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beaucoup de foin. 4°. Quand le foin est enlevé, ils y sement du millet, qui communément a le tems de mûrir. 5°. Il s’y trouve beaucoup de gibier ; car il y vient des bois & des montagnes voisines des liévres, des renards, des daims, des ours, des sangliers, &c. aussi-tôt que l’eau est écoulée. 6°. Quand le lac est plein, on peut y pêcher. 7°. Tout le tems que l’eau s’écoule, on y prend beaucoup de poissons que l’on attrape dans des fosses, & dans les lieux où les trous ne sont pas assez grands pour qu’ils puissent y passer.

Enfin quand les eaux reviennent, elles attirent une sorte de canards qui se nourrissent sous terre & qui, quand ils en sortent, nagent assez bien, mais ils sont aveugles & n’ont presque point de plumes. Ils voient bientôt après qu’ils sont exposés à la lumiere, & en peu de tems ils acquierent des plumes ; ils ressemblent aux canards sauvages, sont d’un très-bon goût & faciles à attraper. On suppose que la cause, ou plutôt la raison de tous ces phénomenes surprenans, vient d’un lac souterrein qui est au-dessous de celui-ci, avec lequel il communique par les différens trous dont j’ai parlé.

Il y a un ou plusieurs lacs sous les bords de la montagne Javornick ; mais dont la surface est plus haute que celle du lac Zirchnitz. Ce lac plus haut est peut-être formé par quelques-unes des rivieres qui dans ce pays se perdent sous terre. Quand il pleut, sur-tout par des orages subits, l’eau se précipite avec beaucoup de violence dans les vallées profondes, dans lesquelles sont les canaux de ces petites rivieres ; desorte que l’eau étant augmentée dans ce lac par l’arrivée subite des pluies en plus grande quantité qu’il ne peut en vuider, il enfle sur-le-champ ; mais trouvant plusieurs trous ou cavernes dans la montagne, plus haut que n’est sa surface ordinaire, il se dégorge par-là dans le lac souterrein qui est sous celui de Zirchnitz, dans lequel l’eau monte par les différens trous ou fosses qui sont au fond, ainsi que par les passages apparens qui sont sur la terre. (Le chevalier de Jaucourt.)

ZIRICZÉE ou ZIRIC-SÉE, (Géog. mod.) ville des l’ays-bas, dans la province de Zelande, & capitale de l’ile de Schowen, à sept lieues au sud-ouest de la Brille. Elle est jolie, bien peuplée & marchande, quoique son port ait été comble par les sables. Les états généraux ont pris cette ville sur les Espagnols en 1577, & l’ont mise en bon état de défense. Avant la révolution arrivée dans la religion du pays, il y avoit à Ziriczée six maisons religieuses, un béguinage, & les restes d’une commanderie de Templiers. Long. 21. 24. latit. 51. 36.

Amand de Ziriczée, ainsi nommé du lieu de sa naissance, exerça la dignité de provincial de l’ordre de S. François dans les Pays bas, & mourut en 1534. Il a composé en latin une chronique en six livres, & quelques ouvrages théologiques dont on ne connoît plus que les titres.

Lemnius (Laevinus) naquit en 1505 à Ziriczée, où il pratiqua la médecine ; mais s’étant fait prêtre après la mort de sa femme, il devint chanoine de cette ville, & y mourut en 1568. Son ouvrage intitule, de occultis naturæ miraculis, a été imprimé nombre de fois. La premiere edition faite à Anvers en 1559 in-8°. ne contient que deux livres, mais la seconde chez Plantin 1564 in-8°. contient quatre livres, & l’auteur se proposoit d’ajouter encore deux autres livres à ces quatre.

Peckius (Pierre) né à Ziriczée en 1529, parvint par son mérite à la charge de conseiller au conseil de Malines, où il mourut en 1589. Ses écrits de jurisprudence ont été recueillis & imprimés ensemble à la Haye en 1647. On estime assez son trairé de testamentis conjugum, & celui de jure sistendi. Son

commentaire ad tit. d. Nautoe, &c. a été imprimé à Amsterdam en 1668 in-8°. avec des notes & des additions de Vinnius.

