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dans notre voisinage ; l’accès en est facile en tout tems ; ce ne sont point des voyageurs qui y descendent ; ce sont des philosophes, & ils nous en rapportent des faits faux, des préjugés, de mauvais raisonnemens, que d’autres philosophes reçoivent, impriment, & accréditent de leur témoignage.

BESICLES, s. f. pl. (Lunetier.) c’est ainsi qu’on appelloit autrefois les lunettes à mettre sur le nez. Il y en a de deux sortes ; les unes dont le verre est convexe ou plan convexe, servent pour les personnes qui ont la vûe longue, c’est-à-dire qui ne distinguent bien que les objets éloignés. Voyez Presbyte, Convexe, Lentille, Verre, &c. les autres dont le verre est concave ou plan concave, servent pour ceux qui ont la vûe courte, c’est-à-dire, qui ne distinguent bien que les objets fort proches. Voyez Myope, &c. Les premieres grossissent l’objet, parce qu’elles rendent les rayons plus convergens qu’ils n’étoient avant que de traverser le verre ; les autres le diminuent, parce qu’elles rendent les rayons moins convergens. Voyez Convergent. Dans le premier cas, l’angle visuel est augmenté par la convergence augmentée des rayons ; dans le second il est diminué par la diminution de cette même convergence : mais ces deux especes de lunettes font voir l’objet plus distinctement qu’à la vûe simple. On en trouvera les raisons aux articles déjà cités, Presbyte, Myope, Vision, &c. (O)

* BESIGHEIM, (Géog.) ville d’Allemagne, en Soüabe, au duché de Wirtemberg, au confluent de l’Entz & du Neckre, entre Hailbron & Studgard.

BESLERIE, s. f. besleria, (Hist. nat. bot.) genre de plante dont le nom a été dérivé de celui de Basile Besler, pharmacien de Nuremberg. La fleur des plantes de ce genre est monopétale irréguliere, à deux levres ou en masque ; il s’éleve du fond du calice un pistil qui est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & qui devient dans la suite un fruit mou, charnu, ovoïde, & rempli de petites semences. Plumier, Nova plant. Amer. gen. Voyez Plante. (I)

* BESLIS, s. m. (Hist. mod.) c’est ainsi qu’on appelle en Turquie les valets-de-pié des gouverneurs & des bachas ; on en prend souvent pour en faire des janissaires.

* BESOIN, s. m. c’est un sentiment desagréable, occasionné par l’absence apperçûe, & la présence desirée d’un objet. Il s’ensuit de-là, 1.o que nous avons deux sortes de besoins ; les uns du corps, qu’on nomme appétits ; les autres de l’esprit, qu’on appelle desirs : 2.o que puisqu’ils sont occasionnés par l’absence d’un objet, ils ne peuvent être satisfaits que par sa présence : 3.o que puisque l’absence de l’objet qui occasionnoit le besoin étoit desagréable, la présence de l’objet qui le satisfait est douce : 4.o qu’il n’y a point de plaisir sans besoin : 5.o que l’état d’un homme qui auroit toûjours du plaisir, sans avoir jamais éprouvé de peine, ou toûjours de la peine, sans avoir connu le plaisir, est un état chimérique : 6.o que ce sont les alternatives de peines & de plaisirs, qui donnent de la pointe aux plaisirs & de l’amertume aux peines : 7.o qu’un homme né avec un grand chatouillement qui ne le quitteroit point, n’auroit aucune notion de plaisir : 8.o que des sensations ininterrompues ne feroient jamais ni notre bonheur ni notre malheur : 9.o que ce n’est pas seulement en nous-mêmes que les besoins sont la source de nos plaisirs & de nos peines, mais qu’ils ont donné lieu à la formation de la société, à tous les avantages qui l’accompagnent, & à tous les desordres qui la troublent. Supposons un homme formé & jetté dans cet univers comme par hasard, il repaîtra d’abord ses yeux de tout ce qui l’environne ; il s’approchera ou s’éloignera des objets, selon qu’il en sera

