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nus par des pieces de bois nommées arcboutans, mises de travers entre deux baux. Voyez la forme de cette piece Planche VI. figure 22.

Barrotins de caillebotis ; ce sont de petites pieces de bois qui servent à faire les caillebotis, & auxquelles on donne la tonture ou rondeur du pont du vaisseau en sa largeur. Voyez Caillebotis. (Z)

* BARROU, (le) Géog. riviere d’Irlande, dans la province de Leinster ; elle passe à Caterlogh & à Leighlin, reçoit la Nure & la Sheire, forme le Havre de Waterford, & se jette dans la mer d’Irlande.

BARSANIENS, ou SEMIDULITES, s. m. plur. (Hist. ecclés.) hérétiques qui s’éleverent dans le VIe. siecle. Ils soûtenoient les erreurs des Gadanaïtes, & faisoient consister leurs sacrifices à prendre du bout du doigt la fleur de farine, & à la porter à la bouche. S. Jean de Damas, des Héres. Baronius A. C. 535. n°. 74. (G)

BARTAVELLE, s. f. (oiseau.) Perdrix rouge.

* BARTHELEMI, (Saint) Géog. petite île de l’Amérique, l’une des Antilles, au midi de celle de S. Martin. lat. 17.

* BARTHELEMITES, s. m. pl. (Hist. eccles.) clercs séculiers fondés par Barthelemi Hobzauzer à Saltzbourg, le 1er Août 1640, & répandus en plusieurs endroits de l’Empire, en Pologne, & en Catalogne. Ils vivent en commun ; ils sont dirigés par un premier président, & des présidens diocésains : ils s’occupent à former des ecclésiastiques. Les présidens diocésains sont soûmis aux ordinaires ; & ils ont sous eux les doyens ruraux. Ces degrés de subordination, & quelques autres, répondent avec succès au but de leur institution : un curé Barthelemite a ordinairement un aide ; & si le revenu de sa cure ne suffit pas pour deux, il y est pourvû aux dépens des curés plus riches de la même congrégation : tous sont engagés par vœux à se secourir mutuellement de leur superflu, sans être privés cependant de la liberté d’en disposer par legs, ou d’en assister leurs parens. Ce fonds augmenté de quelques donations, suffit à l’entretien de plusieurs maisons dans quelques dioceses. Quand il y en a trois, la premiere est un séminaire commun pour les jeunes clercs, où ils étudient les humanités, la Philosophie, la Théologie, & le Droit canonique. On n’exige aucun engagement de ceux qui font leurs humanités : les philosophes promettent de vivre & de persévérer dans l’institut ; les théologiens en font serment. Ils peuvent cependant rentrer dans le monde avec la permission des supérieurs, pourvû qu’ils n’ayent pas reçû les ordres sacrés. Les curés & les bénéficiers de l’institut habitent la seconde maison ; la troisieme est proprement l’hôtel des invalides de la congrégation. Innocent XI. approuva leurs constitutions en 1680. La même année l’empereur Léopold voulut que dans ses pays héréditaires ils fussent promus de préférence aux bénéfices vacans ; & le même pape Innocent XI. approuva en 1684 les articles surajoûtés à leurs regles pour le bien de l’institut.

* BARUA, (Géog.) ville d’Afrique dans l’Abyssinie, capitale du royaume de Barnagasse, située près du fleuve de Marabu.

BARUCH, (Prophétie de) Théolog. nom d’un des livres de l’ancien Testament, qui contient en six chapitres les prophéties de Baruch, fils de Neri ou Nerias, & disciple ou secrétaire du prophete Jéremie. Nous n’avons plus l’exemplaire Hébreu de la prophétie de Baruch : mais on ne peut douter qu’il n’ait écrit en cette langue, comme les fréquens Hébraïsmes dont elle est remplie le font connoître. On en a deux versions Syriaques : mais le texte Grec paroît plus ancien. Les Juifs ne reconnoissent point ce livre pour canonique ; & on ne le trouve point dans les catalogues des livres sacrés d’Origene, de Meli-

ton, de S. Hilaire, de S. Grégoire de Nazianze, de

S. Jérome, & de Rufin. Mais dans le concile de Laodicée, dans S. Cyrille, S. Athanase, & S. Epiphane, il est joint à la prophétie de Jéremie. La prophétie de Baruch doit être aussi comprise sous le nom de ce dernier prophete, dans les catalogues des Latins ; car S. Augustin, & plusieurs autres Peres, citent les prophéties de Baruch sous le nom de Jéremie. Dupin, Dissert. prélim. sur la Bible. (G)

