Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 10.djvu/428

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

γείτνεια ; ce mot ne se peut traduire que par une longue périphrase, fêtes où l’on célebre le jour que l’on a quitté son pays, pour aller s’établir dans un pays voisin ; μετὰ, ad, γείτων, gen. ονος, vicinus. Les habitans de Mélite, bourg de l’Attique, avoient institué ces fêtes, & voici à quelle occasion. Ils quitterent le bourg qu’ils habitoient, & sous les auspices d’Apollon, ils choisirent pour lieu de leur demeure un bourg voisin, nomme Diomée. Cette transmigration leur ayant été favorable, ils donnerent à Apollon l’épithete de Metageitnios, comme qui diroit protecteur de ceux qui abandonnent leur pays, pour se transplanter dans une contrée voisine. L’épithete du dieu donna le nom à ces fêtes, & ces fêtes le donnerent au mois durant lequel on les célebroit. (D. J.)

MÉTAGEITNION, (Antiq. greq.) μεταγειθνιον, second mois de l’année des Athéniens ; il n’avoit que vingt-neuf jours, & répondoit, suivant l’ancien calendrier reçu précédemment en Angleterre, à la derniere partie de Juillet, & au commencement d’Août. Les Béotiens le nommoient panemus, & le peuple de Syracuse carnius. Il reçut son nom des métageitnies, qui étoit une des fêtes d’Apollon. Voyez Potter, Archæol. greq. tome I. page 414. (D. J.)

MÉTAGONIUM, (Géogr. anc.) promontoire d’Afrique, sur la côte de la Mauritanie tingitane, selon Strabon, liv. XVII. Castald l’appelle caba de tres forcas, & Olivieri le nomme cabo de tres arcas. (D. J.)

MÉTAL, au pl. Métaux. (Hist. nat. Chimie & Métallurgie.) metalla. Ce sont des substances pesantes, dures, éclatantes, opaques, qui deviennent fluides & prennent une sur face convexe dans le feu, mais qui reprennent ensuite leur solidité lorsqu’elles sont refroidies ; qui s’étendent sous le marteau ; qualités que les differens métaux ont dans des degrés differens.

On compte ordinairement six métaux ; savoir, l’or, l’argent, le cuivre, le fer, l’étain & le plomb. Mais depuis peu quelques auteurs en ont compté un septieme, que l’on nomme platine ou or blanc. Voyez Platine.

Il y a trois caracteres principaux & distinctifs des vrais métaux ; c’est 1°. la ductilité ou la faculté de s’étendre sous le marteau & de se plier, sur-tout lorsqu’ils sont froids ; 2°. d’entrer en fusion dans le feu ; & 3°. d’avoir de la fixité au feu, & de n’en être point entierement ou du moins trop promptement dissipés. Les substances qui réunissent ces trois qualités, doivent être regardées comme de vrais métaux. Il y a plusieurs substances minérales semblables en plusieurs points aux métaux, & qui ont une ou deux de ces propriétés, mais comme elles ne les ont point toutes, on les appelle demi-métaux ; ces substances ont bien à l’extérieur le coup d’œil des vrais métaux, mais elles se brisent sous le marteau, & l’action du feu les dissipe & les volatilise entierement, quoiqu’elles ayent la faculté d’entrer en fusion dans le feu. Voyez l’art. Demi-métaux.

On divise les métaux en parfaits & en imparfaits. Les métaux parfaits, sont ceux qui n’éprouvent aucune alteration de la part du feu ; après les avoir fait entrer en fusion, il ne peut point les calciner ou les changer en chaux, ni en dissiper aucune partie ; l’air & l’eau ne produisent aucune altération sur les métaux parfaits ; on en compte deux, qui sont l’or & l’argent ; on appelle métaux imparfaits, ceux à qui l’action du feu fait perdre leur éclat & leur forme métallique, & dont à la fin il vient à bout de détruire, de décomposer & même de dissiper une grande partie. Tels sont le cuivre, le fer, l’étain & le plomb. L’air & l’eau sont en état d’altérer ces sortes de métaux.

