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1139. Les têtes de ces cinq rois font les armes de Portugal. Long. 9. 55. lat. 37. 56. (D. J.)

OURLET, s. m. (Hydr.) est le bourrelet ou bord saillant d’un tuyau de grès emboité dans un autre, & précisément l’endroit où il se joint par un nœud de soudure de mastic. (K)

Ourlet, (Archit.) c’est la jonction de deux tables de plomb sur leur longueur, laquelle se fait en recouvrement par le bord de l’une repliée en forme de crochet sur l’autre.

On appelle aussi ourlet la levre repliée en rond d’un cheneau à bord d’une cuvette de plomb.

Ourlet est encore le nom d’un filet sous l’ove d’un chapiteau. Enfin les Vitriers appellent ourlet, le petit rebord qui est sur l’aîle du plomb des panneaux de vîtres. (D. J.)

Ourlet, bas au métier, voyez la maniere de le travailler.

Ourlet, les Selliers & les Bourreliers appellent ourlet les bandes de cuir longues, minces & étroites dont ils bordent les gros cuirs, dans certains ouvrages de leur métier.

Ourlet, terme de Coffretier, &c. Les maîtres Coffretiers-malletiers, maîtres Selliers & Bourreliers, appellent un ourlet, le cuir mince, long & étroit, avec lequel ils bordent les gros cuirs qu’ils emploient en certains endroits de leurs ouvrages. Les ourlets des malles, étuis & fourreaux de pistolets que font les Coffretiers, doivent être suivant les statuts de leur communauté, de cuir de veau ou de mouton, cousus à deux chefs, & de bonne ficelle bien poissée. Savary. (D. J.)

Ourlet, terme de Couturiere, ou orlet, c’est chez les ouvriers en couture, l’extrémité d’une étoffe ou d’une toile, rendoublée ou cousue, en sorte qu’elle y fasse une espece de petite bordure, pour que l’étoffe ou le linge ne s’éfile pas, & qu’il ait même plus de grace.

Ourlet, terme de Verrerie, c’est le tour d’un plat de verre qui paroît, & qui est en effet, plus ferme & plus épais que le reste. Cet ourlet se fait avec la branche, lorsqu’en branchant la bosse on en refoule & replie les bords. Il y a aussi des ourlets dans les ouvrages d’orfévrerie ; mais les ourlets renversés pleins de soudure, sont défendus dans la vaisselle plate.

Ourlel, terme de Vitrier, petit rebord qui est sur l’aîle du plomb des panneaux de vîtres.

OUROU, (Hist. nat.) oiseau du Brésil & de l’île de Maragnan, qui est de la grandeur d’une perdrix. Sa tête est ornée d’une crête semblable à celle d’un coq ; son plumage est mêlé de rouge, de blanc & de noir.

OUROUDGER, (Géog.) ville de Perse dans le Khouestan, à 18 lieues de Hamadan. Long. 85. lat. 34. 25.

OUROUMI, (Géog.) ville de Perse dans l’Aderbaidjan au sud-ouest, & près d’un lac de même nom, que M. de Lisle a confondu avec celui de Van. Ce lac a 20 lieues d’étendue du sud-est au nord-ouest, & 10 de largeur. (D. J.)

OURS, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) ursus ; animal quadrupede, plus grand que le loup. Les piés de devant de l’ours, posent sur la terre jusqu’au poignet, & les piés de derriere jusqu’au milieu de la plante : il a les yeux plus petits que ceux du loup, le nez plus gros, les oreilles plus larges & arrondies, le museau plus relevé par le bout ; la croupe est ravalée, la queue a peu de longueur ; les piés de devant sont un peu tournés en dedans : tout le corps est couvert d’un poil long, qui ne laisse paroître que la figure de la tête & des piés.

