Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, XX.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je vais sonder mes coopérateurs ; et je ne tarderai pas à vous en rendre compte.

Je vous dirais bien quelques nouvelles publiques, mais le lendemain détruit l’ouvrage du jour ou de la veille.

Je vous embrasse, j’embrasse Mme Clerc et le petit ourson blanc ; s’il vous vient quelque mot bien saugrenu et bien doux, adressez-le de ma part à Mlle Anastasia.

Mais, dites-moi, ne pouvez-vous pas engager M. le général à m’expédier les fonds qu’il m’a promis, plutôt au commencement qu’à la fin de septembre ? Cela fait la différence de trois mois et peut-être de six pour mes arrangements. Les grands seigneurs, qui n’ont l’embarras de rien, ne savent pas ce que c’est qu’un déménagement, et un déménagement dans la mauvaise saison.

Le prince Orloff m’a promis des minéraux, j’ai laissé un petit catalogue à M. le vice-chancelier. Ce sont tous de fort honnêtes gens ; mais ces honnêtes gens-là ont tant d’affaires, comme de boire, manger et dormir, dans toutes les combinaisons possibles !

J’ai écrit, il y a quelques jours, à le M. vice-chancelier un petit billet pantagruélique. C’est style d’ancien welche. Peut-être n’y entendra-t-il rien.

J’attends mes malles et tous vos envois ; n’oubliez pas la suite des anecdotes polonaises. Adieu, mon cher docteur : lorsque la mélancolie vous prendra, faites-vous dire à l’oreille, deux ou trois fois de suite, par Mme Clerc, le soir et le matin, la formule mais bien articulée.


LXVII

À NECKER.
12 juin 1775.

Je ne suis pas un de ceux qui vous doivent le moins de reconnaissance pour le bel ouvrage que vous venez de publier[1]. Je

  1. De la législation et du commerce des grains. 1775, in-8.