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de Pembroke qui lui témoigna beaucoup d’estime, & il fit si bien ses affaires dans cette maison, qu’il se vit en état d’acheter une terre ; mais ses poésies pastorales imprimées en 1625 à Londres, en deux tomes in-8°. lui procurerent une grande réputation, & elle n’est pas encore perdue, si je m’en rapporte au jugement de M. Philips & autres, dans leurs vies des plus célebres poëtes anglois. (D. J.)

TAVIUM, (Géogr. anc.) ville de la Galatie, dans le pays des Trocmi. Strabon, liv. XII. p. 567, après avoir donné à cette ville le titre de Castellum, lui donne celui d’Emporium. Pline, l. V. ch. xxxij. dit que c’étoit la premiere place des Trocmi, & Ptolomée, l. V. c. iv. la nomme la premiere, comme la métropole de ces peuples. (D. J.)

TAULAC, s. m. (Hist. nat. Minéralog.) nom donné par les peuples des Indes orientales à une espece d’orpiment qui y est fort commun. Il est d’un jaune sale, en partie composé d’une masse irréguliere, & en partie de petites lames semblables à des écailles de poisson ; toute la masse étant exposée au feu, brûle, jette des fumées abondantes, & se fond lentement ; les Indiens, après l’avoir calciné plusieurs fois, en font usage dans les fievres intermittentes. Woodward, catal. fossil. (D. J.)

TAULANTII, (Géog. anc.) peuples de l’Illyrie’, selon Thucydide, liv. I. qui les dit voisins d’Epidamnum. Polybe, l. II. Tite-live, l. XLIII. c. xx. & Ptolomée, l. III. c. xiij. font aussi mention de ce peuple. (D. J.)

TAUMALIN ou TAOMALI, s. m. ce mot en langage caraïbe, signifie sauce, à quoi la graisse des crabes & des tourlouroux a beaucoup de rapport par son état naturel ; aussi dit-on communément dans le pays un taumalin de crabe, un taumalin de tourlouroux ; cette substance étant cuite, n’a point le fastidieux des autres graisses ordinaires : c’est une espece de farce composée par la nature dans le corps des animaux de l’espece des chancres ; elle n’a besoin d’aucun assaisonnement ; sa délicatesse surpasse celle des sauces les plus fines ; son goût est exquis, & ne peut se comparer.

TAUNTON, (Géog. mod.) ville d’Angleterre en Sommersetshire, sur la rive droite du Taw, dans une agréable situation. Elle députe au parlement, & a droit de marché. Ses environs offrent de charmantes prairies, de beaux jardins, & un grand nombre de jolies maisons de campagne. Long. 14. 18. latit. 51. 22. (D. J.)

TAVOLARO, (Géog. mod.) petite île sur la côte orientale de la Sardaigne, à l’embouchure du golphe de Terra-Nova. C’est, à ce qu’on croit l’Hermæa Insula de Ptolomée, l. III. c. iij. (D. J.)

TAVON, s. m. (Hist. nat. Ornitholog.) oiseau de mer des îles Philippines ; il est noir, plus petit qu’une poule, mais il a les piés & le cou fort longs. Ses œufs qu’il pond sur le sable, sont aussi gros que ceux d’une oie ; on assure que lorsque les petits sont éclos, on y trouve le jaune entier, & qu’ils sont aussi bons à manger qu’auparavant. On prétend que la femelle rassemble ses œufs quelquefois au nombre de quarante ou cinquante, qu’elle enterre sous le sable ; lorsque la chaleur du soleil les a fait éclore, ils sortent du sable, & la mere qui est perchée sur un arbre, par ses cris les excite à forcer les obstacles & à venir auprès d’elle.

TAUORMINA ou TAORMINA, (Géog. mod.) anciennement Tauromenium, ville de Sicile, dans le val Demona, sur la côte orientale de l’île, entre le golphe de Saint-Nicolas au nord, & Castel-Schiso au midi. Elle a eu le titre de colonie, & l’on y voyoit encore dans le seizieme siecle, quelques ruines d’un temple d’Apollon, où les habitans alloient consulter son oracle, lorsqu’ils entreprenoient de voyager hors

de l’île. Long. 33. 12. latit. 37. 49. (D. J.)

