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La ligne verticale dans la Gnomonique, est la ligne qui marque la section du plan du cadran, & d’un cercle vertical, c’est-à-dire, d’un plan perpendiculaire à l’horison.

Pour tracer cette ligne sur un plan quelconque, la meilleure maniere est de laisser pendre un fil à plomb auprès du plan ; & de marquer deux points de son ombre sur le plan donné, ensuite tirer une ligne par ces deux points. Voyez Gnomonique. Chambers.

VERTICALEMENT, adv. (Physiq. & Méchan.) on dit qu’une chose est placée verticalement, lorsqu’elle est placée à plomb, ou perpendiculairement à l’horison, de maniere qu’elle ne penche pas plus d’un côté que de l’autre.

Tous les corps pesans tombent verticalement, ou tendent à descendre verticalement : ainsi un fil à plomb se met toujours verticalement ; aussi s’en sert-on pour déterminer la situation des choses qu’on veut placer ou verticalement ou horisontalement.

VERTICILLE, s. m. (Botan.) c’est le bord des cercles des fleurs ou des feuilles qui environnent les tiges ou les branches des plantes, ainsi appellé à cause de sa ressemblance avec le verticillum ou le bord d’un fuseau ou d’une bobine. (D. J.)

VERTICILLEES, en Botanique, est le nom que l’on donne à certaines plantes dont les fleurs se trouvent mêlées avec de petites feuilles qui viennent en forme de peson, appellé en latin verticillum, autour des articulations de la tige ; telles sont le pouliot, le marrube, &c.

Le caractere particulier de ce genre de plantes, selon M. Ray, est que leurs feuilles viennent par paires sur la tige, l’une justement vis-à-vis de l’autre : que la fleur est monopétale, mais ayant ordinairement une espece de levre, ou ressemblant un peu à un casque : que chaque fleur a quatre semences, auxquelles le calice de la fleur sert de capsule séminale.

Le même auteur fait deux especes de ces plantes verticillées : la premiere espece comprend les plantes appellées en latin fructicosoe, c’est-à-dire vivaces. Celles-ci se divisent encore en celles qui ont une fleur unie, comme le chamædrys commun, le teucrium, & le marum syriacum ; & en celles qui ont une fleur avec une levre, & que l’on nomme à cause de cela fleur labiée ; ou une fleur qui ressemble un peu à un casque, & que l’on nomme flos galeatus ; comme le stœchas, l’hyssope, le romarin, la sarriette, le marum commun, le thym commun, & le polium montanum.

La seconde espece comprend les plantes herbacées, ou celles qui ne sont pas vivaces ; comme les menthes, la vervene, le dictame de Crete, l’origan, la marjolaine, le basilic, l’hormin. le galéopsis, le népéta, la bétoine, la prunelle, le stachys, le clinopodium vulgare, le lamium, le moluca, le lierre terrestre, le galériculata, la calamanthe, la mélisse, le marrube commun, le noir, & l’aquatique, le chamæpitys, le scrodonia, le scordium, la bugle, le fyderitis, la cardiaca.

Fleurs verticillées, voyez l’article Fleur.

VERTICITE, (Physiq.) Ce terme de physique est employé pour exprimer la position & situation d’une chose qui tend & regarde d’un certain côté. La verticité de l’aiguille aimantée est de tendre du nord au sud. Si l’on fait rougir un morceau de fer, & qu’on le pose du nord au sud pour le faire refroidir, il acquiert par cette opération la même verticité que l’aimant ou l’aiguille aimantée ; mais si vous le faites rougir une seconde fois, & que vous le fassiez refroidir dans une autre position, comme de l’est à l’ouest, il perd alors sa premiere verticité, & en acquiert une nouvelle qui le fait tendre de l’orient à l’occident. (D. J.)

VERTICORDIA, (Mythol.) c’étoit à Vénus, ainsi nommée, qu’appartenoit chez les Romains, à ce que prétend Ovide, le soin de la conversion des femmes qui n’avoient pas mérité par une chaste conduite l’amitié de leurs maris. (D. J.)

VERTIGE, s. m. (Médecine.) maladie qui tire son nom & son caractere du mouvement en cercle, & de l’agitation diverse qui paroît à ceux qui en sont affectés, transporter les objets environnans, & même leur propre corps ; ce nom est emprunté du latin vertigo, qui est dérivé de vertere, tourner. Le nom de δῖνος que les Grecs ont donné à cette maladie a la même signification étymologique, il vient de δινεῖν, qui signifie aussi tourner, mouvoir en rond, gyrare. Mais non-seulement les yeux sont trompés par la fausse apparence de cette prétendue rotation, souvent ils sont en outre privés de leur action, il semble qu’un voile épais les enveloppe, la vue s’obscurcit, & le malade risque dans ces momens de tomber s’il n’est soutenu. Lorsque la vue ne se perd pas tout-à-fait, des petits corpuscules, des piés de mouches paroissent voler autour des yeux ; les Grecs ont appellé ce vertige σκοτόδινοι, vertige ténébreux.

On peut distinguer deux principales especes de vertige, relativement à l’action des causes qui le produisent, aux symptômes particuliers qui les caractérisent, & aux différens remedes qui leur conviennent. Il y a des causes qui portent toute leur action sur le cerveau, partie immédiatement affectée dans cette maladie. Le vertige qui leur donne naissance, est appellé idiopathique, il est précédé par des douleurs de tête, & entraîne à sa suite différentes lésions dans les organes des sens intérieurs ou extérieurs ; il a sur-tout pour symptome familier les bourdonnemens & tintemens d’oreille ; il est d’ailleurs plus constant, plus opiniâtre, moins intermittent, & les paroxismes sont longs & fréquens ; la moindre cause, la plus légere contention d’esprit les renouvelle. D’autres causes agissant loin du cerveau sur différentes parties, & principalement sur l’estomac, n’occasionnent le vertige que par le rapport ou la sympathie que les diverses communications des nerfs établissent entre les parties affectées & le cerveau. C’est alors le vertige sympathique qui est accompagné de quelques symptomes propres à la partie qui peche, des envies de vomir, vomissement, dégoût, langueur d’estomac lorsque ce viscere est en défaut, & qui est outre cela plus ordinairement périodique, & a des intervalles très-longs qui ne cessent que par quelque indigestion ; ou par quelqu’autre dérangement d’estomac.

Les causes qui produisent le vertige sont entiérement multipliées dans les différens auteurs qui ont traité de cette maladie ; le détail qu’ils en ont donné peut être exact, mais il n’est nullement méthodique. Il y a une distinction importante qui leur a échappé, & qui peut seule répandre de l’ordre & de la clarté sur ce grand nombre de causes qu’ils ont confusément exposés ; ils auroient dû appercevoir que les unes excitoient avec plus ou moins de promptitude le dérangement du cerveau qui donne naissance au vertige ; que d’autres mettoient cette disposition en jeu, & qu’il y en avoit enfin qui n’excitoient qu’un vertige momentané nullement maladif.

Dans la premiere classe, on pouvoit compter les passions d’ames trop vives ou trop languissantes, long-tems soutenues, des études forcées, sur-tout immédiatement après le repas ; de grandes contentions d’esprit, des débauches vénériennes excessives, l’usage immodéré du vin & des liqueurs fortes & spiritueuses, des hémorragies abondantes, des superpurgations, des douleurs de tête opiniâtres, a suppression des excrétions, sur-tout sanguines, enfin un vice héréditaire du cerveau ; ces causes donnent lieu