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Nîmes à Aix, en passant par Urgenum & par Tarrascon, le chemin est de 53 milles. C’est l’Ernaginum de Ptolomée : ce pourroit être aussi l’Ugernum de Grégoire de Tours ; car, comme le remarque Casaubon, les manuscrits de Strabon portent Ugernum & non Urgenum ; & de plus, Strabon un peu plus bas appelle cette même ville Gernum. (D. J.)

URGI, (Géog. anc.) peuples de la Sarmatie. Strabon, l. VII. pag. 306. les place avec d’autres peuples, entre le Borystène & le Danube. (D. J.)

URGIA, (Géog, anc.) ville de l’Espagne. Pline, l. III. c. j. la met au nombre des villes qui formoient l’assemblée générale de Gades. Il dit de plus, qu’elle jouissoit du droit de Latium, qu’on la surnommoit Castrum Julium, & qu’elle avoit encore un autre surnom ; savoir, celui de Cæsaris salutariensis. (D. J.)

URGO, (Géog. anc.) petite isle de la mer Ligustique, dans le golfe de Pise, au nord oriental de la pointe septentrionale de l’isle de Corse. Pline en parle, l. III. c. vj. ainsi que Pomponius Mela, l. II. c. vij. Cette isle s’appelle aujourd’hui Gorgona, ou Gorgone. (D. J.)

URI, (Geogr. mod.) canton de Suisse le plus méridional, le quatrieme entre les treize, & le premier entre les petits qui vicatim habitant ; c’est-à-dire, qui n’ont que des villages & des bourgades pour habitation. Il est borné au midi par les bailliages d’Italie, au levant par les Grisons & le canton de Glaris ; au couchant par le canton d’Underwald, & une partie du canton de Berne. Le pays d’Uri est proprement une longue vallée d’environ 25 mille pas, entourée de trois côtés des hautes montagnes des Alpes, & arrosée par la Reuss, qui prend sa source au mont-Saint-Gothard.

Ce canton peut être regardé comme le séjour ancien & moderne de la valeur Helvétique. Les peuples qui l’habitent sont les descendans des Taurisques, Taurisci, & n’ont point dégénéré du mérite de leurs ancêtres. Uri a pris pour armes une tête de taureau sauvage, en champ de sinople.

Ce canton n’a qu’un seul bailliage en propre ; mais les bailliages d’Italie lui appartiennent en commun avec les autres petits cantons. Quoique situé plus avant dans les Alpes que ses voisins, cependant il est plus fertile qu’eux, & les fruits y sont plutôt mûrs, à cause de la réverbération des rayons du soleil qui se trouvent concentrés dans des vallons étroits ; & les montagnes fournissent des pâturages pour une grande quantité de bétail.

Le gouvernement est à-peu-près le même que dans les autres petits cantons qui n’habitent que des villages ; savoir, Schwitz, Underwald, Glaris & Appinzel. L’autorité souveraine est entre les mains de tout le peuple, & dès qu’un homme a atteint l’âge de seize ans, il a entrée & voix dans l’assemblée générale. Ces assemblées se tiennent ordinairement en rase campagne ; on y renouvelle les charges, on y fait les élections, & le président de l’assemblée est au milieu du cercle avec ses officiers à ses côtés, debout & appuyé sur son sabre. On forme aussi ces assemblées extraordinairement quand il s’agit d’affaires importantes, comme de traiter de la guerre & de la paix, de faire des lois, des alliances, &c.

Les peuples de ce canton vivent frugalement ; leurs manieres sont simples, & leurs mœurs sont honnêtes. Leur chef s’appelle amman ou land-amman, & est en place pendant deux ans. A cet amman ils joignent une régence pour régler les affaires ordinaires, & celles des particuliers. La régence d’Uri se tient ordinairement à Altdorff, qui est le lieule plus considérable du pays. Ce canton est catholique : il a été d’abord soumis à l’abbaye de Vettingen, mais il racheta cette soumission par de l’argent, & il dé-

pend aujourd’hui, pour les affaires ecclésiastiques,

de l’évêque de Constance ; cependant on y décide quelquefois des causes matrimoniales dans les assemblées générales du pays. (D. J.)

