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niers de Paris de faire les recherches accoutumées, ordonnées, & d’y procéder en toute diligence, donnant aide & confort les uns aux autres, selon l’exigence des cas, & que la nécessité le requiereroit.

Lorsque la capitation fut établie pour la premiere fois en 1695, il fut ordonné par un arrêt du conseil du 22 Février de ladite année, que les propriétaires qui habitoient leurs maisons à Paris, ou les principaux locataires, donneroient aux quarteniers qui en feroient la visite, une déclaration de toutes les personnes qui habitoient dans lesdites maisons, de leur état & qualité, à peine de répondre de la taxe des personnes omises, & du double de la taxe à laquelle ils seroient sujets contre ceux qui déguiseroient leurs qualités.

Par des lettres-patentes du 23 Mars suivant, données sur un arrêt du conseil du 12 du même mois, il fut ordonné que les quarteniers de la ville de Paris seroient chacun dans l’étendue de son quartier la recette, & recouvrement en détail des taxes de la capitation générale faite sur les bourgeois & autres habitans de ladite ville, ils furent dispensés par ces mêmes lettres de donner caution & de compter à la chambre des comptes, il fut seulement ordonné qu’ils compteroient au bureau de la ville ; mais la capitation ayant été supprimée après la paix de Riswick, & ensuite remise par l’édit du 12 Mars 1701, les quarteniers n’ont plus été chargés de la recette.

Le roi ayant par déclaration du 3 Décembre 1743, ordonné le rachat de la taxe des boues & lanternes, les quarteniers furent appellés avec les commissaires pour donner leur avis sur l’imposition de la taxe ou rachat sur chaque maison ; & à cette occasion ils assemblerent chacun dans leur hôtel les principaux propriétaires des maisons de leur quartier, pour entendre leurs observations sur la répartition de la taxe sur chaque maison.

Enfin les conseillers de ville assistent au nombre de quatre, & les quarteniers, au nombre de deux, aux assemblées qui se font pour le tirage des loteries royales. C’est ainsi que cela fut réglé par un arrêt du conseil d’état du 6 Décembre 1718, à l’occasion de la loterie qui avoit été établie en 1717, pour le remboursement des billets de l’état, le roi ayant ordonné que cette loterie seroit tirée chaque mois en présence du prevôt des marchands & échevins, & de six conseillers de ville sans aucune désignation précise des quarteniers, sa majesté déclara que son intention n’avoit point été de les exclure de ces assemblées, & pour ne pas diminuer leurs droits, sans néanmoins augmenter le nombre des personnes en présence desquelles la loterie devoit se tirer, le roi ordonna qu’au lieu de six conseillers de ville, il n’y en auroit que quatre, & qu’il y auroit deux quarteniers, ce qui a depuis toujours été observé de même au tirage des autres loteries royales.

Les quarteniers jouissent encore de plusieurs autres droits, privileges franchises & exemptions, ils ont entre autres droits celui de committimus, aux requêtes de l’hôtel & du palais à Paris, suivant un arrêt du conseil du 19 Février 1688, & lettres-patentes sur icelui.

Ils ont aussi droit de franc-salé.

Ils sont exempts du logement des gens de guerre, suivant une déclaration du 15 Mars 1655, qui leur accorde cette exemption dans leurs maisons sises tant dans la ville & fauxbourgs de Paris, que dans toute l’étendue du royaume.

Enfin ils participent en général à tous les droits & exemptions qui ont été accordés au corps des officiers de la ville de Paris.

Indépendamment des différens édits, déclarations, lettres-patentes & arrêts qui ont confirmé les privileges de tous les officiers qui composent le corps-de-ville en général, les privileges des quarteniers ont

été confirmés en particulier par un édit du mois de Janvier 1505, par des lettres-patentes du mois de Mai 1567, par d’autres lettres du mois de Juillet 1607, & encore d’autres lettres du mois de Février 1618, une déclaration du 15 Janvier 1655, un édit du mois de Mars 1669, un arrêt du conseil du 10 Juillet 1707.

Il faut encore remarquer que les quarteniers ont la nomination de trois lits à l’hôtel-Dieu de Paris, comme il résulte de trois délibérations du bureau de cet hôtel-Dieu, en date des 9 Juin 1708, 3 Juillet 1726, & 3 Juin 1747, par lesquelles, en considération de ce que M. le prevôt des marchands & échevins ont donné & concédé audit hôtel-Dieu 2 pouces d’eau, & aussi de ce que les conseillers de ville & quarteniers ont remis en faveur des pauvres, les droits qui leur étoient dûs pour cette concession, le bureau de l’hôtel-Dieu leur a accordé neuf lits à perpétuité dans les salles de l’hôtel-Dieu, pour coucher un malade seul dans chaque lit, la nomination de trois desquels appartiendra à MM. du bureau de la ville, trois autres à la compagnie des conseillers de ville, & les trois autres à celle des quarteniers, à condition qu’ils nommeront des malades de la qualité requise à l’hôtel-Dieu.

Sur ce qui concerne les quarteniers, on peut encore voir Bacquet, Papon, Bouchel, la Mare, Sauval, le recueil des ordonnances de la ville. (A)

QUARTER, s. m. (Mesure angloise.) c’est une mesure pour les grains, dont on se sert dans quelques lieux d’Angleterre, & particulierement à New castle. Il faut 10 quarters pour faire le last, & 10 gallons pour le quarter, le gallon pese depuis 56 jusqu’à 62 livres. (D. J.)

Quarter, terme d’escrime. V. Estocade de volte.

QUARTERON, s. m. terme de Négoce, c’est un compte qui fait le quart d’un cent.

Il y a beaucoup d’endroits en France, particulierement à Paris, où le quarteron de harengs, de coterets, de fagots, de foin, d’aiguilles & d’autres marchandises, est composé de vingt-six, savoir vingt-cinq qui est le quart du cent, & un qu’on donne par-dessus. Il est de même du demi-quarteron. Savary.

Quarteron, s. m. (Poids.) c’est le quart d’une livre ; le quarteron poids de marc est de quatre onces, & le demi-quarteron de deux onces, qui est la huitieme partie d’une livre.

Quarteron d’or, terme de Batteur d’or, c’est un petit livre de papier quarré, qui contient vingt-cinq feuilles d’or ou d’argent battu. Il y a des quarterons de trois pouces en quarré qui se nomment petite-mesure, & des quarterons de quatre pouces aussi en quarré, qui s’appellent grande-mesure. (D. J.)

Quarteron, en terme d’Epinglier, est une plaque de fer garnie à son extrémité inférieure, de maniere de dents de la longueur environ d’une ligne, au nombre de vingt-cinq. Sa partie supérieure est arrondie, il en sort vers le milieu un manche ou poignée de même matiere sur laquelle le marteau frappe. Il y a des quarterons dont les dents sont séparées par un intervalle qui en laisse douze d’un côté, & treize de l’autre, & d’autres qui n’ont aucune séparation. Il y a apparence que cet outil se nomme du nombre des trous qu’il fait sur le papier d’un seul coup. Voyez la fig. Pl. de l’Epinglier, qui représente la maniere de percer le papier avec un quarteron.

QUARTERONNÉ, adj. (Gramm.) nom qui est donné au Pérou à un enfant né d’un espagnol & d’une métice ou mulâtre. Les quarteronnés sont petits-fils d’un espagnol & d’une indienne du Pérou ou d’une négresse.

QUARTIENS, s. m. (Hist. mod.) nom d’une milice de Pologne & de Lithuanie, destinée à la garde des frontieres, & à empêcher les incursions des Tartares.