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14 années de son regne, Londres 1643 in-4.

Robert Grevil son parent & compatriote, succéda à ses titres, & fit du bruit par un discours sur la nature de l’episcopat, Londres. 1641 in-4.

Il dit dans ce discours plein de bile, comme on en va juger, qu’il n’a pas pour objet des paroles, mais des choses, & que ce n’est ni l’extérieur, ni le nom de l’évêque qu’il craint, & qu’il attaque ; « mais si c’est là l’épiscopat qui me déplait, dit il, ce n’est pas l’épiscopat en général, mais l’épiscopat habillé de telle & telle maniere, ou plutôt voilé de tels & tels accompagnemens ; car le nom d’évêque signifie chez moi, ou un homme qui prêche, administre les sacremens, exhorte, censure, convaint, excommunie, &c. non seulement dans une seule assemblée qui est sa paroisse, mais en plusieurs assemblées, comprises sous le nom bizarre & long-tems inconnu, de diocese : ou c’est un homme qui a joint à tout cela, non-seulement le nom de seigneur temporel, (ombre avec laquelle je ne prétens pas me battre) mais un très-grand, (j’ai pensé dire illimité) pouvoir dans le gouvernement civil ; un seigneur qui doit nécessairement avoir un magnifique équipage, & qui s’habille de longs habits qui peuvent à peine être blazonnés par un meilleur héraut qu’Elihu, qui ne savoit point donner de titres : ou enfin, ce qui devoit être mis au premier rang, c’est un inspecteur qui a le soin d’un seul troupeau, conjointement avec les anciens, les diacres, & le reste de l’assemblée, qui sont tous des serviteurs pour la foi, des uns des autres. Un évêque de ce dernier ordre, est un évêque d’institution primitive, donné par J. C. établi en diverses églises, même du tems des apôtres. Ceux de la premiere espece sont du second siecle, lorsque la doctrine, la discipline, & la religion commençoient à s’altérer. Ceux du second ordre se sont élevés les derniers, quoique les premiers dans l’intention de l’ennemi de l’église, dans le tems que tout le monde occupé avoit les yeux tournés du même côté, & surpris à l’aspect de la nouvelle bête qui avoit succédé au dragon. C’est là à présent notre ennemi ; composé monstrueux de divers emplois, d’emplois opposés, & les plus eminens, tant ecclésiastiques que civils, auxquels il ne paroît en aucune maniere propre, par plusieurs raisons qu’on peut tirer de l’Ecriture sainte, de l’antiquité ecclésiastique, & de la politique, &c. »

Holinshed (Raphaël), mort vers l’an 1580, est fameux par la chronique publiée sous son nom. La premiere édition de cet ouvrage parut à Londres en 1577, in-fol. & la seconde en 1587 ; mais on retrancha dans cette derniere édition plusieurs choses qui avoient déplû dans la premiere.

Holyoke, ou Holyoake (François) qui s’appelle lui-même en latin de sacra Quercu, naquit en 1582, & mourut en 1653, âge de 87 ans. Il est connu par son Dictionnaire, Dictionnarium etymologicum latinum, &c. imprimé à Londres en 1606 in-4. & dont on a fait depuis dix ou douze éditions.

Overbury (Thomas) naquit vers l’an 1581, fut nommé chevalier du bain en 1608, & envoyé à la tour en 1613 où il mourut de poison dans le cours de la même année. Le comte de Sommerset & sa femme furent condamnés à mort pour avoir tramé le meurtre, mais le roi Jacques I. leur fit grace, & se contenta de les bannir de la cour. Le poëme du chevalier Overbury, intitulé la Femme, a été imprimé plusieurs fois pendant la vie de l’auteur.

Wagstaffe (Thomas) né en 1645, & mort en 1712, a fait un ouvrage pour prouver que le livre intitulé Eikon Basilike, le portrait royal, est du roi Charles I. Il est certain que personne avant lui n’a donné de si

fortes présomptions, pour laisser au roi Charles I. l’honneur de cet ouvrage, que Walker, Oldmixon, Burnet & autres attribuent au docteur Gauden.

