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& cultivée avec soin, peut fournir beaucoup de lumieres, sur-tout dans les cours des maladies aiguës, des fievres, qu’on appelle communément putrides, (voyez Urine, Séméiotiq.) différens auteurs lui ont donné les noms synonymes d’urocrise, d’uro-scopie, &c. urocrise est formé de οὖρον & de κρίσις, jugement, & signifie à la lettre le jugement qu’on porte des maladies par l’inspection des urines ; uroscopie est composé de οὖρον, & d’un dérivé du verbe σκέπτομαι, je considere, il signifie littéralement le simple examen des urines.

UROUCOLACAS, s. m. terme de relation, nom qu’on donne dans l’Archipel au prétendu revenant qui a été ranimé par le diable, pour commettre des désordres ; c’est le mot grec moderne estropié βρογκόλακος ou βρογκόλακας. Comme il n’y a chez les Grecs d’aujourd’hui qu’ignorance & superstition, il n’est pas étonnant qu’ils admettent des spectres composés d’un corps mort & d’un diable. (D. J.)

URPANUS, (Géog. anc.) fleuve de la Pannonie. Pline, l. III. c. xxvj. en fait un fleuve assez considérable, & ajoute qu’il se jette dans le Danube, au-dessus de la Drave. C’est présentement le Sarwitz. (D. J.)

URRY, s. m. (Hist. nat.) nom anglois donné par les habitans du côté de Cheshire & de quelques autres provinces d’Angleterre, & une terre noire fort grasse qui couvre immédiatement les couches de charbon de terre. On a éprouvé que cette substance étoit très-propre à fertiliser les terres.

URSEL, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, au cercle du bas-Rhin, dans le comté de Konigstein, à trois lieues de Francfort. Elle appartient à l’électeur de Mayence. Les troupes de Hesse & de Saxe ayant pris cette ville en 1645, la réduisirent en cendres, & elle ne s’est guere relevée depuis. (D. J.)

URSENTINI, (Géogr : anc.) peuples d’Italie, dans la Lucanie. Pline, l. III. c. xj. les marque dans les terres. On croit que leur ville s’appelloit Ursa ou Ursentum, & que c’est présentement celle d’Orso. (D. J.)

URSEOLA, (Géog. anc.) ville de la Gaule narbonnoise ; elle est placée dans l’itinéraire d’Antonin, sur la route de Milan à Vienne, en prenant par les Alpes cottiennes. On la trouve entre Valence & Vienne, à 22 milles de la premiere de ces villes, & à 26 milles de la seconde. M. de Valois veut que ce soit aujourd’hui Roussillon dans le Dauphiné, près du Rhône, entre Valence & Vienne. (D. J.)

URSERER-THAL, (Hist. mod.) en françois le val d’Urseren ; vallée de Suisse, au canton d’Uri. C’est un petit pays de trois lieues de longueur, & d’une lieue de large, sans aucun arbre. Il y a dans cette vallée trois grandes routes ; savoir, celle d’Italie par le mont S. Gothard, celle du Vallais par le mont de la Frourche, & celle des Grisons par le mont de Tavesch. Les habitans de ce val sont les descendans des anciens Lépontiens, qui étoient comptés entre les peuples de la Rhétie ; c’est-à-dire, des Grisons. L’évêque de Coire a la jurisdiction spirituelle de la vallée d’Urseren ; quant au temporel, les habitans de cette vallée sont regardés comme membres de la ligue Grise, & comme faisant partie des justiciables de l’abbé de Disentis. (D. J.)

URSIN. Voyez Oursin.

URSO, (Géog. anc.) ville de l’Espagne bétique, selon Pline, l. III. c. j. C’est l’Οὔρσωνα d’Appien, in iber. p. 291, & l’Ursaon d’Hirtius, de bel. hisp. Pline lui donne le surnom de Genua Urbanorum, ou Gemina Urbanorum, surnom qui lui fut donné, parce qu’on y mena une colonie formée d’une des légions surnommées Gemina ou Gemella ; & parce que les soldats de cette colonie avoient été levés seulement dans la ville de Rome.