Pour simplifier les choses, on peut dire que les

métaux parfaits sont ceux à qui l’action du feu ne fait point perdre leur phlogistique ou la partie inflammable qui leur est nécessaire pour paroître sous la forme métallique qui leur est propre ; au lieu que les métaux imparfaits sont ceux que le feu prive de cette partie. Voyez Phlogistique & voyez Chaux métallique.

Les anciens Chimistes ont encore divisé les métaux, en solaires & en lunaires. Suivant eux, les métaux solaires sont l’or, le cuivre & le fer ; & les métaux lunaires sont l’argent, l’étain & le plomb. Les uns sont colorés & les autres sont blancs. M. Rouelle a trouvé que cette distinction n’étoit point si chimérique que quelques Chimistes l’ont cru ; & les métaux lunaires ou blancs ont en effet des proprietés qui les distinguent des métaux solaires ou jaunes. Voyez Rapport, table des.

Enfin, l’or & l’argent ont été appellés métaux précieuxmétaux nobles, à cause du prix que les hommes ont attaché à leur possession ; les autres métaux plus communs ont été appellés métaux ignobles ; cependant, si l’on ne consultoit que l’utilité pour attacher du prix aux choses, on verroit que le fer devroit sans difficulté, être regardé comme un métal plus précieux que l’or.

Les Alchimistes comptoient sept métaux, parce qu’ils joignoient le mercure aux six qui précedent ; ils croyoient aussi que chacun de ces sept métaux étoient sous l’influence d’une des sept planetes, ou bien, comme ils affectoient un style énigmatique, ils se sont servi des noms des planetes pour désigner les differens métaux. C’est ainsi qu’ils ont appellé l’or, Soleil ; l’argent, Lune ; le cuivre, Venus ; le fer, Mars ; l’étain, Jupiter ; le plomb, Saturne.

Quoique nous ayons dit que les métaux sont des corps pesans, ductiles, malléables & fixes au feu, il ne faut point croire qu’ils possedent tous ces qualités au même degré. C’est ainsi que pour le poids, l’or surpasse tous les métaux ; le plomb tient le second rang ; l’argent, le cuivre, le fer & l’étain viennent ensuite.

Il en est de même de la ductilité des métaux, elle varie considerablement. L’or possede cette qualité dans le degré le plus éminent ; ensuite viennent l’argent, le cuivre, le fer, l’étain, & enfin le plomb. A l’égard de la malleabilité ou de la faculté de s’étendre sous les coups de marteau, le plomb & l’étain la possedent plus que les autres métaux ; ensuite vient l’or, l’argent, le cuivre & enfin le fer, qui est moins malleable que tous les autres.

Une autre propriété génerale des métaux est d’entrer en fusion dans le feu, & d’y prendre une surface convexe, sans qu’il soit besoin pour cela de leur joindre d’additions ; mais tous ne se fondent point avec la même facilité. Il y en a qui se fondent avec une très-grande promptitude à un degré de feu très-foible, & avant que de rougir ; tels sont le plomb & l’étain : d’autres se fondent en même-tems qu’ils rougissent, & exigent pour cela un feu beaucoup plus violent que les premiers ; tels sont l’or & l’argent. Enfin, le cuivre & le fer demandent un feu d’une violence extreme, & rougissent long-tems avant que d’entrer en fusion. Voyez Fusion.

Les métaux sont dissouts par differens menstrues ou dissolvans ; il y a des dissolvans qui agissent sur les uns sans rien faire sur d’autres ; c’est ainsi que l’esprit de nitre dissout l’argent, le cuivre, le fer, &c. sans agir sur l’or. Mais une vérité que M. Rouelle a découverte, c’est que tous les acides agissent sur les métaux ; il faut pour cela que leur aggrégation ait été rompue, c’est-à-dire qu’ils ayent été divisés en particules déliées. Cependant il est certain qu’il y a des métaux qui ont plus de disposition à se dis-