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eût point d’enfans de la fille décedée, car s’il y en avoit, ils étoient préferés à leur ayeule, quand même ils n’auroient pas été héritiers siens de leur défunte mere.

Le pere & le frere étoient aussi préferés à la mere ; mais la sœur consanguine étoit admise avec elle, bien entendu que la mere ne concouroit qu’au cas qu’elle eût le nombre d’enfans que l’on a expliqué.

Mais Justinien a dérogé au senatus consulte tertyllien, en admettant la mere à succéder, quoiqu’elle n’ait pas eu le nombre d’enfans qui étoit requis par le senatus consulte. Voyez la loi mariti, (ex mensium ad leg. juliam de adulteriis), & aux institutes, liv. II. le tit. 3. de senatus consulto tertylliano : voyez aussi Mere, Edit des meres, Succession des meres. (A)

TERUEL, (Géog. mod.) en latin Tiarulia ; ville d’Espagne, au royaume d’Aragon, sur les confins de celui de Valence, au confluent du Guadalaviar & de l’Alhambra, à 26 lieues de Saragosse, & à 48 de Madrid. C’est une ville considérable par son évêché, suffragant de Saragosse, & par le commerce qu’on y fait ; il y a huit paroisses, cinq couvens, & un riche hôpital ; les fruits que son terroir produit, sont exquis ; cette ville fut érigée en cité en 1347. par dom Pedro IV. les états y furent tenus en 1427, par Alphonse V. qui confirma tous ses privileges. Quelques-uns croient que c’est la Turbula de Ptolomée, l. II. c. vj. Long. 16. 38. latit. 40. 27. (D. J.)

TERUNCIUS, dans l’antiquité, étoit une petite piece de monnoie de cuivre, en usage chez les Romains. Voyez Coin.

Comme on ne fut pas long-tems à s’appercevoir combien ces petites pieces étoient incommodes dans le commerce, & sujettes à se perdre, elles cesserent d’avoir cours, & on n’en conserva que le nom, pour en faire une monnoie de compte. Voyez Monnoie.

Le teruncius fut d’abord le quart de l’as, ou de la livre romaine : ainsi comme l’as contenoit douze onces, le teruncius en contenoit trois, d’où lui vint le nom de teruncius, ou piece de trois onces.

Le teruncius se prenoit aussi pour le quart du denarius, denier ; ainsi quand le denier valoit dix as, le teruncius en valoit deux & demi ; & quand le denier en valoit seize, le teruncius en valoit quatre. Voyez Denier.

TERWERE, (Géog. mod.) petite ville des Provinces-unies. Voyez Were. (D. J.)

TESCATILPUTZA, (Hist. mod. Superst.) nom d’une divinité adorée par les Mexiquains, à qui ils adressoient leurs vœux pour obtenir le pardon de leurs fautes. Cette idole étoit d’une pierre noire, luisante & polie comme du marbre, & parée de rubans ; elle avoit à la levre inférieure des anneaux d’or & d’argent, avec un petit tuyau de crystal, d’où sortoit une plume verte ou bleue ; la tresse de ses cheveux étoit dorée, & supportoit une oreille d’or souillée par de la fumée, pour représenter les prieres des pécheurs. Cette statue avoit sur la poitrine un lingot d’or fort grand ; ses bras étoient couverts de chaînes d’or, & une grande émeraude formoit son nombril ; elle tenoit dans la main gauche une plaque d’or unie comme un miroir, d’où sortoient des plumes de différentes couleurs ; la main droite portoit quatre dards. Ce dieu étoit très-redouté des Mexiquains, parce qu’on craignoit qu’il ne punît & ne révélât les crimes que l’on avoit pu commettre. Sa fête se célébroit tout les quatre ans, c’étoit une espece de jubilé, qui apportoit un pardon général de toutes les fautes.

TESCHEN, (Géog. mod.) ville de la haute Silésie, aux confins de la Moravie, de la petite Pologne, & de la Hongrie, sur la rive droite de l’Else, à treize lieues de Cracovie au couchant, & à douze au levant d’Olmutz, avec un fort château. Elle est en partie sur une hauteur, & en partie dans une vallée.

