Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 12.djvu/468

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PETRAS, (Géog. mod.) nom moderne du Pélion montagne de Thessalie. Voyez Pélion. (D. J.)

PETREAU, s. m. (Jardinage.) est le peuple qui croît au pié des poiriers & pommiers, & qui sert à les replanter & à les produire.

PETREL, s. m. (Hist. nat. Ornitholog.) Pinçon de mer, oiseau de tempête, plautus minimus procellarius, Klein ; oiseau qui a six pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, & un pié d’envergure ; les aîles étant pliées excedent de plus d’un pouce le bout de la queue ; le bec est noir & il a un pouce de longueur ; les narines se trouvent placées dans un tubercule qui est au milieu de la piece supérieure du bec ; le sommet de la tête & le dos sont noirâtres ; il y a sur le croupion une grande tache blanche ; le ventre & les ailes ont une couleur moins foncée que celle du dos ; la queue a un pouce & demi de longueur, elle est composée de douze plumes qui sont toutes brunes ; les piés & les jambes ont une couleur brune foncée. On a donné au petrel le nom d’oiseau de tempête, parce qu’il vient se cacher derriere les vaisseaux qui sont en mer, lorsqu’on est menacé d’une tempête. Hist. nat. des oiseaux par Derham, tom. III. Voyez Oiseau.

PETREUX, en Anatomie, nom de l’apophyse pierreuse de l’os temporal ; on la nomme aussi le rocher. Voyez Temporal.

Les sinus petreux de la dure-mere sont au nombre de six, trois de chaque côté ; un antérieur sur l’angle antérieur du rocher ; un moyen ou angulaire, sur l’angle postérieur supérieur du rocher, & un inférieur. Les deux inférieurs achevent avec les sinus occipitaux, le sinus circulaire autour du grand trou occipital. Voyez Rocher.

PETRÆA, s. f. (Hist. nat. Botan.) nom donné par Houston à un genre de plante, en l’honneur du lord Petre : en voici les vrais caracteres d’après Linnæus. Le calice particulier de la fleur est large, coloré, & composé d’une seule feuille, divisée en cinq segmens obtus & déployés ; ils subsistent avec le fruit ; la fleur est irréguliere, plus petite que le calice, & monopétale ; les étamines sont quatre filets inégaux en grandeur, mais tous cachés dans le calice de la fleur ; les bossettes des étamines sont simples ; le germe du pistil est ovale ; le stile est simple & de la longueur des étamines ; enfin le stile du pistil est obtus. (D. J.)

PETRICHERIE, s. f. (Pêcherie.) terme de marine qui se dit de tout l’appareil qui se fait pour la pêche des morues, comme chaloupes, hameçons, couteaux, lignes, &c. Les Basques & les autres Terre-neuviers qui vont à cette pêche, ont emprunte ce mot des Espagnols qui appellent petrechos, un équipage de guerre ou de chasse.

PÉTRIFIANT, adj. (Physiq.) une chose qui a la faculté de pétrifier, ou de changer les corps en pierres. Voyez Pierres.

Les Physiciens parlent d’un principe pétrifiant, d’un esprit pétrifiant, d’un suc pétrifiant. Les eaux ou fontaines pétrifiantes, sont celles qui contenant des parties pierreuses dissoutes, & qui y nagent, les déposent sur le bois, sur les feuilles, & sur d’autres corps qu’on y plonge ; de sorte qu’après que ces parties s’y sont durcies en une espece de croûte, on regarde ordinairement ce qui en résulte comme des pétrifications. Voyez Fontaine, Pétrification.

PETRIFICATION, s. f. (Hist. nat. Minéralogie.) c’est une opération de la nature, par laquelle un corps du regne végétal, ou du regne animal, est converti en pierre, en conservant toujours la forme qu’il avoit auparavant.

Toutes les pierres ne sont formées que par la réunion de molécules terreuses qui ont été on dissoutes, ou détrempées dans de l’eau, voyez l’article Pierres.