Johnson (Samuel) naquit en 1649, & s’attacha à mylord Russel, qui le fit son chapelain domestique. Lorsque ce seigneur conjointement avec d’autres, tenta de faire passer le bill d’exclusion du duc d’Yorck, Johnson pour favoriser ce projet, publia son Julien l’apostat, pour lequel il fut condamné à une amende de cinq cens marcs, & à demeurer en prison jusqu’au payement, ce que la cour savoit être équivalent à une prison perpétuelle, parce qu’il n’étoit pas en état de fournir cette somme ; cependant il obtint sa liberté à l’arrivée du prince d’Orange, & le parlement cassa la sentence portée contre lui. Le roi Guillaume lui fit donner en argent comptant mille livres sterlings, & lui accorda trois cent livres sterlings par an sur la poste, pour sa vie & celle de son fils. En 1692 sept assassins forcerent sa maison pendant la nuit, ayant formé le projet de le tuer à cause de son livre sur la déposition du roi Jacques II ; mais il en fut quitte pour quelques blessures, ces gens là s’étant laissé toucher aux supplications du malheureux Johnson, & à celles de sa femme. Ses ouvrages ont été recueillis & imprimés tous ensemble à Londres en un volume in-folio.

On trouvera dans ce recueil son traité sur la grande chartre, qui est curieux. Il tâche de prouver dans ce traité ; premierement que la grande chartre est beaucoup plus ancienne que le tems du roi Jean, & par conséquent qu’on ne peut en flétrir l’origine par ce qui s’est fait sous ce prince, quand même sa confirmation auroit été extorquée par rébellion. En second lieu, qu’il s’en faut de beaucoup que les actes par lesquels elle a été confirmée sous les regnes de Jean & Henri III. aient été obtenus par la violence. Il finit en disant, que l’idée qu’on doit se faire de la grande chartre, revient à ceci : c’est qu’elle est un abregé des droits naturels & inhérans des Anglois, que les rois normans en donnant dans la suite une chartre, se sont engagés à ne la point violer. Mais, dit-il, nous ne tenons pas ces droits de la chartre ; non, ce n’est pas ce vieux parchemin qui nous a tant coûté, qui nous a donné ces droits ; ce sont ceux que la naissance donne à tout anglois, & qu’aucun roi ne peut ni donner, ni ôter : ce sont les franchises du pays, comme ils sont nommés dans l’acte 25 d’Edouard III ; & chaque anglois étant né dans le pays, les acquiert en naissant.

Dugdale (Guillaume), le plus célebre des hommes de lettres de la comté de Warwick, naquit en 1605, & s’attacha de bonne heure au service du roi. Il se trouva avec ce prince à la bataille d’Edge-Hill, le 23 d’Octobre 1642, & fut créé héraut de Chester en 1644. Il devint roi d’armes, norroi en 1660, & en 1676, il eut la charge de garter, ou premier roi d’armes. Il mourut subitement en 1685. Voici les principaux de ses ouvrages.

1. Monasticum anglicanum, Lond. 1655 & 1660, en deux volumes in-f. sous son nom & sous celui de Roger Dodsworth. Le 3e volume parut en 1673, in-f.

2. Les antiquités du comté de Warwick, Londres 1656, in-fol. Cet ouvrage est le chef-d’œuvre de l’auteur, & c’est un des plus méthodiques & des plus exacts qu’on ait fait en ce genre.

3. L’histoire de l’église cathédrale de S. Paul, Londres 1658, in-fol. & 1716, in-fol. seconde édition augmentée.

4. Histoire des chaussées & des saignées de marais, tant en Angleterre que dans les pays étrangers, Londres 1662, in-fol. avec figures.

5. Origines judiciales ou mémoires historiques, touchant les lois d’Angleterre, les cours de justice, &c. Londres 1666 & 1672, in-fol.