C’est la capitale du duché de Teschen. Long. 36. 28. latit. 49. 45. (D. J.)

Teschen, duché de, (Géog. mod.) petit pays du royaume de Boheme, dans la haute Silésie. Il a la petite Pologne à l’Orient, la haute Hongrie au midi, & le duché de Rahbor au septentrion. Il tire son nom de sa capitale & unique place. (D. J.)

TESEGDELT, (Géog. mod.) ville d’Afrique, au royaume de Maroc, sur un rocher escarpé, proche de la riviere. Elle a un gouverneur au nom du chérif. On y recueille beaucoup d’orge & d’huile. (D. J.)

TESIIK-AGASI-BACHI, terme de Relat. c’est ainsi qu’on nomme en Perse le commandant de la garde du roi, composée de deux mille fantassins. (D. J.)

TÉSIN, le, (Géog. mod.) ou plutôt Tesino, en latin Ticinus, riviere d’Italie, dans le Milanez. Elle a deux sources, l’une au mont saint Gothard, & l’autre au bailliage de Bellinzone. Cette riviere baigne Pavie, & à quelques milles au-dessous se perd dans le Pô. (D. J.)

TESKEREGI BACHI, s. m. (Hist. mod.) grand officier de la Porte ottomane, pour l’administration des affaires de l’empire sous le grand visir. C’est le premier secrétaire d’état, chargé de toutes les affaires importantes qui se décident, soit au galibé divan, soit par le prince en son particulier. Le teskeregi-bachi expédie toutes les lettres patentes & missives du grand-seigneur, les saufs-conduits, kat-chérifs, & autres mandemens. Tous les secrétaires, tant du prince que des bachas, & des trésoriers de l’épargne, en un mot de tous ceux qui manient la plume pour les affaires de l’état, de la guerre & des finances, sont soumis à ce secrétaire majeur, qui est leur chef, ainsi que le porte son nom ; teskeregi en langue turque signifiant secrétaire ; & bachi, chef, c’est-à-dire chef ou surintendant des secrétaires. Guer. Mœurs des Turcs, t. II.

TESQUA ou TESCA, neut. pl. (Littérat.) étoit un mot sabin qui signifioit proprement des lieux embarrassés de ronces, & où il étoit difficile de pénétrer. On l’a employé ensuite pour désigner toutes sortes de lieux élevés, couverts de bois & d’un accès difficile. Les Grecs disoient δάσχια. Actius dans le Philoctète :

Quis tu es mortalis qui in deserta lemnia
Et tesca te adportas loca.


« Qui es-tu toi qui viens dans ces déserts de Lemnos, dans ces lieux inaccessibles & inhabités ? » Enfin comme les tesqua étoient des lieux sauvages & élevés ; on nommoit du même nom les lieux de cette espece destinés à prendre les augures, en considérant le vol des oiseaux. Tesqua, dans Varron, désigne aussi certains lieux inhabités à la campagne & consacrés à quelque divinité.

Horace dans son épître à l’intendant de sa terre, lui dit :

Nam quæ deserta & inhospita tesqua
Credis, amoena vocat, mecum qui sentit.


« Ces lieux que tu appelles une solitude affreuse, un homme qui les regarde de même œil que moi, les trouve des lieux enchantés. »

La terre d’Horace paroissoit à son intendant un désert, un lieu inhabité, parce qu’il n’y trouvoit ni cabaret, ni courtisane. (D. J.)

TESSARACONTA, (Antiq. grecq.) τεσσαράκοντα, c’est ainsi qu’on nomma chez les Athéniens quarante magistrats inférieurs qui dans le district des différens bourgs soumis à leur jurisdiction, décidoient des petites batteries entre particuliers & des procès dont la valeur en argent n’excédoit pas dix drachmes. Potter. Archæol. Græc. tom. I. p. 122. (D. J.)

TESSARACOSTON, (Antiq. grecq.) τεσσαράκοστον, solemnité religieuse qu’observoient les femmes