On trouve dans Gruter une ancienne inscription avec le nom de cette ville : Resp. Ursonensium. Natalis qualifié presbyter de civitate Ursonensium, souscrivit au premier concile d’Arles. Le nom moderne de cette ville est Ossuna Mariana, l. III. hist. c. ij. (D. J.)

URSULINES, s. f. pl. (Hist. eccles.) congrégation ou ordre de religieuses qui suivent la regle de S. Augustin, & qui prennent ce nom, parce qu’elles ont une dévotion particuliere à Ste Ursule, comme patronne de leur ordre.

La bienheureuse Angele de Bresce établit premierement cet institut en Italie en 1537, ensuite il fut approuvé en 1544 par le pape Paul III. puis uni sous la clôture & les vœux solemnels en 1572 par Grégoire XIII. à la sollicitation de S. Charles Borromée & de Paul Léon, évêque de Ferrare. Depuis, Magdeleine Lhuillier, dame de Ste Beuve, fonda en 1611 les Ursulines en France ; le premier monastere est celui de Paris, d’où elle se sont répandues dans tout le reste du royaume.

Une des principales fins de leur institut, est l’éducation des jeunes filles ; elles tiennent à cet effet des écoles pour les enfans du dehors, & prennent des pensionnaires dans leurs monasteres. Le zele & le succès avec lesquels elles s’acquittent de ce devoir, justifient tous les jours l’utilité de leur établissement.

URTICOIDE, s. f. (Hist. nat. Bot.) urticoïdes, genre de plante dont les fleurs sont imparfaites ; elles n’ont point de pétales, & elles sont attachées à un embryon qui devient dans la suite une semence applatie, renfermée dans un calice composé de deux feuilles, les étamines & les sommets naissent séparément du fruit, & n’ont point d’embryon. Pontederæ anthologia. Voyez Plante.

URUCATU, s. m. (Hist. nat. Botan. exot.) Cette plante du Brésil croît sur l’arbre Urucedie iba ; elle pousse quatre ou cinq feuilles larges en bas, & formant une bulbe ovale, longue d’environ quatre doigts, qui renferme une substance médullaire grasse, de même couleur & de même consistance qu’un onguent, d’un blanc verdâtre & entremêlé d’un grand nombre de filets blanchâtres : les feuilles se séparent au-dessus de la bulbe, elles ont un pié de long & sont faites comme une langue ; chacune d’elles a trois nervures qui l’accompagnent dans toute sa longueur. (D. J.)

URUGUAY, l’ (Géog. mod.) riviere de l’Amérique méridionale, qui se décharge dans le Parana, un peu au-dessus de Buenos-Aires ; par le 34 d. de latitude australe : c’est ici que le Parana prend le nom de Rio-de-la-Plata. (D. J.)

VRYGRAVES, ou FREYGRAVES, (Hist. mod. & droit politique.) mots allemands qui signifient comtes libres ; c’est ainsi que l’on nommoit les assesseurs, echevins ou juges qui composoient le tribunal secret de Westphalie. Dans les tems d’ignorance & de superstition, les plus grands seigneurs d’Allemagne se faisoient un honneur d’être aggrégés à ce tribunal infâme. Semblables aux familiers de l’inquisition d’Espagne ou de Portugal, ils croyoient se faire un mérite devant Dieu, en se rendant les délateurs, les espions & les accusateurs, & souvent en devenant les assassins & les bourreaux secrets de ceux de leurs concitoyens, accusés ou coupables d’avoir violé les commandemens de Dieu & de l’Eglise. Leurs fonctions sublimes furent abolies en 1512 par l’empereur Maximilien I. ainsi que le tribunal affreux auquel ils ne rougissoient pas de prêter leur ministère. Voyez l’article Tribunal secret de Westphalie.

US, s. m. (Gram. & Jurisprud.) est un vieux terme qui signifie usage, c’est-à-dire, la maniere ordinaire d’agir en certain cas.

On joint ordinairement le terme d’us avec celui