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settes des étamines sont droites, oblongues & à quatre loges ; le germe est arrondi, sillonné & forme de trois lobes ; le stile est simple, droit, & de la longueur des étamines ; le stigma est aigu & fendu en trois ; le fruit est composé de trois capsules convexes, sillonnées d’un côté, & angulaires de l’autre ; les graines au nombre de trois, sont aussi bosselées d’un côté, & angulaires de l’autre ; mais cependant en quelque maniere arrondies sur le tout, & profondement sillonnées. Linnæi, gen. plant. pag. 158. (D. J.)

TROPŒUS, (Mythol.) surnom donné à Jupiter, par la même raison que celui de Tropœa à Junon ; il y a des auteurs qui font venir ce mot du grec τρέπω, je change, comme qui diroit, Jupiter qui change, qui renverse les états à sa fantaisie. (D. J.)

TROPPAU, (Géog. mod.) en latin moderne, Oppavia, ville d’Allemagne, dans la Silésie, capitale du duché de même nom, sur la riviere d’Oppa, & sur celle de Mohr, dans une agréable plaine, à 30 lieues au sud-est de Breslau. Les Danois prirent cette ville en 1626 ; les Impériaux, en 1627 ; les Suédois, en 1642. Long. 35. 44. lat. 50. 6. (D. J.)

TROQUE, s. f. (Gram. & Comm.) terme de commerce, qui n’est guere en usage que dans les colonies françoises du Canada, où il signifie la même chose que troc ou échange. Aller faire la troque avec les habitans de Quebec, de Mont-Real, &c. c’est porter des marchandises d’Europe pour échanger avec les pelleteries & autres choses, qu’on tire de cette partie de l’Amérique septentrionale. Dict. de Comm.

TROQUER, faire un troc, échanger une chose contre une autre. Dans la nouvelle France, on dit faire la troque. Voyez Troc & Troque. Id. ibid.

Troquer les aiguilles, terme d’Epinglier ; c’est les faire passer les unes après les autres sur un morceau de plomb, pour faire sortir avec un poinçon un petit morceau d’acier qui est resté dans la tête après qu’elles ont été percées. Savary. (D. J.)

TROQUEUR, celui qui est dans l’habitude de troquer. Voyez Troquer.

Troqueur, s. m. en terme de Clottier, faiseur d’aiguilles courbes ; c’est une espece de poinçon, dont on se sert pour faire le trou de l’aiguille qui n’étoit que marqué & pour le rendre quarre, en frappant l’aiguille des deux côtés sur le troqueur.

TROSSULUM, (Géog. anc.) ville d’Asie, dans l’Etrurie, au voisinage du pays des Volsques. Un corps de cavalerie romaine s’étant emparé de cette ville, on donna aux cavaliers le nom de Trossuli ; mais selon Pline, liv. XXXIII. ch. ij. qui rapporte la même chose, ce titre d’honneur devint bien-tôt un titre d’ignominie, dont les cavaliers eurent honte à cause de l’équivoque du mot ; car dans ce tems-là trossulus signifioit un homme délicat & effeminé ; le nom moderne est Trossulo, selon Léandre. (D. J.)

TROSLY, (Géog. mod.) en latin du moyen âge, Trosleium & Drosleium, village de France, au diocèse de Soissons. Je ne parle de ce village, que parce qu’il s’y est tenu des conciles en 909, 921, 924, & 927. Comme on connoit aujourd’hui deux Trosty dans le diocèse de Soissons, l’un sur la rive gauche de la riviere d’Aisne, en allant de Soissons à Compiegne ; l’autre voisin de Couci, & à l’extrémité du diocese de Soissons, en allant à Blérancourt ; on ignore lequel des deux Trosly a été celui de la tenue des conciles, dont nous venons d’indiquer les époques. M. de Valois, est pour le premier Trosly ; dom Mabillon & dom Germain tiennent pour le second. Dans le dernier Trosly, il y a encore deux églises paroissiales, & entre ces églises, on voit les vestiges d’un ancien château ; c’est à-peu-près toutes les conjectures que l’on peut apporter en faveur du sentiment de dom Mabillon & Dom Germain. (D. J.)