Un ours de Savoie, âgé d’environ 4 ans, avoit le dessus du museau de couleur fauve obscure ; le gar-

rot & le bas des quatre jambes noirs, & tout le reste

du corps de couleur mêlée de fauve pâle, & de cendré brun. Un autre ours du même pays, âgé de 10 ans, étoit d’une couleur brune noirâtre sur tout le corps, excepté le garrot, le devant des épaules, les aisselles & la poitrine qui avoient une teinte de fauve. On appelle ours dorés, ceux qui ont des teintes de fauve claires & vives. Il y a des ours blancs dans la grande Tartarie, en Moscovie, en Lithuanie & dans les autres provinces du Nord ; ils naissent blancs & demeurent blancs en tout tems. Il y en a dont la couleur est mêlée de blanc & de noir.

Les ours bruns different des noirs par les inclinations & par les appétits naturels. Les premiers sont féroces & carnaciers ; ils se trouvent assez communément dans les Alpes : les autres y sont rares, ils habitent les forêts des pays septentrionaux de l’Europe & de l’Amérique ; ils ne sont que farouches, & ils refusent constamment de manger de la chair.

L’ours est non seulement sauvage, mais solitaire ; il reste seul dans une caverne, ou dans le creux d’un vieux arbre, il y passe une partie de l’hiver sans provisions, sans en sortir pendant plusieurs semaines. Cependant il n’est point engourdi comme le loir & la marmotte ; mais comme il est excessivement gros sur la fin de l’automne, cette abondance de graisse lui fait supporter l’abstinence. Il ne sort de sa bauge que lorsqu’il se sent affamé. On dit que le mâle ne quitte sa retraite qu’au bout de quarante jours, & que la femelle y reste quatre mois, mais il n’est pas vraissemblable que la femelle pleine, ou allaitant ses petits, supporte plus long-tems la faim que le mâle, quand même elle dévoreroit quelques-uns de ses petits avec ses enveloppes, &c. En supposant qu’elle fût de l’espece des ours bruns, dont le mâle dévore en effet les oursons nouveaux nés, lorsqu’il les trouve dans leur nid ; mais les femelles semblent au contraire les aimer jusqu’à la fureur : elles les défendent, & sont alors plus féroces que les mâles. Les ours ne sont pas plus informes dans leur premier âge, que les autres animaux, relativement à la figure qu’ils doivent avoir chacun dans leur espece, lorsqu’ils sont plus avancés en âge.

Les ours se cherchent en automne : on prétend que la femelle est plus ardente que le mâle, & qu’elle se couche sur le dos pour le recevoir, &c. Mais il est plus certain que ces animaux s’accouplent à la maniere des autres quadrupedes. Aristote dit que le tems de la gestation n’est que de 30 jours, ce qui paroît douteux. 1°. Parce que l’ours est un gros animal : 2°. parce que les jeunes ours croissent lentement ; ils suivent la mere & ont besoin de ses secours pendant un an ou deux : 3°. parce que l’ours ne produit qu’en petit nombre, 1, 2, 3, 4, & jamais plus de 5 : 4°. parce qu’il vit 20 ou 25 ans ; en pareils cas, la durée de la gestation des autres animaux est au moins de quelques mois. La femelle de l’ours met bas en hiver, elle prépare à ses petits un lit de mousse & d’herbes au fond de sa caverne ; & elle les allaite jusqu’à ce qu’ils puissent sortir avec elle, ce qui n’arrive qu’au printems. Le mâle a sa retraite séparée, & même fort éloignée de celle de la femelle. Lorsqu’ils ne trouvent point de grotte pour se gîter, ils cassent & ramassent du bois pour se faire une loge, qu’ils recouvrent d’herbes & de feuilles au point de la rendre impénétrable à l’eau.

La voix de l’ours est un grondement, un gros murmure, souvent mêlé d’un frémissement de dents qu’il fait sur-tout entendre lorsqu’on l’irrite. Cet animal est fort susceptible de colere, & même de fureur ; quoiqu’il s’apprivoise lorsqu’il est jeune, il faut toujours s’en défier, & le traiter avec circonspection, sur-tout ne le pas frapper au bout du nez, ni le toucher aux parties de la génération. On lui apprend à