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mais il faut convenir que le mot vixit, il a vécu, a une toute autre grace que le terme françois, il est mort. (D. J.)

Paroles de présent, (Jurisprud.) sont une déclaration que deux personnes, après s’être présentées à l’église & à leur curé, feroient devant un notaire, qu’ils se prennent pour mari & femme.

Ces sortes de déclarations sont présentement nulles, & il est défendu aux notaires de les recevoir. Voyez le mot Mariage. (A)

Paroles, c’est le nom qu’on donne en Musique au poëme sur lequel le compositeur travaille, & en général au texte, vers ou prose, qui répond aux notes de la musique. Ainsi on dit d’un opéra que la musique en est passable ou bonne ; mais que les paroles en sont détestables. Il arrive rarement qu’on dise le contraire. Voyez Opera. (S)

Parole, adj. dans l’Art militaire, se dit d’un prisonnier de guerre qui obtient la liberté de retourner dans son pays, ou vers ceux de son parti, après avoir promis de revenir dans un tems prescrit, s’il n’est point échangé ; on dit qu’il s’en va sur sa parole. Chambers.

PAROLI, s. m. faire paroli ; (jeu de Pharaon.) c’est jouer le double de ce qu’on a joué la premiere fois ; on appelle paroli de campagne, celui que fait un joueur avant que sa carte soit venue, comme s’il avoit déja gagné. Les banquiers doivent être bien exacts & vigilans à prendre garde qu’on ne leur fasse des parolis de campagne, autrement ils seroient bientôt débanqués s’ils se reposoient sur la bonne foi de certains joueurs qui ne sont pas scrupuleux. Acad. des jeux. (D. J.)

PARONOMASE, ou PARONOMASIE, subst. f. (Littéreture.) figure de Rhétorique, dans laquelle on se sert à dessein de mots dont le son est à peu près le même, quoiqu’ils présentent un sens fort différent.

Ce mot est formé du grec παρὰ, proche, & ὄνομα, nom ; c’est-à-dire proximité ou ressemblance de deux noms.

Ainsi l’on dit, ces peuples sont nos ennemis, & non nos amis. Cicéron dit à Antoine dans une de ces Philippiques : cum in gremio… mentem & mentum deponeres & Atticus, consul ipse parvo animo & pravo, facie magis quam facetiis ridiculus ; & ces phrases de S. Pierre Chrysologue, monachorum cellulæ jam non eremiticæ, sed arematicæ, & ailleurs, hoc agant in cellis quod angeli in cœlis. C’est ce que nous appellons jeux de mots : ceux que nous avons cités comme exemples & non comme modeles, perdroient en françois le sel qu’y ont prétendu mettre leurs auteurs, & qui pour le bon goût, est un sel bien affadi.

Les Grecs aimoient volontiers cette figure, ainsi Hérodote dit παθήματα μᾶλλον, quæ nocent, docent ; & Apollodore, peintre célebre, avoit mis à un de ses ouvrages cette inscription :

Μωμήσεταί τις μᾶλλον, ἢ μιμήσεται.
Il sera plus facile de s’en moquer que de l’imiter.

D’autres auteurs regardent la paronomase comme une répétition du même nom, mais après y avoir fait quelque changement, soit en ajoutant, soit en retranchant ; & en ce sens, cette figure n’est point une froide allusion d’un mot à l’autre ; mais souvent une figure de pensée. Tel est ce bel endroit de l’oraison de Cicéron pour Marcellus : « Vous avez, ce semble, vaincu la victoire même (il parle à César), en remettant aux vaincus ce qu’elle vous avoit fait remporter sur eux ; car votre clémence nous a tous sauvés, nous que vous aviez droit, comme victorieux, de faire périr. Vous êtes donc le seul invincible », &c. Corneille a dit aussi dans le Cid, par la même figure,

Ton bras est invaincu, mais non pas invincible.

