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meilleurs & des plus frequentés de tout le royaume. Il est défendu par trois forts & une citadelle. Le chevalier Drake partit de ce port en 1577, pour faire le tour du monde. Cette ville a titre de comté, & envoie deux députés au parlement. Long. 13. 30. latit. 50. 22.

Glanvill (Joseph) savant & spirituel écrivain du xvij. siecle, naquit à Plimouth, & fit des ouvrages très-estimables. Il publia en 1661 un livre intitulé la vanité des Décisions, prouvée par l’imperfection de nos connoissances. Il joignit à ce discours quelques réflexions contre le péripatetisme, & une apologie pour la Philosophie. L’année suivante il mit au jour son livre intitulé Lux orientalis, ou Recherches sur l’opinion des sages de l’orient, touchant la préexistence des ames. En 1665, parut un autre de ses ouvrages sous le titre de Scepsis scientifica, London, 1665, in-4°. En 1666 il donna son Plus ultra, ou les progrès des Sciences depuis le tems d’Aristote. Il prouve dans cet ouvrage que les deux principales voies d’avancer les sciences, sont 1°, d’augmenter l’histoire des faits ; 2°, de multiplier le commerce & la communication des connoissances. En 1670 il mit au jour une brochure rare & précieuse, intitulée Eloge & Défense de la raison en matiere de religion ; contre l’incredulité, le scepticisme & le fanatisme de toutes les especes. L’année suivante 1671, parut sa Philosophia pia, ou discours sur le caractere & sur le but naturel de la Philosophie expérimentale, cultivée par la société royale, in-8°. Ces divers ouvrages & quelques autres du même auteur, mériteroient d’être recueillis en un seul corps. Il y regne du génie, du savoir, une imagination vive, belle & agréable, outre que l’auteur possédoit parfaitement sa langue, & qu’il est le premier qui a établi que la religion chrétienne est fondée sur la raison. Il mourut en 1680, à l’âge de 44 ans. Son article est très-instructif dans le dictionnaire de M. de Chaufepié. (D. J.)

Plimouth, la nouvelle, (Géog. mod.) the new-Plimouth, ville de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle Angleterre, sur la côte méridionale d’une baie que forme le cap de Cod, vers le midi de Boston. La premiere colonie angloise qui s’y établit, partit de Plimouth en Devonshire en 1520 ; cette colonie s’augmenta bientôt par la venue d’autres habitans qui, pour la plus grande partie, étoient puritains. (D. J.)

PLINGER la chandelle, (Chandelier.) c’est donner la premiere trempe à la chandelle commune, c’est-à-dire, à celle qu’on fait en plongeant les méches dans le suif fondu. La seconde couche se nomme retourner ; la troisieme, remettre ; pour la pénultieme, on dit mettre prêtes, & pour la derniere, rachever. Entre la troisieme trempe qu’on appelle aussi remise, & la pénultieme, il y en a quantité d’autres, suivant la grosseur & le poids des chandelles ; mais qui n’ont point de nom particulier. Savary.

PLINE, plinia, s. f. (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur monopétale, campaniforme, ouverte & profondement découpée. Le pistil sort du calice & devient dans la suite un fruit mol, rond & strié, qui contient une semence de la même forme. Plumier, nova plant. amer. gen. Voyez Plante.

Ce genre de plante a été décrit par Plumier & Linnæus : en voici les caracteres. Le calice de la fleur est petit, applati, & consiste en une seule feuille ; la fleur est aussi composée d’un seul pétale qui est divisé en cinq parties égales. Les étamines sont des filets nombreux, très-déliés, & de la longueur de la fleur ; les bossettes des étamines sont fort menues ; le germe du pistil l’est aussi ; le stile est pointu & de la longueur des étamines ; le stigma est simple, le fruit est une baie grosse, ronde, sillonnée, contenant une seule loge dans laquelle est une graine grosse, lisse,

& sphérique. Linnæi, gen. plant. 239. Plumier, gen. 11. (D. J.)

PLINTHE, s. f. (Archit.) mot dérivé du grec πλίνθος, brique. C’est une table quarrée sous les moulures des bases d’une colonne & d’un piédestal.

Plinthe arrondie, c’est une plinthe dont le plan est rond, ainsi que le tore, comme le toscan de Vitruve.

Plinthe de figure, c’est la base plate, ronde ou quarrée qui porte une statue.

Plinthe de mur, moulure plate & haute, qui dans les murs de face marque les planchers, & sert à porter l’égoût d’un chaperon de mur de clôture, & le larmier d’une souche de cheminée.

Plinthe ravalée ; plinthe qui a une petite table refouillée, quelquefois avec des ornemens, comme des portes, guillochis, entrelas, &c.

Il y a de ces plinthes au palais Farnèse, à Rome. (D. J.)

Plinthe, (Menuiserie.) se dit d’une planche mince, & de la largeur convenable, qui regne au bas des lambris tout au pourtour. Voyez nos Planches d’Architecture.

Plinthe se dit encore d’une pierre quarrée qui est au bas des chambranles des portes & des cheminées, & aussi au bas des portes à placard. Voyez nos Planch. de Menuiserie & les Planch. d’Architect.

Plinthes, sont aussi de petits quarrés de bois qui recouvrent l’assemblage des petits bois des croisées.

Plinthes élégies, sont les mêmes plinthes que celles ci-dessus, avec cette différence qu’elles ne sont point rapportées comme les autres, mais reservées dans la masse, ce qui rend l’ouvrage plus solide.

PLINTHINE, (Géog. anc.) dans Strabon Plinthyna, ville que Ptolomée, liv. IV. ch. v. place dans la Marmarique sur la côte du Nôme maréotique en Egypte. Cette ancienne ville s’appelle présentement la Tour des Arabes. (D. J.)

PLINTHITIS, (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs à un espece d’alun qui se trouve, dit-on, dans l’Archipel, sous la forme de feuillets, ce qui l’a aussi fait appeller placitis.

PLINTHIUM, s. m. (Chirurgie anc.) machine de chirurgie des anciens pour les luxations. Oribase l’appelle plinthium Nilei, parce qu’elle avoit été inventée par Nileus.

Elle consiste dans une maniere de cadre plus long que large, les côtés les plus longs ayant 4 palmes de longueur, & un pouce d’épaisseur, & les plus courts ayant une palme de long sur la même épaisseur ; ceux-ci, qui servent de traversiers, ont dans leur milieu un trou par où passent des lacs, & les plus longs ont un trou rond assez ouvert pour passer un essieu, dont la tête, qui excéde le côté gauche, a un manche ou manivelle. Ils ont aussi quatre anneaux de fer avec autant de courroies pour attacher le plinthium à une échelle. L’essieu a à ses deux extrémités deux roues remplies de crans, & des arrêts pour arrêter fermement l’essieu, en tournant avec le manche. Lorsque l’os du coude luxé ne pouvoit pas être remis par une bande passée sous l’aisselle, ni par un linge roulé en peloton, on attachoit le plinthium à l’échelle, & le coude serré étoit étendu par les lacs de la machine. On en trouvera la figure dans l’arsenal de Scultet, tab. xxij. c’est tout ce qu’il faut savoir de cette machine des anciens, dont on ne fait plus d’usage depuis long tems. (D. J.)

PLIOIR, s. m. en terme d’Epinglier Aiguilletier, est un outil composé d’une lame de fer pliée sur elle-même, qui se termine par une queue qui entre dans un manche de bois, on met l’aiguille dans ce plioir pour la plier à la longueur que son numero exige ; ce qui fait qu’il faut autant de plioirs qu’il y a de différens