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5978 : on sait qu’il faut d’abord savoir combien de fois 5978 est contenu dans 56013. Descendez (fig. 12. alg.) au-dessous du diviseur jusqu’à ce que vous soyez arrivé à la derniere tranche horisontale, dont les nombres étant ajoutés comme dans la multiplication, de rhombe en rhombe, donnent 53802, qui est le plus grand nombre au-dessous de 56013 ; écrivez 9 au quotient, & retranchez 53802 de 56013, le reste sera 2211 : descendez 8, & opérez sur le nombre 22118, comme vous avez fait sur 56013, vous trouverez dans la troisieme tranche horisontale le nombre 17934, qui est le plus grand au-dessous de 22118 ; écrivez 3 au quotient, & opérez sur le second reste, comme vous avez fait sur le premier, vous trouverez encore le chiffre 7, que vous écrirez au quotient, qui par conséquent sera 937 sans reste. Chambers. (E)

On trouve dans l’histoire de l’académie de 1738, une méthode présentée par M. Rauslain, pour faire les multiplications & divisions par de nouvelles baguettes différentes de celles de Neper. Nous y renvoyons le lecteur, en ajoutant que toutes ces opérations sont plus curieuses dans la théorie, qu’utiles & commodes dans la pratique : il est bien plus court de savoir par cœur la table de multiplication ou table de Pythagore, que d’avoir recours, pour chaque multiplication qu’on veut faire, à des baguettes qu’on n’a pas toujours sous la main, & dont l’arrangement demande d’ailleurs un peu de tems & d’attention. (O)

NEPETA, (Géogr. anc.) ville d’Italie dans la Toscane, dont Tite-Live & Ptolomée parlent ; c’est aujourd’hui la ville de Népi, entre Rome & Viterbe. Voyez Népi.

NÉPHALIES, s. f. pl. (Antiq. greq.) solemnités des Grecs nommées la fête des gens sobres ; ce que marque le mot même qui signifie sobriété. Les Athéniens célebroient cette fête en offrant une simple boisson d’hydromel au Soleil, à la Lune, à l’Aurore & à Venus : ils brûloient à cette occasion sur leurs autels toutes sortes de bois, excepté celui de la vigne & du figuier. (D. J.)

NÉPHÉLION, s. m. (Chirurg.) petite tache blanche sur les yeux produite par la cicatrice d’un ulcere. Cette cicatrice incommode la vue lorsqu’elle se trouve sur la cornée transparente vis-à-vis la prunelle. Nos anciens l’appelloient nuage. Voyez Nubecula. On donne aussi le nom de néphélion à ces especes de petits nuages qui nagent au milieu de l’urine, & aux petites taches blanches sur la surface des ongles qui ressemblent à des petits nuages. (Y)

NÉPHÉLIS, (Géog. anc.) ville de Cilicie bâtie sur le promontoire Nephélida, qui, selon Tite-Live, étoit célebre par une ancienne alliance des Athéniens.

NÉPHÉRIS, (Géog. anc.) ville de l’Afrique propre, bâtie sur un rocher, à 120 stades de Carthage. Scipion la prit après 22 jours de siege.

NEPHES-OGLI, (terme de Relation.) ce nom signifie parmi les Turcs, Fils du Saint-Esprit, & on le donne à certaines gens qui naissent d’une mere vierge. Il y a des filles turques qui, dit-on, se tiennent dans certains lieux à l’écart, où elles ne voient aucun homme ; elles ne vont aux mosquées que rarement, & lorsqu’elles s’y rendent, elles y demeurent depuis neuf heures du soir jusqu’à minuit, & y joignent à leurs prieres tant de contorsions de corps, & tant de cris, qu’elles épuisent leurs forces, & qu’il leur arrive souvent de tomber par terre évanouies. Si elles deviennent grosses depuis ce tems-là, elles disent qu’elles le sont par la grace du Saint-Esprit, & les enfans dont elles accouchent sont appellés nephes-ogli. On les considere comme devant un jour avoir le don des miracles. (D. J.)

