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des îles du Cap-verd, au midi occidental de l’île de Bonneville, & à l’orient de celle de San-Iago. Mayo n’a environ que 7 lieues de circonférence. Elle est reconnue de loin par deux montagnes d’une hauteur considérable, & elle est renommée par sa vaste saline, où les vaisseaux de diverses nations, sur-tout des Anglois, vont charger du sel, qui ne coûte que la voiture, depuis la saline distante d’un demi-mille jusqu’au bord de la mer. Long. 356. 10. lat. septent. 15. 10. (D. J.)

MAYONQUE, (Géog.) volcan de l’île de Luçon, l’une des Philippines, qui jette presque continuellement des flammes. (D. J.)

MAYOTTE, ile, (Géog.) Mayota insula, c’est la plus méridionale des îles Comorres. Elle est située, selon M. de Lisle, dans le canal de Mozambique.

MAZA, s. m. (Médecine.) espece de pain d’orge, fait avec de la farine d’orge grillé, humectée de quelque liquide ; c’étoit la nourriture du petit peuple, qui le mangeoit crud avec le defrutum ou le miel ; le liquide étoit l’oxymel, l’hydromel, le posea ou l’eau. Hippocrate regarde le maza comme humectant, & conseille d’en user au printems plûtôt que du froment comme plus doux & moins nourrissant.

MAZAGAN, (Géog.) Mazacanum, place forte d’Afrique, sur la frontiere de la province de Duquéla, au royaume de Maroc. Elle a été fortifiée par les Portugais à qui elle appartient. L’Océan la ferme d’un côté, & elle a de l’autre un fossé large & profond, dont l’eau monte avec celle de la mer. Long. 9. 50. lat. 33. 5. (D. J.)

MAZANDÉRAN ou MAZANDRAN, (Géogr.) ville de Perse, qui a donné son nom à une province située au midi de la mer Caspienne. Voyez sur cette province les Voyages d’Oléarius & de Pietro della Valle, car ils l’étendent & la bornent un peu différemment. Long. de la capitale, 68. 30. lat. 39. 45. (D. J.)

MAZANGRAN, (Géog.) ville d’Afrique, dans la province de Trémecen, à une demi-lieue de la mer, & à 13 lieues d’Oran, vers le levant. Long. selon Ptolomée, 30. 30. lat. 33. 45. (D. J.)

MAZANOMON, s. m. (Litt.) le mazanomon, chez les Romains, étoit oginairement un grand rond de bois, sur lequel on mettoit des gâteaux, maza. Ensuite ce mot fut employé pour signifier un grand plat, un grand bassin où l’on présentoit plusieurs sortes de viandes. Horace, en décrivant le repas que l’avare Nasidienus s’avisa de donner à Mécene, repas dont les viandes étoient ou gâtées, ou mal choisies, ou mal apprêtées, dit :

Deinde sequuti
Mazonomo pueri magno discerpta ferentes
Membra gruis, sparsæ sale multo non sine farre.

« Ensuite deux valets nous servirent un grand bassin, où il y avoit une grue dépecée, & bien saupoudrée de sel & de farine, &c. » (D. J.)

MAZARA, val de, (Géog.) grande contrée de la Sicile, dont elle occupe la partie occidentale. Elle est baignée de tous côtés par la mer, excepté à l’orient, & elle est coupée par diverses rivieres. Leander a donné une description fort détaillée de cette vallée. (D. J.)

Mazara, (Géog.) ancienne ville de Sicile, capitale du val de Mazara, sur la côte occidentale de l’île, à l’embouchure de la riviere du même nom. Elle fut bâtie des ruines de Sélunte, si l’on en croit Volteranus, & donna son nom à toute la vallée. Son territoire est également étendu & fertile. Elle est située à 10 lieues S. de Trapani, 22 S. O. de Palerme ; son évêché est suffragant de cette derniere ville. Long. 30. 14. lat. 37. 42. (D. J.)

MAZARIKAN, (Hist. nat. Bot.) plante des Indes orientales, dont la fleur est verte comme la plante qui la produit.

MAZARINO, (Géog.) petite ville de Sicile, dans le val de Noto, près de la riviere de le terranova. Quelques-uns ont imaginé que c’est l’ancienne Mactorium, dont parle Hérodote, liv. VII. ch. chij. mais ce qui est plus sur & moins important, c’est qu’elle a donné son nom à la famille dont étoit le cardinal Mazarin. Long. 32. 46. lat. 36. 51. (D. J.)

MAZÈRES, (Géog.) en latin castrum Mazeris, petite ville de France dans le comté de Foix ; les comtes de Foix y avoient anciennement un château où ils faisoient leur résidence. Long. 19. 17. lat. 43. 15. (D. J.)

MAZETTE, s. f. (Maréchal.) on appelle ainsi un cheval ruiné qu’on ne sauroit faire aller, ni avec le fouet, ni avec l’éperon.

MAZICES ou MAZICI, (Géog. anc.) peuples de la Mauritanie Césariense, dont parlent Ptolomée & Ammien-Marcellin. (D. J.)

MAZIL, (Hist. mod.) nom que les Turcs donnent aux princes qui leur sont tributaires lorsqu’ils sont dépossédés de leurs états.

MAZOVIE, ou MASSAW, ou MASSUREN, (Géog.) en latin Mazovia, province considérable de Pologne dans la haute Pologne. Elle confine au nord avec la Prusse, à l’orient avec la Lithuanie, au midi avec la petite Pologne, & au couchant avec la grande Pologne. Elle est divisée en quatre parties, qui sont les palatinats de Mazovie, de Plosko, de Podlachie, & le territoire de Dobrzin. La Vistule sépare cette province en deux, & y reçoit les rivieres de Buck & de Naren.

La Mazovie a pris son nom de Masos, échanson de Miecislas II. roi de Pologne, qui s’empara d’une partie de la province, & qui en fut ensuite dépouillé vers l’an 1040.

Le palatinat propre de Mazovie est gouverné par un palatin qui a sous lui sept castellans.

Pour le spirituel, la Mazovie est régie par les évêques de Posnanie, de Plocko & de Lucko.

Cette province est divisée en douze territoires ; Varsovie en est la capitale.

MAZULA, (Géog. anc.) ou MAXULA, comme écrit Pline ; ville dans l’Afrique propre. Ptolomée y compte deux villes de ce nom ; l’une sur la côte, a laquelle il donne le titre de colonie, & l’autre un peu dans les terres. (D. J.)

MAZULIT, s. m. (Marine.) chaloupe des Indes dont les bordages sont cousus avec du fil d’herbes, & dont les calfatages sont de mousse.

M E

MÉACO ou MIACO, (Géog.) grande & célebre ville impériale dans l’île ou presqu’île de Niphon au Japon, dont elle étoit autrefois la capitale. Le dairi, c’est-à-dire l’empereur ecclésiastique, y fait sa résidence avec une ombre d’autorité religieuse, pour le consoler de la véritable, dont l’empereur séculier l’a dépouillé.

Méaco est le grand magasin de toutes les manufactures du Japon, & la principale ville de commerce. Elle est bâtie régulierement, & toutes ses rues sont coupées à angles droits. On y trouve toutes les marchandises les plus riches & les plus précieuses. On y comptoit en 1675, par un dénombrement fait du peuple distingué par religions, plus de six mille ames. Kœmpfer vous donnera toute la description de cette ville ; c’est cet habile & fidele voyageur qu’il faut ici consulter. Le P. Riccioli établit une double position de Méaco, savoir, long. 136d 24′. ou 157. 23. lat. 35. 45. ou 36. (D. J.)