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se ne pourroit pas ordonner aujourd’hui que les prêtres se mariassent, comme chez les Grecs » ; répond nettement qu’il croit qu’oui. « Non-seulement, dit-il, je crois que l’Eglise a ce pouvoir, mais j’estime que pour le bien & le salut des ames elle feroit bien de l’établir ainsi. Ceux qui voudroient se contenir pour mériter davantage, en seroient les maîtres. Ceux qui ne voudroient pas vivre dans la continence, pourroient se marier. » Polydore Virgile pense de même. « Je puis dire (ce sont ses termes) que loin que cette chasteté forcée l’emporte sur la chasteté conjugale, au contraire l’ordre sacerdotal a été extremement deshonoré, la religion prophanée, les bonnes ames affligées ; & l’Eglise flétrie d’opprobre, par les débauches où entraine l’obligation au célibat ; de sorte qu’il seroit de la république chrétienne, & de l’ordre ecclésiastique, qu’enfin on restituât aux prêtres le droit du mariage public, dans lequel on pourroit vivre saintement ».

M. Wharton a publié plusieurs autres ouvrages outre son traité du célibat. Il en préparoit encore de nouveaux qu’on a trouvés parmi ses papiers, entre lesquels on a fait imprimer deux volumes de ses sermons. (Le Chevalier de Jaucourt.)

WOTTAVE la, (Géog. mod.) riviere d’Allemagne, en Bohème. Elle prend sa source dans le comté de Pilsen, vers les confins de la Baviere, coule de l’occident en orient, traverse le cercle de Pragh, & va se jetter dans le Muldaw. (D. J.)

WOTTON-BASSET, (Géog. mod.) ville d’Angleterre, dans le comté de Wilt. Elle a droit de marché, & envoie deux députés au parlement.

WOUW, (Géog. mod.) village des Pays-bas, dans la seigneurie de Berg-op-zoom, & à quatre milles de la ville de Berg-op-zoom. La police de ce village est composée d’un drossard, d’un bourguemestre, de sept-échevins & de douze geemensmannen ou jurés. Le bourguemestre est le receveur des deniers publics & économiques, dont les recettes portent chaque année près de vingt mille florins pour le seul village de Wouw. Il y a une église dans ce village pour les Protestans, & une chapelle pour les Catholiques. (D. J.)


W R

WREAK, (Géog. mod.) riviere d’Angleterre, dans la province de Leicester, qu’elle arrose de l’est à l’ouest, & vient ensuite se jetter dans la Stoure.

WREXHAM, (Géog. mod.) petite ville d’Angleterre, au pays de Galles, dans le comté de Denbigh. Son église a un chœur d’orgues, ce qui est rare dans ce pays-là.

WRONOW, lac, (Géog. mod.) lac de l’empire russien, dans la province de Rzeva. C’est dans ce lac que le Wolga prend sa source. Voyez Wolga.

WROXETER ou WROKCESTER, (Géog. mod.) bourgade d’Angleterre, dans Shropshire, sur la Saverne, un peu au-dessus de la ville de Shrewsbury. Plusieurs savans anglois prétendent que cette bourgade ou village s’est élevé sur les ruines de la Viroconium de Ptolomée ou de la Vriconium de l’itinéraire d’Antonin. (D. J.)

W U

WUIST, (Géog. mod.) petite île de la mer d’Ecosse, & l’une de celles qu’on connoît sous le nom d’îles de Sketland ; c’est une île unie, fertile & assez bien peuplée.

WURTCHAFFT, (Hist. mod. d’Allemagne.) c’est le nom allemand qu’on donne à Vienne à l’ancienne fête de l’hôte ou de l’hôtesse. L’empereur Léopold re-

nouvella pour Pierre le grand cette fête qui n’avoit

point été en usage pendant son regne. L’auteur de l’histoire de l’empire de Russie sous Pierre le grand, n’a point dédaigné de décrire la maniere dont le wurtchaffe se célébra.

« L’empereur est l’hôtelier, l’impératrice l’hôteliere, le roi des Romains, les archiducs, les archiduchesses sont d’ordinaire les aides, & reçoivent dans l’hôtellerie toutes les nations vêtues à la plus ancienne mode de leur pays : ceux qui sont appellés à la fête, tirent au sort des billets. Sur chacun de ces billets est écrit le nom de la nation & de la condition qu’on doit représenter. L’un a un billet de mandarin chinois, l’autre de mirza tartare, de satrape persan, ou de sénateur romain ; une princesse tire un billet de jardiniere ou de laitiere ; un prince est paysan ou soldat. On forme des danses convenables à tous ces caracteres. L’hôte & l’hôtesse & sa famille servent à table.

« Telle est l’ancienne institution : mais dans cette occasion le roi des Romains Joseph & la comtesse de Traun représenterent les anciens Egyptiens : l’archiduc Charles & la comtesse de Walstein figuroient les Flamands du tems de Charles-quint. L’archiduchesse Marie-Elisabeth & le comte de Traun étoient en tartares ; l’archiduchesse Josephine avec le comte de Vorkla étoient à la persane ; l’archiduchesse Marie-Anne & le prince Maximilien de Hanovre, en paysans de la Nord-Hollande. Pierre s’habilla en paysan de Frise, & on ne lui adressa la parole qu’en cette qualité, en lui parlant toujours du grand czar de Russie. Ce sont de très petites particularités ; mais, dit M. de Voltaire, ce qui rappelle les anciennes mœurs, peut à quelques égards mériter qu’on en parle dans l’histoire. » (D. J.)

WURTEMBERG, WURTENBERG ou WIRTENBERG, (Géog. mod.) duché souverain d’Allemagne, dans la Suabe. Il est borné au nord par la Franconie, l’archevêché de Mayence & le palatinat du Rhin : au midi, par la principauté de Hohenzollern & de Furstemberg : au levant, par le comté d’Oetingen, le marquisat de Burgaw, le territoire d’Ulm, &c. au couchant, par une partie du palatinat du Rhin, du marquisat de Bade & de la forêt-noire. Il a 22 lieues de long & presque autant de large.

L’empereur Maximilien I. l’érigea en duché à la diete de Worms en 1495, en faveur d’Evérard le barbu. La maison de Wurtemberg qu’on dit descendre d’Evérard, grand-maître de la maison de Charlemagne, est réduite à deux branches, savoir la ducale & celle de Wurtemberg-Oëls, établie dans la basse Silésie. La ducale est aujourd’hui catholique.

Ce duché est un pays des plus fertiles & des plus peuplés d’Allemagne. Les grains, les fruits & les pâturages y sont en abondance. Le Danube qui passe dans son voisinage, & le Necker qui les traverse, contribuent beaucoup à enrichir les habitans par la facilité qu’ils ont de transporter leurs denrées chez l’étranger. Le duc de Wurtemberg est grand veneur de l’empire, & il a droit de porter la cornette impériale, lorsque l’empereur commande les armées en personne.

Contart, surnommé de Léonbergh, on latin Leontorius, moine de l’ordre de Cîteaux, naquit en 1460 dans le duché de Wurumberg, & publia divers écrits que vous indiqueront les bibliographes ; c’est assez d’en citer ici deux ou trois, dont ils ne font aucune mention.

Le premier est une révision, correction & augmentation de la glose ordinaire de Walasridus Strabo, moine de l’abbaye de Fulde, sur toute l’Ecriture Ste. Cette glose ordinaire est une chaine d’interpretes