NEPHIRI, (Hist. nat.) nom générique donné par quelques auteurs aux marbres qui contiennent des coquilles, des madrépores & d’autres corps marins.

NÉPHRÉTIQUE, s. f. (Méd.) dans le sens le plus étendu que l’on donne ici à la néphrétique, elle signifie ici toutes sortes de douleurs des lombes, dans l’endroit où sont placés les reins. Les auteurs ne décident point unanimement si l’on doit appeller néphrétique vraie, celle qui vient du calcul ou de l’inflammation des reins. Les autres especes sont nommées fausses néphrétiques.

Non-seulement les reins & les ureteres douloureux, mais encore les lombes, la moëlle épiniere, le mesentere, l’estomac, la rate, le foie, la vésicule du fiel, les intestins, la matrice & les vertebres des lombes attaqués de douleur, se rapportent souvent à ce titre.

De-là naît grand nombre de maladies générales qui peuvent attaquer une partie en particulier, & produire la néphrétique : ces maladies ont leurs caracteres propres, à la faveur desquels on doit les distinguer avec soin les unes des autres.

Ainsi dans la fievre, le scorbut, le catharre, le rhumatisme, la goutte, la cacochymie, les spasmes, les maladies érésipélateuses, la passion hystérique, l’affection hypocondriaque, la mélancholie, l’acrimonie du suc nerveux, la suppression d’un ulcere, si la matiere vient à se porter aux reins ou aux lombes, & qu’il se fasse une métastase dans ces parties, il résulte des néphrétiques de différentes especes.

Quelquefois il en arrive aussi par sympathie dans la cardialgie, la colique, la cacochylie, la constipation, la dyssenterie, les hémorrhoïdes, l’hernie, les fleurs-blanches. La néphrétique attaque encore les femmes grosses, celles qui sont en mal d’enfant, les nouvelles accouchées, celles qui avortent, celles qui ont leurs regles. De plus cette maladie survient à la suppression des mois & à leur flux immodéré, à la tympanite, à la douleur des lombes ; on doit alors la traiter suivant le titre général de la sympathie.

Mais à proprement parler, la néphrétique doit sa naissance à l’inflammation des reins qui contiennent le calcul, à l’acrimonie de leur mucosité & à celle de l’urine qui est devenue plus considérable. Il n’est pas possible de rapporter tous les accidens qui peuvent suivre la néphrétique, parce que les parties qu’elle attaque & les causes qui la produisent varient à l’infini. Quand donc on aura découvert la cause de la néphrétique, on se conduira conséquemment pour tâcher de la guérir. (D. J.)

Néphrétiques, se dit en matiere médicinale, de remedes indiqués dans les maladies des reins, de la vessie ; ce sont des diurétiques doux, adoucissans, tels que le nitre, la guimauve, la graine de lin, l’alkekenge, &c. Voyez Diurétique & Néphrétique.

Néphrétique, bois. Voyez Bois néphrétique.

Néphrétique pierre, (Hist. nat. Minéral.) lapis nephreticus, les Naturalistes ne sont point d’accord sur la pierre à laquelle ils donnent le nom de néphrétique. Wallerius dit dans sa Minéralogie, que c’est une pierre gypleuse, verte, & demi-transparente. D’autres ont donné ce nom à une espece de jaspe verd ; d’autres à une agate verdâtre ; d’autres à la malachite ; d’autres enfin ont donné ce nom par excellence à la pierre appellée jade. Voyez cet article. Ce nom lui vient du préjugé où l’on a été que cette pierre portée sur les reins, étoit propre à calmer les douleurs que l’on sentoit dans cette partie. Ceux qui auront assez de foi pour recourir à ce remede, ne risqueront rien de prendre pour cela celle de toutes ces pierres qui leur conviendra le mieux ; elles paroissent toutes également incapables de don-