TROSSE DE RACAGE, terme de Marine ; c’est un palanquin formé de deux poulies, une double & l’autre simple.

TROT, s. m. en terme de Manege, est un des pas naturels du cheval, qu’il forme en élevant deux jambes en l’air, & en posant les deux autres à terre dans le même tems, & en forme de la croix de S. André, de sorte qu’en marchant il leve alternativement la jambe de derriere d’un côté, & en même tems la jambe de devant de l’autre côté, en laissant l’autre jambe de derriere & l’autre jambe de devant à terre jusqu’à ce qu’il ait posé les deux premieres.

Moins un cheval leve ses piés de terre, plus il a le trot franc, court & égal ; quand il leve les jambes lentement, c’est un signe qu’il bronche ou qu’il est estropié ; quand il serre ou qu’il croise le pas, cela marque qu’il est fautif ou qu’il s’entre-heurte les jambes, & qu’il est sujet à se donner des atteintes ; s’il alonge le pas, c’est un signe de nerf-ferrure ; & lorsqu’il a le pas inégal, c’est une marque de fatigue & de lassitude.

TROTER, v. n. (Maréchal.) c’est aller le trot. troter des épaules, se dit d’un cheval qui trote pesamment. Troter légerement, c’est le contraire. Troter autour du pilier, c’est un exercice qu’on fait faire aux poulains pour les débourrer.

Troter, terme d’Oiseterie, il se dit du marcher des oiseaux de marécages, lequel est différent des autres, qui ne vont qu’en sautant. Trévoux. (D. J.)

TROTEUR ou TROTEUX, en terme d’Acad. mie, signifie un cheval qui ne peut aller que le trot. Voyez Trot.

TROTOIR, s. m. (Gram.) chemin élevé, qu’on pratique le long des quais & des ponts, pour la commodité de ceux qui vont à pié.

TROU, s. m. (Gram.) c’est en général toute ouverture pratiquée naturellement ou par art à quelque chose que ce soit.

Trou, (Architect.) nom général qu’on donne à toute cavité en pierre & en plâtre, creusée quarrément, dans laquelle on scelle des pattes, gonds, barreaux de fer, &c. & que les tailleurs de pierre & les maçons marchandent par nombre à chaque croisée, porte, vitrail, &c. Les trous se font en menuiserie avec des instrumens pointus, comme poinçons, forêts, vrilles, &c. En maçonnerie avec des tarieres, des pinces, des marteaux, des pics, &c. (D. J.)

Trou, en Anatomie, est un nom qui se donne à des cavités qui percent d’outre en outre ; on s’en sert aussi quelquefois pour exprimer l’orifice d’un canal. Voyez Canal.

Le trou de la membrane du tympan. C’est une fente qui se trouve à la membrane du tympan ou du tambour de l’oreille, qui permet à l’air, à la fumée, &c. de passer de dedans la bouche dans le tambour par la trompe d’Eustache. Voyez Oreille.

Cette fente est très-petite ; elle part obliquement de la partie supérieure de la membrane du tympan, proche l’apophyse du marteau. On prouve mieux l’existence de ce trou quand il y a quelque ulcere au palais & que le malade se bouche le nez & la bouche, & qu’il oblige ainsi l’air de se porter dans les oreilles & de sortir par la fente du tympan, que par aucun examen anatomique. Voyez Tympan.

Trou ovale ou trou botal, ou trou qui se trouve dans le cœur du fœtus, & qui se ferme après sa naissance. Voyez nos Planches anat. & leur explic. Voyez Fœtus. Il naît au-dessus de la veine coronaire, proche de l’oreillette droite, & passe directement dans l’oreillette gauche du cœur. Voyez Cœur.

Le trou ovale est une des choses particulieres au fœtus, & par où il differe de l’adulte ; il sert à la circulation du sang du fœtus jusqu’à ce qu’il puisse res-