Titellius (Regnier) né à Ziriczée, & mort à Amsterdam en 1618, a traduit d’italien en latin la description des Pays-bas, faite par Guichardin. (D. J.)

ZIRIDAVA, (Géog. mod.) ville de la Dace, selon Ptolomée, l. III. ch. viij. Le nom moderne est Scaresten, si nous en croyons Lazius. (D. J.)

ZIRONA, (Géog. mod.) petite île du golphe de Venise, sur la côte de la Dalmatie, & de la dépendance du comté de Traw. (D. J.)

ZIS ou ZIZ, (Géog. mod.) montagne d’Afrique, dans la Barbarie, au royaume de rez ; c’est une chaîne de montagnes froides & rudes, qui prennent leur nom de la riviere de Ziz qui en sort, & qui sépare le royaume de Fez de celui de Tremecen. (D. J.)

ZITTAU, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans la haute Lusace, sur la Neiss, aux frontieres de la Boheme, à quatre lieues au-dessus de Gorlitz. Wenceslas la fit entourer de murailles en 1255. Elle est aujourd’hui sujette à l’électeur de Saxe, mais elle a éprouvé en 1757 des propres alliés de ce prince, tous les brigandages & toutes les horreurs de la guerre. Qu’auroit fait de-plus le géneral Daun, si cette ville eut appartenu au roi de Prusse ? Long. 32. 47. latit. 51. 13. (D. J.)

Zittau, (Géog. mod.) ville d’Allemagne dans la haute Lusace, sur la Neiss, aux frontieres de la Boheme, à quatre lieues au-dessus de Gorlitz. Wenceslas, roi de Boheme, la fit entourer de murailles en 1255. Long. 32. 28. latit. 50. 53. (D. J.)

ZIZANIA, s. f. (Hist. nat. Bot.) genre de plante distinct du loliam, yvroye, & dont voici les caracteres.

Il produit des fleurs mâles & femelles sur la même plante ; les fleurs mâles n’ont point de calice ; la fleur est un tuyau bivalve composé de deux feuilles égales, pointues, sans barbe, qui s’enveloppent l’une l’autre ; les etamines sont six filets très-courts ; les bossettes des étamines sont oblongues & simples. Les fleurs femelles n’ont semblablement point de calice ; la fleur est un tuyau d’une seule feuille qui a six nervures dans sa longueur, & finit en une pointe terminée par une longue barbe. Le germe du pistil est oblong ; le stile est divisé en deux ; les stigma sont plumeux ; le fruit consiste dans la fleur même qui est roulée & qui se partage horisontalement vers la base. C’est dans cette fleur qu’est contenue une seule graine oblongue. Linnæi, gen. plant. p. 455. (D. J.)

ZIZIPHORA, s. f. (Hist. nat. Bot.) genre de plante dont voici les caracteres. Le calice est très long, cylindrique, tubulaire, composé d’une seule feuille, striée, barbue & découpée dans les bords en cinq segmens très-petits. La fleur est monopétale, formant un tuyau cylindrique de la longueur du calice ; cette fleur est labiée ; la levre supérieure est ovale, droite, échancrée & obtuse ; la levre inférieure est large, ouverte, & divisée en trois parties égales, arrondies. Les étamines sont deux filets simples de la longueur de la fleur ; le stigma est pointu & recourbé Il n’y a point de fruit, mais le calice contient quatre semences oblongues, obtuses, convexes d’un côté, & angulaires de l’autre. Linnæi, gen. plant. p. 13. (D. J.)

ZIZITH, s. m. (Coutum. judaiq.) nom donné par les Juifs aux franges qu’ils avoient coutume de porter anciennement aux quatre coins de leurs habits de dessus, suivant l’ordonnance des Nombres, c. xv. v. 36. Deuter. c. xxij. v. 12. mais présentement les Juifs ont seulement sous leurs habits un morceau quarré de drap qui figure leur vêtement avant la dis-