C’est donc aux eaux seules que l’on doit attribuer la pétrification ; ainsi il s’agit d’examiner de quelle maniere cette opération se fait. Nous prendrons pour exemple le bois, & nous allons considérer comment cette substance, dont le tissu est lâche en comparaison de celui des pierres, peut devenir un corps dur, pesant & compacte, sans rien perdre de sa forme.

Le bois, suivant les analyses, est composé ; 1°. d’une terre qui lui sert de base, ainsi qu’à tous les corps de la nature ; 2°. d’une portion d’eau qui entre dans sa combinaison ; 3°. d’une substance que l’on nomme extractive, qui est ou une gomme, ou une résine, ou qui est l’une & l’autre à la fois ; 4°. d’une substance saline, qui est tantôt de la nature du vitriol, tantôt de celle du nitre, tantôt de celle du sel marin. Le bois est formé par l’assemblage d’un amas de filets ou de fibres, qui sont autant de tuyaux qui donnent passage à la seve ; & il est rempli de pores qui vont du centre à la circonférence. Lorsqu’un morceau de bois est enfoui en terre, il ne tarde point à être pénétré par l’eau ; ce fluide en s’insinuant par ses pores & ses fibres, dissout peu-à-peu les substances dont il est le dissolvant, telles que les parties salines, les parties gommeuses, &c. & s’unit avec l’eau qui étoit déjà contenue dans le bois, & qui faisoit partie de sa combinaison ; par ce moyen il se fait une décomposition du bois, ses parties se détachent les unes des autres ; les pores & les tuyaux se dilatent & s’agrandissent, l’eau y entre comme dans une éponge. Quoique privé de plusieurs de ses principes, le bois conserve son tissu & sa forme, il lui reste encore la terre qui lui sert de base. En effet lorsqu’on brûle une plante avec précaution, c’est-à-dire en la garantissant du vent, il reste une cendre qui est pour ainsi dire le squelette de la plante ; & cette cendre n’est autre chose que la terre & la partie saline de cette même plante. L’eau en circulant sans cesse dans ces fibres ou tuyaux vuidés, y dépose peu-à-peu les molécules terreuses dont elle-même est chargée ; ces molécules se combinent avec celles qui entroient dans la combinaison du bois, elles s’y moulent, elles remplissent, & à l’aide de l’évaporation, ces molécules accumulées se lient les unes avec les autres, & le bois changé en pierre conserve la même forme qu’il avoit auparavant. Alors le bois devient une masse de pierre qui est ou calcaire, ou argilleuse, ou de la nature du caillou & de l’agate, suivant la nature des molécules terreuses que les eaux ont ou dissoutes, ou détrempées, & qu’elles ont charriées & déposées dans les fibres du bois.

Pour que cette opération se fasse, il est aisé de concevoir qu’il faut que la terre dans laquelle est renfermé le corps qui doit se pétrifier, ne soit ni trop seche, ni trop humide. Trop d’eau pourriroit le bois trop promptement, & le réduiroit en terre, avant que les molécules eussent eu le tems de se disposer peu-à-peu, & de se lier les unes aux autres. D’un autre côté, un terrein trop sec ne fourniroit point l’eau qui, comme on a vu, est absolument nécessaire à la pétrification. L’eau ne doit point être en mouvement, parce qu’elle ne pourroit point déposer les molécules dont elle est chargée. Enfin il faut que le corps qui doit se pétrifier, soit garanti du contact de l’air extérieur, dont le mouvement trop violent nuiroit au travail de la nature.

Quelques personnes n’admettent point de pétrification véritable ; elles paroissent fonder leur sentiment sur une dispute de mots. Il est bien certain que toutes les parties du bois ne sont point converties en pierre, il n’y a que celles qui sont terreuses qui soient propres à entrer dans la nouvelle combinaison qui se produit. Quant aux autres principes après avoir été chassés, ils sont remplacés par les molécules que les eaux déposent : c’est ce remplacement que l’on appelle pétrification. Dans ce sens, il y auroit de l’absur-