BARULES, s. m. pl. (Hist. eccl.) certains hérétiques dont parle Sanderus, qui soûtenoient que le fils de Dieu avoit pris un corps phantastique ; que les ames avoient toutes été créées avant la naissance du monde, & qu’elles avoient toutes péché à la fois. Sander. hœres. 149. (G)

* BARUSSES, (Géog. anc. & mod.) cinq îles de l’Océan oriental, qui, à en juger par ce que Ptolomée en dit, pourroient bien être celles que nous connoissons sous le nom de Philippines. Mercator croit que ce sont celles de Mandanao, Cailon, Sabut, & les voisines de Circium ; & Baudrand, celles de Macassar, Gilolo, Ceram, & autres connues sous le nom de Moluques.

BARUTH, (Commerce.) mesures des Indes qui contient dix-sept gantans ; c’est-à-dire cinquante à cinquante-six livres de poivre poids de Paris. Voyez Gantan. (G)

* BARUTH, (Géog.) ancienne ville de Turquie dans la Syrie, sur le bord de la mer. Long. 52. 50. lat. 33. 30.

* BARWICK, ou BERWICK, (Géog.) ville d’Angleterre dans le Northumberland, à l’embouchure de la Tweede.

* BARZOD, (Géog.) petite ville de la haute Hongrie, dans le comté de même nom, sur la riviere de Hernath. Le comté de Barzod est borné au septentrion par ceux de Sembin & de Torna ; à l’occident par ceux de Gomor & de Sag ; au midi par celui de Herwecz ; & à l’orient par celui de Chege.

* BAS, adj. terme relatif à la distance, ou la dimension en longueur considérée verticalement : haut est le corrélatif de bas. L’usage, la coûtume, les conventions, l’ordre qui regne entre les êtres, & une infinité d’autres causes, ont assigné aux objets, soit de l’art, soit de la nature, une certaine distance ou dimension en longueur considérée verticalement. Si nous trouvons que l’objet soit porté au-delà de cette distance ou dimension, nous disons qu’il est haut ; s’il reste en-deçà, nous disons qu’il est bas. Il semble que nous placions des points idéaux dans les airs, qui nous servent de termes de comparaison toutes les fois que nous employons les termes bas & haut ou élevé. Nous disons d’un clocher qu’il est bas, & d’une enseigne qu’elle est haute ; quoique de ces deux objets l’enseigne soit le moins élevé. Que signifient donc ici les mots haut & bas ? sinon que relativement à la hauteur ou à la distance verticale à laquelle on a coûtume de porter les clochers, celui-ci est bas ; & que relativement à la hauteur à laquelle on a coûtume de pendre les enseignes, celle-ci est haute. Voilà pour la distance & pour l’art ; voici pour la dimension & pour la nature. Nous disons ce chêne est bas, & cette tulipe est haute : ce qui ne signifie autre chose, sinon que relativement à la dimension verticale que le chêne & la tulipe ont coûtume de prendre, l’un peche par défaut, & l’autre par excès. C’est donc dans l’un & l’autre cas l’observation & l’expérience qui nous apprennent à faire un usage convenable de ces sortes de mots, qu’il ne faudroit peut-être pas définir, puisque l’exactitude, quand on se la propose, rend la définition plus obscure que la chose. Mais on n’écrit pas pour ses contemporains seulement.

Bas, (Marine.) les hauts & les bas du vaisseau ;