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chées aux branches par des pédicules assez gros.

De l’aisselle des pédicules, il sort des boutons, de la grosseur, de la figure & de la couleur d’une noisette ; ils sont couverts d’un petit poil blanc & couché, comme sur le satin. De ces boutons, il se forme des fleurs de la grandeur d’une piece de 24 sols ; ces fleurs sont doubles, rougeâtres comme de petites roses, & soutenues d’un calice : elles sont attachées à la branche immédiatement, & sans pédicules.

Les arbres de la seconde espece sont fort hauts ; la feuille en est arrondie, & ses fleurs qui sont grandes & rouges, mêlées avec les feuilles vertes, font un fort bel effet.

Les deux autres especes en portent aussi, mais plus petites & blanchâtres ; le milieu de cette fleur est rempli de quantité de petits filets, qui portent chacun un sommet jaune & plat, à-peu-près comme dans les roses simples, avec un petit pistil rond au milieu, soutenant une petite boule verte, laquelle en grossissant, forme le péricarpe qui renferme la graine. (D. J.)

TCHAOUCH, s. m. terme de relation, cavalier turc, de la maison du grand-seigneur ; les tchaouch ont le pas devant les spahis ; ils portent des pistolets aux arçons de leurs selles, & des turbans d’une figure plate & ronde. Duloir. (D. J.)

TCHELMINAL, voyez Chelminar.

TCHENEDGIR, s. m. terme de relation, officier de la table du grand-seigneur ; ils sont au nombre de cinquante pour le servir, & leur chef se nomme Tchenedgir-Bachi. Duloir. (D. J.)

TCHIAOUSCH-BACHI, s. m. terme de relation, commandant ou chef des chiaoux ; il garde avec le capidgi-bachi la porte du divan, quand il est assemblé, & ces deux officiers menent au grand-seigneur les ambassadeurs, quand il leur donne audience. Duloir. (D. J.)

TCHIGITAI, (Hist. nat.) grand animal quadrupéde, semblable à un cheval bai, clair, avec cette différence, qu’il a une queue de vache & de très-longues oreilles. Cet animal se trouve dans le pays des Tartares monguls, & en Sibérie où l’on en rencontre quelquefois des troupeaux entiers ; il court extrèmement vîte. M. Messerschmid qui en avoit vû, a appellé cet animal un mulet ; en effet, il ressemble beaucoup à un mulet, mais il a la faculté de se propager, ainsi il faudroit l’appeller mulet qui provigne. Voyez le voyage de Sibérie, de M. Gmelin.

TCHITCHECLIC, (Géog. mod.) ville du Mogolistan, long. selon M. Petit de la Croix, 117. 30. lat. 50. (D. J.)

TCHOHAGAR, s. m. terme de relation, porte-manteau du grand-seigneur ; c’est le troisieme page de la cinquieme chambre appellé khas-oda, c’est-à-dire chambre privée, qui a cet emploi. Duloir. (D. J.)

TCHORBA, terme de relation, c’est une espece de crême de ris, que les Turcs avalent comme un bouillon ; il semble que ce soit la préparation du ris dont les anciens nourrissoient les malades. (D. J.)

TCHORVADGI, s. m. terme de relation, capitaine de janissaires ; les tchorvadgis portent dans les céré-

monies des turbans pointus, du sommet desquels sort

une haute & large aigrette, plus grande encore que ne sont les panaches qu’on met en France sur la tête des mulets. Duloir. (D. J.)

TCHUCHA, s. m. (Minéralog.) espece de minéral ; c’est peut-être le cinnabre si rare de Dioscoride. Le meilleur vient de la ville de Chienteou, dans la province de Houguang : on le trouve dans les mines ; il est plein de mercure. On assure même que d’une livre de tchucha, on pourroit tirer un quart de livre de mercure ; mais le tchucha est trop cher pour faire cet essai : les grosses pieces sont de grand prix ; lorsqu’on le garde, il ne perd rien de sa vivacité & de sa couleur. Il a son rang parmi les remedes internes : pour cela on le réduit en une poudre fine ; & dans la lotion, on ne recueille que ce que l’eau agitée éleve & soutient. C’est alors un cordial chinois pour rétablir les esprits épuisés ; mais je crois qu’il ne produit guere cet effet. (D. J.)

TCHUKOTSKOI, (Hist. mod.) peuple de l’Asie orientale, qui habite les confins de la Sibérie, sur les bords de l’Océan oriental ; ils sont au nord de Korekis, & de la peninsule de Kamtchatka, qui est soumise à l’empire de Russie ; ils sont séparés du pays des Korekis, par la riviere Anadir, & vivent dans l’indépendance. Ces peuples habitent dans des cabanes sous terre, à cause de la rigueur du froid qui regne dans ce climat ; ils se nourrissent de poisson qu’ils pêchent dans la mer, ou de la chair des rennes, dont ils ont de grands troupeaux, & qu’ils emploient aux mêmes usages que l’on fait ailleurs des chevaux ; ils se font tirer par ces animaux attelés à des traîneaux, & voyagent de cette maniere. Ces peuples, ainsi que ceux de leur voisinage, n’ont ni idée de Dieu, ni culte, ni tems marqué pour faire des sacrifices ; cependant de tems à autre, ils tuent une renne ou un chien, dont ils fixent la tête & la langue au haut d’un pieu ; ils ne savent point eux-mêmes à qui ils font ces sacrifices, & ils n’ont d’autre formule que de dire ; c’est pour toi, puisse-tu nous envoyer quelque chose de bon.

Les Tchukotskoi n’ont point une morale plus éclairée que leur religion. Le vol est chez eux une chose estimable, pourvû que l’on ne soit point découvert. Une fille ne peut être mariée à moins qu’elle n’ait fait preuve de son savoir faire en ce genre. Le meurtre n’est pas non plus regardé comme un grand crime, à moins que ce ne soit dans sa propre tribu, alors ce sont les parens du mort qui se vengent sur le meurtrier. La polygamie est en usage parmi eux ; ils font part de leurs femmes & de leurs filles à leurs amis, & regardent comme un affront, lorsqu’on refuse leur politesse. Les Tchukotskoi sont de dangereux voisins pour les Korekis & pour les sujets de la Russie, chez qui ils font de fréquentes incursions.

TCHUPRIKI, (Hist. mod. économie.) c’est le nom que les habitans de Kamtschatka donnent à du poisson, moitié cuit & moitié fumé, dont ils se nourrissent, & qu’ils font aussi sécher pour le manger comme du pain. On assure que le poisson préparé de cette maniere est assez bon.

Fin du quinzieme Volume.