URIA, (Géog. anc.) 1°. ville de la Pouille Daunienne, selon Pline, l. III. c. ij. qui la met entre le fleuve Arbalus, & la ville Sipantum.

2°. Ville d’Italie dans la Messapie ou la Calabre, sur la voie Appienne, entre Tarente & Brindes, selon Strabon, l. VI. p. 283. (D. J.)

URIBACO, (Icthyolog. exot.) nom d’un poisson de mer du Brésil, qui est excellent à manger ; il tient un peu de la figure de la perche, & a dans sa grandeur dix à douze pouces de long. Ses dents sont petites & pointues ; les nageoires de ses ouies finissent en pointe triangulaire ; celles du ventre sont soutenues par une côte roide & forte ; il n’a qu’une seule nageoire sur le dos, qui est par-tout d’une même largeur, s’étend presque jusqu’à la queue, & est soutenue par des rayons roides & piquans ; sa queue est fourchue très-profondément, ses écailles sont d’un blanc argenté, avec une légere teinture d’un rouge pâle. Voyez de plus grands détails dans Margranville, hist. Brasil. (D. J.)

URICONIUM, (Géogr. anc.) ville de la grande Bretagne. L’itinéraire d’Antonin la marque sur la route du retranchement, à portus Rutupis, entre Rutunium & Uxacona, à onze milles de chacun de ces lieux. C’est la ville Viroconium de Ptolomée.

La Saverne, après avoir mouillé Shrewsbury, reçoit la riviere de Terne. C’est au confluent de ces deux rivrieres que les Romains avoient bâti la ville de Uriconium, afin de pouvoir passer & repasser la Saverne qui depuis sa jonction avec la Terne, n’est plus guéable.

Cette ville ne subsiste plus : on voit seulement quelques pans de murailles, & un petit village qui a retenu le nom de la ville ; car on le nomme Wrockcester, & par corruption Wroxeter. Dans le lieu où étoit la ville, la terre est plus noire qu’ailleurs, & rapporte de fort bon orge. A l’une des extrémités on trouve des remparts, des pans de murailles faits en voûte par dedans ; & on peut juger que c’étoit la citadelle de la ville : on a déterré quelques médailles romaines parmi ces ruines. (D. J.)

URIEZ, détroit d’, (Géog. mod.) détroit de l’Asie au nord du Japon, par les 45 degrés de latitude septentrionale, & les 170 degrés de longitude. Ce détroit peut avoir quatorze lieues d’étendue. (D. J.)

VRILLE, s. f. (Outils) petit instrument de fer émmanché d’un morceau de bois couché de travers. Il sert au-lieu de villebrequin à faire des trous, & se tourne d’une seule main. (D. J.)

Vrilles, s. f. pl. (Botan.) nom synonyme en botanique à celui de tendrons & de mains. Voyez Mains. Mais il est bon de remarquer que les vrilles ou mains sont d’une nature plus composée qu’on ne pense ; elles tiennent le milieu entre la racine & le tronc ; leur usage est quelquefois de soutenir uniquement les plantes, comme dans la vigne & la brione, &c. dont sans leur secours les sarmens longs, menus & fragiles, se romproient par leur propre poids, & sur-tout par celui du fruit ; mais les vrilles les empêchent de se rompre, en s’attachant à tout ce qu’ils rencontrent, & s’y entortillant fortement. Les vrilles de la brione, après avoir fait trois tours en cercles, se tournent en sens contraire, & de cette maniere forment un double tenon, afin que s’ils manquent de s’entortiller en un sens, ils puissent s’accrocher en un autre. D’autres fois les vrilles servent à procurer une nourriture suffisante à la plante ; telles sont les petites racines qui sortent du tronc du lierre ; cette derniere plante s’élevant fort haut, & étant d’une substance plus ferme & plus