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parmi tous les Chrétiens comme le premier de la solemnité de leur pâque.

On a encore beaucoup disputé dans le dernier siecle sur la pâque de Jesus-Christ ; a-t-il mangé l’agneau paschal le même jour que les Juifs, ou même l’a-t-il mangé ? Sans entrer dans ces sortes de discussions qui ne sont point de notre plan, nous nous contenterons de dire que les peres & les auteurs ecclésiastiques ont pensé que Jesus-Christ avoit mangé la pâque le même jour que les Juifs, avant que d’instituer l’Eucharistie qui est la pâque des Chrétiens : cela paroît assez clairement décidé par les textes des trois premiers évangélistes ; & il est aisé d’y rapporter ceux de saint Jean, qui d’abord semblent contraires à ce sentiment, mais qui bien entendus se concilient avec les autres pour établir la même vérité.

Enfin une autre question sur laquelle il y a eu bien de la diversité d’opinions, c’est celle du nombre des pâques que Jesus-Christ a célébrées pendant son ministere. Ce ne sont pas seulement les Valentiniens, qui, au rapport de saint Irénée, croyoient que Jesus-Christ ne célébra que trois pâques depuis son baptême, les autres ont dit quatre pâques, & d’autres ont prétendu qu’il en célébra cinq, & fut crucifié après avoir solemnisé la derniere. La premiere opinion a été suivie par presque tous les anciens ; la seconde est de l’antiquité moyenne ; & la troisieme est des modernes. C’est celle que Scaliger a introduite & défendue. Clément d’Alexandrie, qui a imaginé, comme Tertulien, que notre Seigneur ne prêcha qu’un an, s’est servi, pour le prouver, des paroles d’Isaïe, citées par saint Luc, chap. iv. vers. 19. pour prêcher l’année agréable du Seigneur. D’autre l’ont imité : c’est ainsi qu’une fausse explication d’un passage de l’Ecriture a aveuglé ces savans peres sur le tems de la durée du ministere du Sauveur. (D. J.)

PAQUÉ, hareng, (Commerce.) c’est du hareng arrangé & mis pas lits dans un barril ; ce qui le distingue du hareng en vrac, qui est bien enfermé dans des barrils, mais qui n’y est pas arrangé.

PAQUEBOT, PAQUET-BOT, PAQUET-BOOT, s. m. (Marine & Commerce.) c’est le nom des vaisseaux qui servent au passage de Douvres à Calais, & de Calais à Douvres ; de la Brille à Harwich, & de Harwich à la Brille, d’Angleterre en Espagne, &c. Voyez Bot. (Z)

PAQUERETTE, s. m. bellis, (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur radiée, dont le disque est composé de plusieurs fleurons, & dont la couronne est formée de demi-fleurons ; ces fleurons & ces demi-fleurons sont placés sur des embryons, & soutenus par un calice simple & profondément découpé ; les embryons deviennent dans la suite des semences attachées à la couche qui est de forme pyramidale. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Paquerette-Marguerite, bellis-leucanthemum, genre de plante qui differe de la paquerette par ses tiges qui sont garnies de branches & de feuilles, du bellidastrum par ses semences qui n’ont point d’aigrettes, & de la marguerite par ses semences plates & comme frangées, & par la couche de la fleur qui est pyramidale. Micheli, nova plantarum gener.

PAQUETTE ou PAQUERETTE, grande & petite, (Mat. méd.) voyez Marguerite.

PAQUET, s. m. (Botan.) Tournefort s’est servi de ce terme, pour exprimer le petit tas de fleurs qui naissent sur l’épi du blé, du chiendent, & autres plantes graminées, parce que leurs fleurs naissent par petits paquets attachés aux dents de la rape de l’épi ; on nomme en latin ces petits paquets, locustæ. (D. J.)

Paquet, s. m. (Commerce.) assemblage de plusieurs marchandises qu’on joint, qu’on lie & que

l’on enveloppe ensemble ; un paquet d’étoffes, un paquet de bas, un paquet de gants.

Paquet de lettres, ce sont plusieurs lettres missives, soit séparées, soit mises sous un même enveloppe, que l’on met à la poste.

Paquet s’entend aussi du courier qui porte les paquets ; le paquet de Londres, d’Amsterdam n’est pas encore arrivé, pour dire que le courier n’est pas encore venu.

Paquet, outil d’Arquebusier & autres ouvriers en fer ; c’est une boîte de forte taule qui n’a que trois côtés, dans laquelle on met plusieurs pieces de fer que l’on veut tremper ; on les couvre de suie de cheminée écrasée, & le tout de terre en pâte, puis l’on met cette boîte dans le foyer de la forge, on l’entoure de charbon de bois, & l’on fait bien rougir le tout que l’on jette ensuite dans de l’eau.

Paquet, terme de Boutonnier, c’est un amas de milanoise, plié sur un moule en touffe, & lié à la bobine, pour servir à des ornemens quelconques. Voyez Moules.

Paquet, en terme de Cloutier, d’Epinglier, c’est le nom qu’on donne au fil de fer d’Allemagne. Le paquet n’en contient que cinq livres moins un quart.

Paquet, dans la pratique de l’Imprimerie, se dit de plusieurs lignes de composition, plus ou moins longues, sans folio & sans signature, liées avec une ficelle, environ de la grandeur d’une page in-8°. ou in-12. & faits de façon qu’ils soient maniables & égaux : il est de bon usage de faire ces sortes de paquets, soit pour serrer, soit pour mettre à part un caractere dont on cesse de se servir : on doit encore supprimer de ces paquets les vignettes, les lettres grises, les fleurons, les titres ou en grosses ou en petites capitales, les lignes de quadrats, & sur-tout séparer le romain de l’italique qui doit être mis en paquet séparé, mais avec les mêmes précautions que le romain.

Aller en paquet se dit des compositeurs, qui font leur composition à-peu-près telle que ci-dessus, c’est-à-dire dispensés des fonctions ordinaires, & qui pour accélerer un ouvrage sont seulement tenus de fournir une quantité de composition, à laquelle le compositeur qui est chargé de mettre en page ajoute les folio & les signatures.

Paquet, (Reliure.) les Relieurs appellent paquet plusieurs volumes tournés tout du même sens & cousus, préparés pour être endossés & liés ensemble à enlentour, & séparés l’un de l’autre par de petites planches qui en font sortir le dos. On tient ainsi les livres tout le tems qu’on en façonne le dos, depuis qu’ils sont cousus & encartonnés jusqu’à la rognure. Voyez Coller, Tremper les paquets, Endosser.

PAQUETER, v. act. (Commerce.) mettre de la marchandise en paquet. Ce terme est beaucoup moins usité que celui d’empaqueter. Voyez Empaqueter.

PAQUETEURS, s. m. pl. (Commerce.) on nomme ainsi en Angleterre ceux qu’on nomme en France emballeurs. Voyez Emballeur. Dict. de comm.

PARA, (Géog. mod.) capitainerie de l’Amérique méridionale au Brésil, sur la riviere des Amazones. Les Portugais y ont bâti une grande ville dont les rues sont bien alignées, les églises belles, les maisons riantes, la plûpart bâties en pierre & en moëllon. Le commerce direct de Lisbonne avec Para d’où il vient tous les ans une flotte marchande, fait la richesse du Portugal.

La latitude du Para, suivant M. de la Condamine, est un degré 28 min. La différence du méridien de Para à celui de Paris est d’environ 3 heur. 24 min. à l’Occident. La déclinaison de l’aiguille aimantée d’un peu plus de quatre degrés Nord-Est. Le pendule fait à Para en 24 heures de tems moyen, 31 ou