PARONS, ou PACRONS, s. m. (Faucon.) ce

sont les peres & meres de tous les oiseaux de proie

PARONYCHIE, s. m. (Hist. nat. Bolan.) paronychia, genre de plante à fleur sans pétales, composée de plusieurs étamines qui sortent d’un calice en forme de bassin découpé en cinq parties terminées par une sorte de capuchon. Le pistil devient dans la suite une semence arrondie & rentermée dans une capsule pentagone qui a servi de calice à la fleur. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Dans ce genre de plantes la racine est vivace, le calice est fait en forme de godet, & divisé en cinq parties qui ont la figure d’un capuchon. La fleur consiste en cinq étamines ; l’ovaire qui est placé au centre du calice produit un tube droit, & se change avec le calice en un fruit pentagone qui ne contient qu’une seule semence. Les fleurs sont entourées d’une infinité de paillettes fort minces, argentées, & disposées circulairement. Tout cela donne un aspect agréable à cette plante, & lui a valu en françois le nom de renouée, argentée. Tournefort en compte six especes, & met à la tête la paronychie d’Espagne, paronychia hispanica, I. R. H. 507 ; en anglois, the white small knot-grass.

Elle pousse des tiges longues d’environ demi-pié, nouées & éparses, & couchées à terre. Ses feuilles sont semblables à celles du polygonum, mais plus petites & plus courtes. Sa fleur a plusieurs étamines, soutenues par un calice découpé en cinq quartiers, & terminé par une maniere de capuchon. Ce calice devient quand la fleur est tombée, une capsule relevée de cinq côtes, laquelle renferme une semence orbiculaire. Sa racine est longue, assez grosse, divisée en plusieurs petites branches ligneuses & blanches. On estime cette plante astringente. Elle croît dans les pays chauds aux lieux pierreux & montagneux. (D. J.)

PARONYCHIE, subst. fem. (Medecine.) espece de tumeur ou d’inflammation qui vient au bout des doigts & à la racine de l’ongle. Voyez Panaris.

PARONYME, s. m. (Grammaire.) Aristote appelle paronyme tout ce qui reçoit sa dénomination d’un autre mot qui est d’une différente terminaison ; par exemple, justus & juste sont des paronymes, parce que l’un & l’autre dérivent du mot justitia. A proprement parler les paronymes sont des mots qui ont quelqu’affinité par leur étymologie. Les scholastiques les appellent en latin agnominata, & en parlent dans la doctrine des anté-prédicamens.

PAROPAMISUS, (Géog. anc.) montagne d’Asie, qui selon Arien, faisoit partie du mont Taurus. Elle donnoit son nom à une contrée nommée Paropamisadarum regio. On lit dans les anciens écrivains Paropamisus, Parapamisus. Strabon & Pline ont la derniere ortographe ; Arien & Quinte-Curce gardent la premiere, que suivent presque tous les modernes.

Les anciens nous apprennent que les Macédoniens pour faire plaisir à Alexandre, donnerent à cette montagne le nom de Caucase ; cependant non-seulement Quinte-Curse & Arrien, mais encore Strabon & Ptolomée distinguent le Caucase du Paropamisus, car dans la description de cette contrée, ils font mention de l’une & de l’autre de ces montagnes. Mais ils different entr’eux par rapport à la situation.

Paropamisus, ou Paropanisus, est aussi le nom d’un fleuve de Scythie, selon Pline, liv. IV. c. xiij. Le P. Hardouin croit que c’est aujourd’hui l’Oby.

PAROPTESE, s. f. (Lexicog. médicin.) παρόπτησις, de ὀπτάω, je rôtis ; c’est une maniere de provoquer la sueur en approchant le malade d’un feu de braise vive, ou en l’enfermant dans une étuve.

PAROPUS, (Géogr. anc.) ville de Sicile, selon Ptolomée, liv. I. chap. xxiv. qui la place sur la côte septentrionale, près d’Himerre. Frazel juge que cette ville est présentement Colisano.