sorte que dans cet état elle ne peut plus se lever à moins que l’on ne pousse le bouton du ressort, qui le faisant avancer, dégage la tête de-dessus ce filet. Lorsqu’il n’y a point de ressort, la lunette est retenue au moyen d’un filet tourné en drageoir, & située à la partie inférieure de la bâte proche de la cuvette : de façon que par ce filet la lunette & la cuvette tiennent ensemble à ce drageoir. A la partie supérieure de la lunette, il y a une rainure pour contenir le crystal. V. Drageoir, Charniere, &c. (T)

Boîte, partie d’une presse d’Imprimerie ; c’est un morceau de bois H, fig. 1. & 2. Pl. IV. de l’Imprimerie, taillé à quatre faces, d’un pié de long, creusé dans sa longueur, selon la grosseur & la forme de l’arbre de la vis, pris depuis le dessous du barreau, jusqu’au pivot, lequel, au moyen de cette emboîture, est contraint de tomber d’à-plomb dans la grenouille ; la boîte elle-même est maintenue perpendiculairement par une tablette KK découpée en quarré, dans laquelle elle se trouve encastrée au milieu de sa hauteur : la boîte est arrêtée un peu au-dessus du pivot, par une double clavette de fer qui traverse