diversement affecté : mais au milieu des mouvemens

de la curiosité qui l’agiteront, bientôt la faim se fera sentir, & il cherchera à satisfaire ce besoin. A peine ce besoin sera-t-il satisfait, qu’il lui en surviendra d’autres qui l’approcheront de ses semblables, s’il en rencontre : la crainte, dit l’auteur de l’Esprit des lois, porte les hommes à se fuir ; mais les marques d’une crainte réciproque doivent les engager à se réunir. Ils se réunissent donc ; ils perdent dans la société le sentiment de leur foiblesse, & l’état de guerre commence. La société leur facilite & leur assûre la possession des choses dont ils ont un besoin naturel : mais elle leur donne en même tems la notion d’une infinité de besoins chimériques, qui les pressent mille fois plus vivement que des besoins réels, & qui les rendent peut-être plus malheureux étant rassemblés qu’ils ne l’auroient été dispersés.

* Besoin, Nécessité, Indigence, Pauvreté, Disette, (Gram.) La pauvreté est un état opposé à celui d’opulence ; on y manque des commodités de la vie ; on n’est pas maître de s’en tirer ; ce n’est pas un vice en soi, mais il est pis devant les hommes. L’indigence n’est autre chose que l’extrème pauvreté ; on y manque du nécessaire. La disette est relative aux alimens : le besoin & la nécessité, sont des termes qui seroient entierement synonymes l’un à pauvreté, & l’autre à indigence, s’ils n’avoient pas encore quelque rapport aux secours qu’on attend des autres : le besoin seulement presse moins que la nécessité ; on méprise les pauvres ; on a pitié des indigens ; on évite ceux qui ont besoin, & l’on porte à ceux qui sont dans la nécessité. Un pauvre avec un peu de fierté, peut se passer de secours ; l’indigence contraint d’accepter ; le besoin met dans le cas de demander, la nécessité dans celui de recevoir le plus petit don. Si l’on examine les nuances délicates de ces différens états, peut-être y trouvera-t-on la raison des sentimens bisarres qu’ils excitent dans la plûpart des hommes.

BESON, s. m. (Commerce.) mesure des liquides dont on se sert en quelques lieux d’Allemagne, & particulierement à Augsbourg : douze besons font le jé, & huit masses le beson. Voyez & Masse. (G)

BESOGNE, s. f. terme de Riviere usité dans les anciennes ordonnances pour tous les officiers des ports, qui signifie exercice, travail. Les mouleurs de bois ne peuvent avoir qu’une besogne à la fois. Besogne se dit aussi d’une espece de bateau foncet.

BESORCH, s. m. (Commerce.) monnoie d’étain alliagée qui a cours à Ormus ; elle vaut trois deniers argent de France.

Le besorch est la dixieme partie d’un Pays. Voyez Pays.

* BESSAN, (Géog.) petite ville de France en Languedoc, au diocese d’Agde.

* BESSARABIE ou BUDZIAC, (Géog.) petite contrée entre la Moldavie, le Danube, la mer Noire, & la petite Tartarie.

* BESSE, (Géog.) ville de France en Auvergne, élection de Clermont.

BESSI, (Commerce.) petite monnoie qui fait un demi-soldo ; il en faut quarante pour faire une lira.

BESSIERES, (Géog.) ville de France dans le bas Languedoc, au diocese de Toulouse.

* BESSIN, (le) Géog. petit pays de France dans la basse Normandie, proche la mer. On le divise en haut & bas : Bayeux en est la capitale.

BESSON, BOSSON, BOUCHE, BOUGE, (Marine.) c’est la rondeur des baux & des tillacs, & proprement tout ce qui est relevé hors d’œuvre & qui n’est pas uni. Voyez Bau & Tillac. (Z)

BESTIAIRES, s. m. pl. (Hist. anc.) chez les anciens Romains, étoient des hommes qu’on payoit pour combattre contre des bêtes sauvages, ou bien que la justice avoit condamnés à cette punition. Nous