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fig. 35. Pl. IV. courbée dans son milieu A qui enveloppe la borne, & recourbée par les extremités BB pour être scellées dans le mur ; les autres, fig. 36. se revétissent de plusieurs barres de fer plat AA, &c. entaillées de leur épaisseur dans la borne BB & posées verticalement, traversées par d’autres circulaires CC & aussi entaillées, non-seulement dans la borne, mais encore dans les barres verticales AA, comme on le voit en la fig. 37. le tout couvert d’un petit chapeau D.

Les ferrures de barriere faites pour défendre des ordures publiques se font de plusieurs manieres, on en voit quantité d’exemples sur les boulevards de la ville de Paris, les plus simples sont celles qui sont composées de pointes, fig. 38. & 39. de différente grandeur à épaulement en A, & aussi à pointe en B que l’on enfonce dans les barrieres de bois, fig. 40. & de chardons en artichaux, fig. 41. aussi à épaulement en A & à pointe en B, pour être placées au sommet des bornes A des barrieres, fig. 40 : pour les faire plus solidement, on rive toutes ces pointes A, fig. 42. sur une plate-bande de fer B, que l’on entaille de son épaisseur dans les travées BB des barrieres, figure 41. & que l’on attache ensuite avec de forts clous à tête perdue.

Les clés des robinets sont quelquefois à deux branches & quelquefois à une seule. La premiere, fig. 43. n’est autre chose qu’un morceau de fer arrondi par chaque bout A plus ou moins long, selon la force que l’on juge à-propos de donner au levier renforci au milieu B, & percé d’un trou quarré. La seconde, fig. 44. est une grande barre de fer quarrée, coudée, renforcée & percée d’un trou quarré par un bout A, & arrondie par l’autre B.

Les vis de soupape faites pour enlever les soupapes des reservoirs, sont composées d’une vis ABC à filet quarré A, portant par un bout une tête quarrée B, où s’ajuste une clé, comme seroit à-peu-près celle de la fig. 43. & par l’autre une tige C à l’extrémité de laquelle est une moufle double D, boulonnée & clavetée, où s’emboîte le tenon E d’une soupape F ; cette vis ABC est montée sur une boîte G, espece de canon de fer servant d’écrou aussi à filet quarré, brasé[1] intérieurement appuyé sur une traverse H portée sur des potences II, scellées & arrêtées sur les parois des reservoirs.

La nécessité contraint pour l’ordinaire à avoir recours à d’autres moyens, lorsque ceux qui sont usités ne réussissent point ; c’est ce qui m’a donné lieu d’imaginer celui-ci qui a été d’un grand service partout où il a été employé.

Les filets dont ces sortes de boîtes sont garnies intérieurement étant sujets à se débraser fort souvent, il étoit nécessaire pour y remédier qu’il ne fît qu’un avec la boîte, comme il le fait avec la vis ; pour y parvenir, il faut d’abord poser la boîte à terre perpendiculairement & la serrer ferme entre quatre vis, ensuite avoir une grande vis à-peu-près semblable à celle ABC de la fig. 45. avec une boîte G même figure, montée sur un trépié d’environ 3 piés d’élévation arrêté à demeure sur le pavé ; l’extremité inférieure de cette vis doit être percée d’un trou plat, au-travers duquel passe un burin de la largeur du fond du filet, poussé de plus en plus d’environ un huitieme de ligne chaque fois, par une petite vis taraudée & perdue dans le diametre de la grande que l’on tourne à mesure jusqu’à ce que la boîte soit faite, (ceci n’est qu’un précis de la description que je dois donner à l’article des boîtes d’étaux dans l’art de la Taillanderie).

Les berceaux de jardins faits pour soutenir les

berceaux de treillage dans les jardins, sont plus ou moins solides, selon la dépense que l’on veut faire ; celui-ci, fig. 46. est composé de montans AA & de berceaux BB, espacés de distance à autre sur la longueur, entretenus d’entretoises CC, &c. assemblés à tenon & mortaise, & lorsque les extrémités sont closes, elles sont composées de montans intérieurs DD, &c. berceaux intérieurs EE & rayons FF, &c. assemblés aussi à tenon & mortaise.

Les vitraux, fig. 47. Pl. V. espece de chassis de fer faits pour porter les vîtres des croisées des Eglises ou autres semblables ouvertures très-larges, sont composés d’assemblages de traverse AA, &c. & montans BB, &c. à l’extremité desquels sont plusieurs ceintres CC, &c. & rayons DD, &c. aussi d’assemblage, formant ce qu’on appelle l’éventail de la croisée ; ces assemblages se font de deux manieres plus solides, plus propres, & aussi plus couteuses l’une que l’autre ; la premiere, fig. 48. lorsque la traverse A, coupée quarrément dans son milieu, est munie d’une espece de semelle C, soudée avec elle par le moyen de laquelle le montant B se trouve entaillé juste de son épaisseur & rivé ; la seconde, lorsque cette même traverse a, même figure, est faite de façon à donner passage au montant B de toute son épaisseur, ces traverses & montans sont garnis chacun de petits quarrés E de l’épaisseur des verres & de platebandes F pour les retenir, arrêtés dessus de boulons GG clavetés.

Les fers de gouttieres, fig. 49. faits pour soutenir les gouttieres en plomb, sont composés d’une barre de fer plat A d’une longueur suffisante à scellement par un bout & quelquefois à potence, portant par l’autre une gache B de même fer, rivée sur la barre A.

Les pivots faits pour les portes-cocheres sont de deux sortes ; les uns, fig. 50. placés à l’extrémité supérieure des battans des portes appellés à bourdoniere, parce qu’ils roulent dans une bourdonniere, sont composés de branches de fer plat A & B soudés ensemble en équerre, formant tourillon en C & percés de trous sur leur longueur pour les arrêter ; les autres, fig. 51. placés à l’extremité inférieure des mêmes portes appellées à crapaudine, parce qu’ils roulent dans une crapaudine, fig. 52. sont composés comme les précedens, de deux branches de fer plat A & B, soudées ensemble en équerre, formant pivot en C.

Les crapaudines, fig. 52. ne sont autre chose que des pieces de fer de différente grosseur, selon la force des pivots, creusées dans leur milieu en A, en forme de calotte renversée.

Les tôles de porte cochere, fig. 53. sont des fers applatis, d’environ 9 à 10 pouces de largeur, sur une ligne à une ligne & demie d’épaisseur, que l’on applique avec des clous rivés sur les portes cocheres, à la hauteur des essieux des voitures pour empêcher qu’elles n’en soient gâtées.

Les fleaux de porte cochere, fig. 54. faits pour en tenir fermés les deux battans, sont composés d’une barre de fer quarré, de 15 à 20 lignes de grosseur, à proportion de la grandeur & de la force des portes, percée dans son milieu A d’un trou rond, au-travers duquel passe un boulon à tête qui lui sert de touret, arrêté à demeure sur l’un des battans de la porte. A ses deux extrémités BB, sont deux gaches à pattes ou à queue, arrêtées sur les deux battans, dans lesquelles entre le fleau en les exhaussant par le secours d’une tringle de fer C, servant par son extrémité inférieure D de moraillon à une serrure ovale ou à bosse, posée sur un des battans de la porte.

La fig. 55. est la même tringle vue du côté de son aubron A.

  1. Braser est une façon de souder fort médiocrement le fer avec le fer, en faisant fondre du cuivre mêlé de borax dans la jonction des parties, que l’on a pris soin de bien nettoyer.