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droite, sur laquelle le style ou gnomon d’un cadran est élevé.

Cette ligne est la section ou rencontre du plan du cadran, avec le plan d’un méridien qu’on suppose être perpendiculaire au plan du cadran. Ce méridien est toujours différent du méridien du lieu, à-moins que le plan du cadran ne soit horisontal, ou qu’il ne soit dans la ligne qui joint le levant au couchant : ainsi la méridienne d’un cadran differe presque toujours de la soustylaire ; car la méridienne d’un cadran est la ligne de section du plan du cadran avec le méridien du lieu. Au reste le point où ces deux lignes se rencontrent, est le centre du cadran ; car le sommet du style représente le centre de la terre, & par conséquent un point commun aux deux méridiens ; & le point de rencontre de la soustylaire & de la méridienne est encore un point commun aux deux méridiens, d’où il s’ensuit qu’une ligne menée par le sommet du style & par le point de rencontre des deux lignes dont il s’agit, seroit la ligne de section ou de rencontre des deux méridiens, & qu’ainsi cette ligne représente l’axe de la terre, c’est-à-dire lui est parallele. Or le point ou le plan d’un cadran est coupé par une ligne tirée du sommet du style parallelement à l’axe de la terre, est toujours le centre du cadran, & le point de rencontre des lignes horaires. Donc le point de rencontre de la soustylaire & de la méridienne est toujours le centre du cadran. (O)

Dans les cadrans polaires, équinoxiaux, horisontaux, méridiens & septentrionaux, la ligne soustylaire est la ligne méridienne, ou ligne de douze heures, ou l’intersection du plan sur lequel le cadran est tracé, avec celui du méridien du lieu, parce que le méridien du lieu se confond alors avec le méridien du plan. Voyez Méridien. (O)

SOUS-VENTRIERE, s. f. (Maréchal.) courroie de cuir qu’on met sous le ventre de chevaux de carrosse & de voiture, pour tenir leurs harnois en état.

SOUS-VICAIRE, s. m. (Hist. ecclésiast.) prêtre qui partage les fonctions du vicaire. Voyez Vicaire.

SOUS-YEUX, (Jardinage.) terme usité chez les Vignerons, qui s’emploie aussi par les Jardiniers pour exprimer de petits yeux ou boutons placés au-dessous des vrais yeux, & proche de la base ou empatement d’un rameau. Ces yeux inférieurs sont toujours plus petits du double que les yeux supérieurs, souvent même on a de la peine à les distinguer ; chacun de ces sous-yeux a une feuille qui lui sert de mere-nourrice, de même qu’en ont les vrais yeux, mais de moitié plus petite. Ils restent toujours nains, & ne produisent que des bourgeons nains. Formés les premiers, leurs feuilles viennent les premieres, & elles tombent de même. Chaque année à la pousse du printems, le plus grand nombre des sous-yeux avorte. La seve qui se porte par-tout avec véhémence dans cette saison, trouvant des conduits plus dilatés dans les véritables yeux, les préfere aux sous-yeux, dont les conduits & les passages sont trop étroits.

SOUTANE, s. f. terme d’Eglise, habit long & descendant jusque sur les talons que portent les ecclésiastiques, & que portoient autrefois les gens de justice sous leur manteau. Le pape porte toujours la soutane blanche ; les évêques la portent noire quand ils sont en deuil, ou hors de leur diocèse ; mais dans leurs diocèses & à certaines grandes cérémonies, ils ont droit de la porter violette. Les cardinaux la portent rouge. Il y a, dans le journal du palais, un arrêt qui a du rapport à l’obligation de porter la soutane sous les peines prononcées par le concile de Trente. Du Cange dérive le mot soutane de subtaneum, qui dans la basse latinité signifioit la même chose.

L’histoire de la chevalerie nous apprend que le gentilhomme novice qui devoit être fait chevalier, passoit la nuit précédente à prier Dieu dans une égli-

se ; son habit dans ce premier jour étoit une soutane

brune, toute unie & sans ornement ; le lendemain, il communioit, & alloit au bain où il quittoit l’habit d’écuyer. (D. J.)

SOUTANELLE, s. f. (Hist. ecclésiast.) petite soutane de campagne, qui ne descend que jusqu’au-dessous du genoux.

SOUTE, s. f. (Gram. & Jurisprud.) ou, comme on écrivoit autrefois, soulte, quasi solu tio, est ce que l’on donne pour solder un partage ou un échange.

Quand un lot se trouve plus fort qu’un autre, on le charge d’une soute en argent envers l’autre lot, pour rendre les choses égales.

De même dans un échange, quand l’héritage donné d’une part à titre d’échange, est plus fort que celui qui est donné en contr’échange, on charge celui qui a l’héritage le plus fort de payer une soûte à celui qui a le plus foible.

Dans les partages, la soûte suit la nature du partage, c’est-à-dire que quand il n’est point dû de droits seigneuriaux pour l’héritage que l’on a dans son lot, il n’en est pas dû non plus pour l’héritage ou portion que l’on conserve moyennant une soute.

Dans les échanges, au contraire la portion d’héritage pour laquelle on paye une soute, est réputée acquise par contrat de vente, & sujette aux mêmes droits que l’on paye en cas de vente. Voyez Droits seigneuriaux, Echange, Partage. (A)

Soute, (Marine.) c’est le plus bas des étages de l’arriere d’un vaisseau, lequel consiste en un retranchement enduit de plâtre, fait à fond de cale, où l’on enferme les poudres & le biscuit. Cette derniere est placée ordinairement sous la sainte-barbe ; elle doit être garnie de ferblanc, afin que le biscuit se conserve mieux ; & la soute aux poudres est placée sous celle-ci : mais il n’y a point de regle à cet égard. Voyez Vaisseau.

SOUTENEMENS, s. m. pl. (Gram. & Jurisprud.) sont des écritures fournies au soutien d’un compte, l’oyant compte fournit ses débats contre le compte, & le rendant compte pour réponse aux débats, fournit ses soutenemens. Voyez Compte, Débats, Oyant, Rendant. (A)

SOUTENIR, v. act. (Gram.) C’est supporter un fardeau ; cette poutre soutient seule tout le bâtiment. C’est tenir suspendu ; l’air soutient les nuages. C’est appuyer ; si je ne l’avois soutenu de la main, il tomboit à terre. C’est nourrir & fortifier ; ces viandes soutiennent long-tems. C’est résister ; il faut soutenir vigoureusement ce poste. Tenir la bride haute & ferme ; soutenez ce pas-là. Voyez les articles suivans.

Soutenir, v. act. en Musique, c’est faire exactement durer les sons toute leur valeur, sans se relâcher vers la fin, & sans en passer une partie dans le silence, comme font très-souvent les Musiciens, surtout les Symphonistes. (S)

Soutenir, (Marine.) on se sert de ce verbe pour exprimer l’effort d’un courant qui pousse un vaisseau dans un sens, tandis que le vent le pousse dans un autre sens ; de sorte que par ces deux forces il est porté dans sa véritable route.

Soutenir, (Marine.) on sousentend le pronom se. C’est demeurer dans le même parage, & ne pas dériver, nonobstant les courans ou la marée contraire, sans avancer cependant, ou sans avancer beaucoup.

Soutenir la main, (Maréchal.) ou soutenir un cheval, en termes de Manege, c’est tenir la bride ferme & haute, pour l’empêcher de tendre le col & de s’en aller sur les épaules.

On dit soutenir un cheval de la jambe de dedans ou du talon de dedans, lorsqu’il s’entable, & qu’en maniant sur les voltes sa croupe va avant ses épaules.