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ger jusqu’où ce projet est praticable, & ce qu’il couteroit à l’exécuter. En faisant voile, selon cette méthode, il faudroit, quand on auroit à traverser une grande étendue de mer, naviger droit à l’orient ou à l’occident, & d’abord prendre dans la latitude du lieu le plus voisin de celui où on doit aller au-delà, & ensuite faire cours à l’est ou à l’ouest jusqu’à ce qu’on y arrive.

« Dans les trois premieres méthodes, il faut avoir une horloge réglée par un ressort & rectifiée chaque fois au lever & au coucher du soleil, pour marquer l’heure, le jour & la nuit. Dans la quatrieme méthode on n’a pas besoin d’horloge. Dans la premiere, il en faut avoir deux, celle-ci, & l’autre mentionnée ci dessus.

« Dans quelqu’une des trois premieres méthodes il peut être de quelque usage de trouver la longitude à un degré près, & d’une plus grande utilité encore, de la trouver à 40 min. ou à un demi-degré près, s’il est possible, & à proportion du succès on mérite récompense.

« Par la quatrieme méthode il est plus aisé de mettre le marinier en état de connoître à 40, 60 ou 80 milles, l’éloignement où il se trouve des côtes, que de traverser les mers. On pourroit bien accorder une partie de la récompense à l’inventeur, quand la chose se seroit exécutée sur les côtes de la grande-Bretagne pour le salut des vaisseaux qui reviennent, & le reste lorsqu’on auroit trouvé moyen par-là d’aller à un port éloigné, sans perdre sa longitude, si cela se peut ».

Après la mort de M. Newton on trouva dans ses papiers quantité d’écrits sur l’antiquité, sur l’histoire, sur la chimie, sur les mathématiques, & même sur la théologie. En 1727, il parut à Londres in-8°. une traduction angloise de son traité du système de l’univers.

En 1733, on imprima dans la même ville in-4°. ses remarques sur les prophéties de Daniel & sur l’apocalypse de S. Jean. Cet ouvrage a été traduit en latin par M. Suderman, & publié à Amsterdam en 1737 in-4°. avec de savantes notes. Le docteur Gray attaqua sans ménagement, & d’une maniere qui n’étoit pas honorable, les observations de Newton sur les prophéties de Daniel. Quoiqu’on puisse entendre d’une autre maniere les écrits du prophete, il n’y a rien néanmoins que de sensé dans l’hypothèse de Newton, & ses raisonnemens à cet égard sont bien éloignés d’être d’une nature à faire pitié, comme le docteur Gray a osé l’avancer.

En 1736, M. Colson mit au jour à Londres in-4°. la méthode des fluxions & des suites infinies, avec l’application de cette méthode à la géométrie des lignes courbes. C’est une traduction du latin du chevalier Newton, dont l’original n’a jamais été imprimé.

M. Birch ayant fait imprimer à Londres en 1737 in-8°. les œuvres mêlées de Jean Greaves, y a inséré la traduction angloise d’une dissertation latine de M. Newton sur la coudée sacrée des Juifs, qui étoit à la suite d’un ouvrage intitulé Lexicon propheticum, mais que M. Newton n’avoit pas fini.

Enfin ceux qui voudront ne rien négliger sur la connoissance des œuvres philosophiques de ce grand homme, doivent lire l’ouvrage profond de M. Colin Mac-Laurin, intitulé, histoire des découvertes philosophiques du chevalier Is. Newton, en quatre livres, Londres 1748, in-4°. (Le Chevalier de Jaucourt.)

WOLVERHAMPTON ou WOLVERTON, (Géog. mod.) bourg à marché d’Angleterre, dans la province de Stafford, à l’occident de la Tame. Ce bourg se nommoit anciennement Wolfrunesham du nom de Wolfrune, femme dévote, qui y bâtit un monastere. (D. J.)

WOMIE, (Géog. anc.) c’est la même place que Midnick, ville de la Samogitie, sur le Wirvits, siege & résidence de l’évêque de Samogitie. Voyez Midnick.

WONSEISCH, (Géog. mod.) bourg de Franconie, dans le marggraviat de Cullembach, à environ dix milles de la ville de ce nom.

C’est dans ce bourg que naquit en 1565, Taubmann (Frédéric), mort en 1613, âgé de 48 ans. Son pere étoit un simple artisan, & le fils ayant la passion des lettres, fut envoyé à Cullembach où il mendia son pain pour étudier. Il se distingua par ses talens, & fut nommé professeur dans la même académie. On a de lui plusieurs ouvrages, & entr’autres, d’excellens commentaires sur Plaute, commentarius in Plautum, Francofurti 1605, in-fol. Le pere Nicéron a donné sa vie dans ses mém. des hommes illustres, Tome XVI. (D. J.)

WONSIDEL, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans la Saxe, au Voigtland, sur l’Egra, au midi d’Hoff. On la regarde comme étant de la Franconie, à cause de son souverain. Il y a aux environs quelques mines de cuivre & de fer.

WOODBRIDGE, (Geog. mod.) bourg à marché d’Angleterre, dans la province de Suffolck, sur la riviere de Deben, à cinq ou six milles au nord d’Ipswich ; c’est un grand & beau bourg, où il y a une très-belle église & deux ou trois chantiers pour la construction des vaisseaux.

WOODCOTE, (Géog. mod.) lieu d’Angleterre, dans le comté de Surrey. Tout prouve que ce lieu est la Neomagus de Ptolomée, l. II. ch. iij. ou la Noviomagus d’Antonin ; c’étoit une des principales cités des Règnes.

WOODLAND, (Géog. mod.) on appelle Woodland, en Angleterre, la partie occidentale du comté de Warwich, à cause des bois dont elle est couverte. Anciennement on la nommoit Arden, qui en langue gauloise signifioit la même chose.

WOODSTOK, (Géog. mod.) ville d’Angleterre, dans Oxfordshire à soixante milles au nord ouest de Londres. Elle a droit de tenir marché, & d’envoyer des députés au parlement.

Henri I. fit bâtir à Woodstok une maison royale, qui fut aggrandie dans la suite par Henri II. & détruite dans les guerres civiles du tems de Charles I. Il y avoit un labyrinthe où la belle Rosemonde, maîtresse d’Henri II. fut, dit-on sans aucun fondement, empoisonnée, par la vengeance d’une reine jalouse (la reine Eléonor). Elle fut enterrée à Godstow, dans le couvent des religieuses, avec cette épitaphe latine, qui montre le goût des pointes de ce tems-là :

Hâc jacet in tumbâ Rosa mundi, non Rosamunda ;
Non redolet, sed olet, quæ redolere solet.

Le tombeau avoit été placé au milieu du chœur de l’église, couvert d’un drap de soie. Un évêque de Lincoln nommé Hugues, trouva contre la décence, que le tombeau d’une femme telle qu’avoit été Rosemonde, fût exposé aux yeux des filles qui avoient fait vœu de chasteté ; il le fit ôter du chœur & transporter dans le cimetiere. Mais les religieuses affectionnées à la mémoire de Rosemonde, tirerent ses os du cimetiere, & les remirent honorablement dans le chœur de leur église.

Woodstok qui étoit un domaine de la couronne, fut aliéné par acte du parlement en faveur du duc de Marlborough, comme une marque publique de reconnoissance pour les services signalés qu’il avoit rendus à l’état, particulierement à la bataille de Bleinheim ; & c’est pour en perpétuer la mémoire, qu’on y bâtit le palais nommé Bleinheim-house.

Près du confluent de la Tamise & de la riviere Evenlode, on voit un monument tout-à-fait singu-