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M. le général sait aussi bien que moi comment on témoigne son respect, son hommage et sa reconnaissance à une souveraine bienfaisante ; ainsi j’espère qu’il aura la bonté de prendre ce soin pour moi, sans que je sois obligé de l’en remercier.

J’aurai donc les dessins ! j’aurai donc celui de la machine au rocher ! et des pierres ! Tout cela me fait grand plaisir. C’est M. de Sartine, notre lieutenant de police, qui succède à M. de La Vrillière. L’exécution de notre projet n’en sera que plus facile ; M. de Sartine n’est pas mon protecteur, c’est mon ami de trente-cinq ans ; il m’a écrit deux fois pendant mon absence de France ; une fois ici, une fois à Pétersbourg ; il est tolérant autant qu’il peut l’être.

Je vous avais prédit, monsieur le général, qu’à peine notre projet aurait transpiré, que ceux qui s’occupent à présent des réimpressions en seraient alarmés, et me feraient des propositions. La chose est arrivée. Je n’ai pas daigné leur répondre ; car il est bien décidé dans ma tête que, si je ne refais pas l’Encyclopédie pour vous, je ne veux plus entendre parler de cet ouvrage, à quelque condition que ce puisse être. Ou vous l’aurez telle que je la conçois, ou elle leur restera telle qu’elle est, telle qu’ils l’ont voulue. Elle n’est encore que trop bien pour cette canaille-là. Il ne leur faut que des hommes et des ouvrages médiocres ; et à juger de leur état à venir par les premiers symptômes de leur récente maladie, j’espère qu’ils n’en manqueront pas.

Je suis, avec respect, monsieur le général, etc.

J’ai fait l’usage convenable de votre note sur la médaille[1] ; je n’oublierai jamais rien de ce qui pourra vous être agréable.

  1. V. t. III, p. 413.