dont on se sert dans la plus grande partie de l’Europe ; ce n’est guere que par des noms particuliers, ou par d’autres soudivisions qu’il peut y avoir quelque différence. Voyez Livre, Gros, Denier, Marc, &c.
Chaque nation a cependant quelques sortes de poids particuliers. En Espagne, par exemple, il y a des arrobes qui contiennent 25 livres d’Espagne, ou un quart de quintal ; des quintaux machos qui sont de 150 livres, ou d’un quintal & demi ou de six arrobes ; des adarmes, qui sont la seizieme partie d’une once. Et pour l’or, il y a le castillan ou la centieme partie de la livre ; le tomin, qui est de 12 grains, ou d’un huitieme de castillan. Tous ces poids sont les mêmes dans la nouvelle Espagne.
Dans le Portugal il y a aussi des arrobes qui sont de 32 arates de Lisbonne, c’est-à-dire de 32 livres. Savary parle aussi du faratelle qui est de 2 livres de Lisbonne, & du rottoli qui est de 12 livres ; à l’égard de l’or on se sert du chego qui est de 4 karats ; & ce sont les mêmes poids dans les lieux de l’Orient soumis aux Portugais.
En Italie, & particulierement à Venise, on a le migliaro qui est de 4 mirres, la mirre qui est de 30 livres de Venise. Le saggir qui est de la sixieme partie d’une once. A Genes on emploie deux sortes de poids, les grands poids pour la douane, le poids de caisse pour les piastres & autres especes, la cantasa ou quintal pour les marchandises grossieres, la grande balance pour la soie crue, & la petite pour les marchandises plus précieuses.
En Sicile on a le rottolo qui pese 32 livres & demi de Messine. Savary.
En Allemagne, en Flandre, en Hollande, dans les villes hanseatiques, en Suede, en Danemarck, en Pologne, &c. on a des schipponds qui sont à Anvers & à Hambourg de 300 livres, à Lubec de 320, & à Konisberg de 400 livres. En Suede le schippond de cuivre est de 320 livres, & le schippond ordinaire de 400 livres. A Riga & à Revel le schippond est de 400 livres, à Dantzic de 340, en Norvege de 300, & à Amsterdam le schippond est de 300 livres, & se divise en 20 lysponds, lesquels valent chacun 15 liv. Idem.
En Moscovie on compte les marchandises en gros par bercheroct ou berkeirtz, qui sont de 400 de leurs livres. Ils ont encore le poët ou poëde, qui est de 40 livres, c’est-à-dire du bercheroct. Idem.
En Turquie à Smirne, &c. on compte par battman ou battemant qui sont de six occos ; l’occo est de 3 livres & d’Angleterre. Ils ont un autre battman beaucoup moindre, qui consiste, ainsi que le premier, en 6 occos ; mais ce sont des occos qui ne pesent que 16 onces d’Angleterre ; 44 occos de la premiere espece font un quintal turc.
Au Caire, à Alexandrette, à Alep, & à Alexandrie on se sert de rotto, rotton, ou rotoli. Le rotoli au Caire & dans les autres lieax de l’Egypte, est de 144 drachmes, & pese un peu plus que la livre angloise. A Alep il y a trois sortes de rotoli, le premier de 720 drachmes, vaut environ 7 livres d’Angleterre, & sert pour le cotton, la noix de galle, & autres marchandises en gros ; le second de 624 drachmes, & sert pour la soie, excepté la blanche, pour laquelle on emploie le troisieme rotoli, qui excede 600 drachmes.
A Seyde le rotto est de 600 drachmes.
Dans les autres ports du Levant que nous ne nommons pas ici, on se sert des mêmes poids, particulierement de l’occo, ou ocqua, du rotoli ou rotto.
Afin de faire voir la proportion de ces différens poids entre eux ; nous ajouterons une réduction des differentes livres dont on fait usage en Europe, & qui servent de regle fixe pour y rapporter tous les autres ; le calcul de ces poids a été fait avec beaucoup
de soins par M. Ricard, & a été publié dans la nouvelle édition de son excellent traité de commerce, 1722.
108 | d’Alicant | 105 | de Liége |
105 | d’Anvers | 114 | de Lisle |
120 | livres d’Arcangel, ou 3 poëdes | 143 | de Livourne |
105 | d’Arschot | 106 | de Lisbonne |
120 | d’Avignon | 109 | de Londres, poids d’avoir-du-poids |
98 | de Basle | 105 | de Louvain |
100 | de Bayonne | 105 | de Lubek |
166 | de Bergame | 141 | de Luques, poids-léger. |
97 | de Bergopsom | 116 | de Lyon, poids-de-ville |
95 | de Berg en Norvege | 114 | de Madrid |
151 | de Bologne | 105 | de Malines |
100 | de Bordeaux | 123 | de Marseille |
104 | de Bourg-en-Bresse | 154 | de Messine, poids-léger. |
103 | de Breme | 168 | de Milan |
125 | de Breslan | 120 | de Montpellier |
105 | de Bourges | 125 | bescherots de Moscovie |
105 | de Bruxelles | 100 | de Nantes |
111 | de Berne | 106 | de Nancy |
100 | de Besançon | 169 | de Naples |
100 | de Bilbao | 98 | de Nuremberg |
105 | de Bois-le-Duc | 100 | de Paris |
105 | de Cadis | 112 | de Revel |
105 | de Cologone | 109 | de Riga |
107 | de Copenhague | 100 | de la Rochelle |
87 | de Constantinople | 146 | de Rome |
113 | de Dantzic | 100 | de Rotterdam |
100 | de Dort | 96 | de Rouen, poids de vicomté. |
97 | de Dublin | 100 | de Saint-Malo |
97 | d’Edimbourg | 100 | de Saint-Sébastien |
143 | de Florence | 156 | de Saragosse |
98 | de Francfort-sur-Mein | 106 | de Séville |
105 | de Gand | 114 | de Smirne |
89 | de Genève | 110 | de Stettin |
163 | de Gènes, poids-de-caisse. | 81 | de Stockholm |
102 | de Hambourg | 118 | de Toulouse & haut Languedoc |
125 | de Koenigsberg | 151 | de Turrin |
106 | de Leyde | 158 | de Valence |
105 | de Leypsic | 182 | de Venise, petit poids. |
Poids des différens lieux des Indes orientales. Dans la Chine on emploie pour les marchandises en gros le pico, qui est de 100 catis ou cattis, quoique quelques auteurs le font de 126. Le cati se divise en 16 taels ou tales, chacun valant 1 > d’once d’Angleterre, ou le poids d’un rial & , & se divisant en 10 mas ou masses, lesquelles masses valent chacune 10 condrins ; de sorte que le pico chinois monte à 137 livres angloises avoir-du-poids, & que le cati pese 1 livre 8 onces ; le pico pour la soie est de 66 catis & ; le batias, bakaise ou bars contient 300 catis.
Les Tonquinois se servent des mêmes poids & des mêmes mesures que les Chinois. Les Japonnois n’ont qu’une sorte de poids qui est le catt ; mais il differe du cati des Chinois, en ce qu’il contient 20 taels.
A Surate, à Agra, & dans les autres lieux de l’obéissance du Grand-Mogol, on se sert du man ou maund, qui sont de deux especes ; le man royal ou poids de roi, & le man ordinaire. Le premier est employé à peser toutes les denrées communes, & contient 40 seerson ou serres équivalentes aux livres de Paris, quoique Tavernier prétende qu’elles soient