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ples avoient entr’autres une ville très-considérable, dans laquelle Munatius Plancus conduisit une colonie romaine du tems d’Auguste, comme le prouve une inscription recueillie par Gruter. L’itinéraire d’Antonin nomme cette ville Augusta Rauracum, & la marque sur la route de Milan à Mayence, en passant par les Alpes pennines. Le village d’Augst retient encore aujourd’hui l’ancien nom d’Augusta que portoit cette ville. (D. J.)

RAUSCHENBERG, (Géog. mod.) ancienne petite ville d’Allemagne dans le landgraviat de Hesse, au comté de Zigenhaim, entre Gemond & Schonstett. Cette ville a été ruinée par les flammes en 1266, en 1315, & en 1529. (D. J.)

RAUTY mummy, s. m. (Hist. des foss. exot.) ou rauty muddum ; nom donné par les peuples des Indes orientales à une substance fossile dont ils font grand cas ; c’est une espece de substance de la nature des sélenites qu’on trouve sur les plus hauts rochers, & qui est formée de la même maniere que le sélenite rhomboïde de l’Europe. On pulvérise ce fossile ; on le fait bouillir dans le lait, & on le donne dans les maux vénériens. Woodward, catalog. foss. tome II. page 9. (D. J.)

RAUVOLFE, rauvolfia, s. f. (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur monopétale tubulée, en forme de soucoupe, & profondément découpée. Le pistil sort du calice ; il est attaché comme un clou à la partie inférieure de la fleur, & il devient dans la suite un fruit presque rond, mou & plein de lait, qui renferme une ou deux semences dures. Plumier, nova plant. amer. genera. Voyez Plante.

RAW, apophyse de Raw, professeur d’Anatomie & de Chirurgie dans l’université de Leide, s’est rendu célebre par son savoir dans l’Anatomie, & par sa dextérité dans la Chirurgie. Il eut une dispute avec Ruich, au sujet de la découverte de la membrane du scrotum. Schmid a donné la figure de la longue apophyse du marteau, appellée apophyse de Raw. Voyez Marteau.

RAYAUX, s. m. pl. (terme d’ancien monnoyage) c’étoit le moule où l’on couloit les lames, appellé aujourd’hui moule. Voyez Moule.

RAYE, voyez Raie.

RAYER, v. act. (Gram.) c’est faire une raie ; vous avez rayé ce papier. C’est effacer d’une raie ; rayez cela de vos papiers. C’est gâter une surface polie par des traits qui lui ont ôté son uni ou son éclat ; cette pierre est rayée.

Rayer, terme d’Arquebusier, c’est faire une rayure en forme de vis dans le canon de l’arme à feu, afin qu’elle porte plus loin. (D. J.)

Rayer, en terme de Diamantaire, se dit de la poudre de diamant qui agissant sur le diamant toujours du même sens, y fait des traits comme la lime sur les métaux.

Rayer, en terme de Pâtissier, c’est faire des raies sur une piece de pâtisserie avec un couteau, en croix, & par forme d’ornemens.

Rayer, rayer les voies d’une bête, terme de chasse, c’est faire une raie derriere le talon de la bête ; cela ne se doit faire qu’aux bêtes que l’on a dessein de détourner : c’est ce qui la fait connoître à ceux qui sont aux bois.

RAYMI, s. m. (Hist. mod. culte.) c’est le nom que les anciens Péruviens donnoient à la grande fête du soleil ; elle se célébroit immédiatement après le solstice d’été. Tous les grands du royaume & les officiers se rassembloient dans la capitale : on se préparoit à la fête par un jeûne de trois jours, pendant lesquels on se privoit du commerce des femmes ; & il n’étoit point permis d’allumer du feu dans la ville. Les prêtres purifioient les brebis & les agneaux qui devoient être immolés en sacrifice, & les vierges

consacrées au soleil préparoient les pains & les liqueurs qui devoient servir d’offrandes & de libations. Le jour de la solemnité dès le grand matin, le monarque, à la tête des princes de sa maison, se rendoit à la place publique les piés nuds, & la face tournée vers l’orient, pour attendre le lever du soleil ; & par différens gestes ils marquoient le respect & la joie que leur causoient les premiers rayons. On célébroit les louanges du soleil par des hymnes, & le roi lui-même lui offroit des libations. Les grands du royaume faisoient les mêmes cérémonies dans d’autres places publiques de la ville de Cusco ; après quoi les différentes troupes se rendoient au grand temple, où il n’étoit pourtant permis qu’au roi & aux incas d’entrer. La cérémonie se terminoit par le sacrifice d’un grand nombre de brebis ; on choisissoit entr’autres un agneau noir pour consulter l’avenir ; on l’étendoit à terre la tête tournée vers l’orient, & le sacrificateur lui ouvroit le côté gauche pour en retirer le cœur & les poumons. Lorsque l’on ôtoit ces parties vives & palpitantes, on se promettoit un succès très favorable. Enfin, ceux qui assistoient à la fête faisoient rôtir la chair des victimes, qu’ils mangeoient avec dévotion & avec joie.

RAYN, (Géogr. mod.) petite ville d’Allemagne dans la basse Styrie, sur la Save, au sud-est de Cilley, avec un château. Cette petite ville a été endommagée d’un tremblement de terre qu’elle éprouva en 1640. (D. J.)

RAYON, s. m. terme de Géométrie, c’est le demi-diametre d’un cercle, ou la ligne tirée du centre à la circonférence. Voyez Diametre.

Le rayon s’appelle en Trigonométrie, sinus total. Voyez Sinus.

Il est évident par la définition & par la construction du cercle, que tous ses rayons sont égaux. Voyez Cercle.

Dans la haute Géométrie, le rayon de la développée, le rayon de la courbure, ou le rayon osculateur, radius osculi, est la ligne droite CM, (Pl. analys. fig. 12.) représentant un fil, dont le développement a formé la courbe AM. Voyez Développée, Osculation, Osculateur, &c. Chambers. (E)

Rayon astronomique, est un instrument autrement nommé arbalestrille. Voyez Arbalestrille.

Rayon, (Optique.) trait ou ligne de lumiere qu’on imagine partir d’un corps lumineux. Voyez Lumiere.

M. Newton définit les rayons les moindres parties de la lumiere, soit qu’elles soient successives dans la même ligne, ou contemporaines dans plusieurs, c’est-à-dire que, selon ce philosophe, un rayon de lumiere est une suite de plusieurs corpuscules en très-grand nombre, qui s’échappent du corps lumineux, & qui se suivent pour ainsi dire à la file & en ligne droite.

Il paroît en effet que la lumiere est composée de parties successives & contemporaines ; puisqu’on peut intercepter dans un endroit celles qui viennent dans un instant, & laisser passer celles qui lui succedent l’instant d’après, intercepter celles qui viennent dans le même instant dans un endroit, & les laisser passer dans un autre.

Un rayon est appellé direct, lorsque toutes ses parties comprises entre l’œil & l’objet lumineux sont en ligne droite. Ce sont les propriétés de cette espece de rayon, qui font le sujet de l’optique proprement dite. Voyez Optique.

Un rayon rompu est celui qui s’écarte de cette direction, ou qui se détourne de sa route en passant d’un milieu dans un autre. Voyez Réfraction.

Si un rayon après avoir frappé la surface d’un corps, retourne en-arriere, on l’appelle réfléchi. Voyez Réflexion.

Dans l’un & dans l’autre cas, le rayon qui tombe