TAUPE, s. f. (Hist. nat. Zoolog.) animal quadrupede qui a environ cinq pouces de longueur depuis le bout du museau jusqu’à la queue. La taupe vit sous terre ; elle est noire ; cependant il y en a aussi des blanches, & d’autres qui ont le corps comme marbré de taches noires & de taches blanches. Le poil est doux, court & épais ; le museau ressemble au groin du cochon ; le cou, les jambes & la queue sont très courts. Il y a cinq doigts à chaque pié ; ceux de devant sont très-larges, & ont des ongles plus grandes que ceux d’aucun autre animal à proportion de la grandeur du corps. Les piés de devant ont par leur conformation plus de rapport à des mains qu’à des piés ; la paume est tournée en-arriere, & les doigts sont dirigés obliquement en-dehors & en-bas, & très propres à jetter la terre à côté & en-arriere, lorsque l’animal la fouille pour s’y cacher. Les yeux sont extrèmement petits, en partie recouverts par la peau, & entierement cachés sous le poil ; on ne peut les trouver qu’en l’écartant à l’endroit de chaque œil.

La taupe de Virginie differe de la taupe de ce pays en ce qu’elle a le poil de couleur noirâtre, luisant & mêlé d’un pourpre foncé.

La taupe rouge d’Amérique n’a que quatre doigts aux piés de derriere, & seulement trois à ceux de devant ; le doigt extérieur des piés de devant est plus grand que les deux autres ; il a aussi un ongle plus fort, plus long, pointu & un peu recourbé. Le poil est d’un roux tirant sur le cendré clair. Au reste la taupe rouge d’Amérique ressemble à la taupe de ce pays-ci.

La taupe dorée de Sibérie ressemble à la précédente par la conformation des piés ; elle a le nez plus court que celui de la taupe de ce pays-ci ; mais elle est de la même grandeur. Le poil a diverses couleurs ; le verd & la couleur d’or y dominent. Regn. anim. Voyez Quadrupede.

Taupe, (Mat. méd.) Le sage Juncker lui-même compte le cœur & le foie de taupe parmi les bons remedes des convulsions épileptiques : mais c’est un éloge bien modeste, en comparaison de celui que les anciens pharmacologistes ont fait de la taupe ; ils ont mis parmi les remedes sa chair, sa tête, son sang, sa graisse & sur-tout ses cendres. Mais tous ces prétendus remedes, & même celui dont parle Juncker, sont absolument inusités.

Le bouillon de taupe est un remede de bonne-femme pour guérir les enfans de l’incommodité de pisser au lit. (b)

Taupe de mer. Voyez Scolopendre.

Taupe-Grillon. Voyez Courtilliere.

Taupe, s. f. (Chirurg.) espece de tumeur dure, qui survient à la tête, avec une ouverture par laquelle on peut exprimer la matiere ténace. Cette tumeur est un follicule membraneux, contenant une matiere grossiere, & ayant un trou au milieu. Ce petit réservoir qui contenoit auparavant une humeur fluide, se remplit d’une matiere épaisse, parce que ce qu’il y a de plus constant s’évapore, & ce qui reste s’épaissit toujours davantage, la tumeur recevant toujours une nouvelle matiere, devient toujours plus dure ; les liqueurs qui couloient dans la membrane s’y arrêtent & la gonflent ; d’un autre côté, les vaisseaux sanguins étant comprimés, le sang y coule plus lentement, s’y dépouille de sa partie fluide, & forme une couleur noire. Il semble résulter de-là qu’il y a des réservoirs où se ramasse la matiere que filtrent les arteres des réservoirs qui sont voisines des conduits excrétoires. Voyez Talpa. (D. J.)

TAUPIERE, s. f. terme de Jardinier. sorte de ratiere de forme ronde ou quarrée, qu’on fait de fer blanc ou de bois, & dont on se sert dans les jardins