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charnons ; & l’on marque avec un compas sur les porte-charnieres d’en-haut, la longueur des charnons des deux bouts, ou maîtres charnons ; puis avec une pointe on marque au-dessus & au-dessous sur les porte-charnieres, les places de tous les charnons. On désassemble le tout, puis dans les coulisses, partout où il doit y avoir un charnon soudé, on donne 2 ou 3 traits de burin transversalement pour donner de l’air à la soudure. On remet les charnons enfilés dans la coulisse du dessous ; on commence par lier les deux charnons du bout avec du fil de fer, puis les autres alternativement. Ensuite on retire le fil de fer passé dans les charnons, & tous les charnons de la coulisse d’en-bas tombent. On les reprend, & on les place & lie dans les intervalles de la coulisse d’en-bas, qui leur ont été marqués par la pointe à tracer, & les coups de burin transversals. Cela fait, on tient avec une pince à charnon, les charnons, & on les range selon l’assemblage marqué par les traits du burin donnés fort sur les bouts, dans le milieu des coulisses ; on commence par faire le couvercle sur la cuvette par le devant, & l’on abaisse les coulisses l’une vers l’autre, jusqu’à ce que les charnons se touchent ; puis avec une pointe on les fait engager les uns entre les autres, puis on pose un des maîtres charnons sur une enclumot perpendiculairement, & l’on frappe sur l’autre maître charnon avec un petit marteau, pour les serrer tous les uns contre les autres : en observant de se régler sur les traits de compas faits au-dessus qui déterminent la longueur des maîtres charnons. On voit bien qu’il y a entre chaque charnon & la coulisse opposée, l’intervalle au moins du fil de fer ; on frotte les fils de fer de sel de verre, pour empêcher la soudure de s’y attacher, puis on les soude ou ensemble, ou séparément. Si ensemble, on sépare beaucoup les coulisses ; si séparément, on commence par rocher avec une eau de borax, le dedans de la coulisse. On charge les charnons de soudure, coupée par paillons, qu’on ne met que d’un côté ; on roche d’eau de borax, on fait sécher, en posant après sur un feu doux ; & l’on observe que les paillons de soudure ne s’écartent point, jusqu’à ce que le borax ait fait son effet d’ébullition. Il est essentiel qu’une charniere soit proprement soudée. Pour cet effet, il faut mettre une juste proportion de soudure, tant pour ne point porter plusieurs fois au feu, s’il en manquoit, que pour éviter d’en charger les coulisses, ou de boucher quelques charnons, ou de souder la cuvette avec le dessus. Si on soude ensemble les deux pieces, on arrange sa piece sur un pot à souder, où l’on a préparé un lit de charbons plats ; on arrange sur la piece & autour, d’autres charbons allumés, laissant ou à découvert, ou facile à découvrir, la partie à souder. On a sa lampe allumée ; on entretient le feu avec un soufflet de loin, pour échauffer également la piece, en prenant soin de ne lui pas donner trop de chaleur : puis on la porte à la lampe, où on soude au chalumeau. On la tire du feu, on la laisse refroidir, on la déroche, & on la nettoye, c’est-à-dire qu’on enleve exactement toute la soudure, sans toucher au charnon, ni à la coulisse d’aucune façon. Pour cet effet, on a deux échoppes plates & inclinées ; l’une pour nettoyer à droite, l’autre à gauche, ou une seule à face droite. La charniere nettoyée, on la rassemble & on y passe une goupille facile. On a eu le soin de frotter les charnons de cire, afin que l’action de la soudure, s’il en est resté sur les charnons, soit moins violente. On fait aller les deux côtés, & si l’on apperçoit des traces sur les charnons, c’est une marque qu’il est resté de la soudure. Il faut tout démonter, & l’ôter ; c’est un défaut préjudiciable : & voilà la charniere montée.

Tabatiere de carton, maniere de fabriquer les

tabatieres de carton, rondes, quarrées & ovales. Il faut avoir des moules d’un bois bien sec ; les plus grands moules pour homme sont du numéro 36.

Ils vont toujours en diminuant d’une ligne jusqu’au numéro 30 inclusivement.

Les moules pour femmes sont des numéros 25 & 24, & plus petits si l’on veut, mais les deux premiers numéros sont les plus en usage.

Il faut observer qu’il faut que le bas des cuvettes aient une ligne de plus que le haut.

Il faut que les couvercles aient une ligne de plus que le haut des cuvettes, & le bas deux lignes, ainsi qu’aux boîtes quarrées & aux ovales.

Pour faire la colle il faut avoir de bonne farine de froment que l’on délaye bien avec de l’eau de fontaine ou de riviere ; quand elle est bien délayée & qu’il n’y reste plus de grumeaux, on la met dessus le feu, & on la remue toujours avec une grande spatule de bois de tous côtés, & au milieu du chaudron, afin qu’il n’y ait aucune partie qui s’y prenne ; qu’elle ne soit ni trop claire, ni trop épaisse, mais sur-tout qu’elle soit bien cuite.

Il ne faut point s’en servir qu’elle ne soit froide, & lorsqu’elle l’est, on leve la peau qui s’est formée dessus, que l’on jette.

Il faut que les bandes de papier ayent 18 lignes de hauteur, & pour les couvercles 9, & toute la longueur du papier, les feuilles de papier ouvertes en deux.

Les bandes pour les boîtes pour femmes auront 16 lignes, & pour les couvercles 8, & elles seront de la même longueur que les bandes pour les grandes.

Il faut mettre sur les grandes cuvettes pour homme 20 bandes, & autant aux couvercles.

Pour femmes il faut mettre 16 bandes, & autant aux couvercles. Aux cuvettes pour hommes on mettra 36 quarrés, & autant aux couvercles. Aux cuvettes pour femmes on mettra 30 quarrés & autant aux cuvettes. On donnera ci-après la grandeur des quarrés, & la maniere de les arranger.

Pour les boîtes quarrées & les ovales, il faut que les bandes aient 20 lignes de hauteur pour les cuvettes, & 10 pour les couvercles.

Il faut pour celles pour hommes 40 quarrés & 20 pour les couvercles.

A celles pour femmes 36 quarrés, & 18 aux couvercles.

Il faut avoir attention de donner à chaque coleuse le nombre de bandes & de quarrés qu’il lui faut, & prendre bien garde que chacune emploie le nombre qu’on lui aura donné, y en ayant beaucoup qui en cachent pour avoir plutôt achevé leur ouvrage, s’embarrassant fort peu que leurs boîtes soient fortes ou non ; ce qui cause beaucoup de préjudice à ceux qui entreprennent cette fabrique.

Il faut aussi avoir l’œil qu’elles ne cassent point leurs bandes & leurs quarrés.

Pour mettre les bandes, il faut avoir soin de coller la table, & de mettre les quatre bandes l’une à côté de l’autre, & mettre de la colle sur les bandes ; après quoi l’on prend une bande que l’on tourne au-tour du moule, ayant attention, lorsqu’on la tourne, de bien faire sortir la colle avant de mettre l’autre, & de même jusqu’à la fin des quatre bandes.

Il faut avoir attention que les quatre premieres bandes ne surpassent point le haut des cuvettes, ainsi que les bandes des couvercles.

Avant de mettre les bandes aux couvercles, il faut mettre aux cuvettes sept quarrés, trois d’abord collés l’un sur l’autre, & croisés, & les quatre autres ensuite, lorsqu’on aura bien fait sortir la colle de dessous les trois premiers, & ensuite faire sortir la colle des quatre autres.

Ensuite vous mettez les cuvettes au four pour les