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lui, de relire ses épreuves, de se corriger, et de la commodité qu’il trouvera sous votre indulgente protection de s’adresser à un commerçant qui lui fasse un parti honnête. C’est ainsi que vous concilierez autant qu’il est en vous deux choses trop opposées pour se proposer de les accorder parfaitement, vos opérations particulières et le bien public.

Si l’auteur, comme il peut arriver, ne veut rien sacrifier, s’il persiste à laisser son ouvrage tel qu’il l’a fait, renvoyez-le et l’oubliez, mais d’un oubli très réel. Songez qu’après une menace ou le moindre acte d’autorité, vous n’en reverrez plus. On négligera l’intérêt pour un temps, et les productions s’en iront droit chez l’étranger, où les auteurs ne tarderont pas à se rendre. Eh bien ! tant mieux, direz-vous, qu’ils s’en aillent. En parlant ainsi vous ne pensez guère à ce que vous dites ; vous perdrez les hommes que vous aviez, vous n’en aurez pas moins leurs productions, vous les aurez plus hardies, et si vous regardez ces productions comme une source de corruption, vous serez pauvres et abrutis et n’en serez pas moins corrompus. — Le siècle devient aussi trop éclairé. — Ce n’est pas cela, c’est vous qui ne l’êtes pas assez pour votre siècle. — Nous n’aimons pas ceux qui raisonnent. — C’est que vous redoutez la raison.

Si l’ouvrage a paru, soit dans le royaume, soit chez l’étranger, gardez-vous bien de le mutiler d’une ligne ; ces mutilations ne remédient à rien, elles sont reconnues dans un moment, on appelle une des éditions la bonne et l’autre la mauvaise, on méprise celle-ci, elle reste, et la première, qui est communément l’étrangère, n’en est que plus recherchée ; pour quatre mots qui vous ont choqué et que nous lisons malgré vous, voilà votre manufacturier ruiné, et son concurrent étranger enrichi.

S’il n’y a point de milieu, comme l’expérience de tous les temps doit vous l’avoir appris, qu’un ouvrage quel qu’il soit sorte de vos manufactures ou qu’il passe à l’étranger et que vous l’achetiez de lui tout manufacturé, n’ayant rien à gagner d’un côté, L’intérêt du commerce à blesser de l’autre, autorisez donc votre manufacturier, ne fût-ce que pour sauver votre autorité du mépris et vos lois de l’infraction, car votre autorité sera méprisée et vos lois enfreintes, n’en doutez pas, toutes les fois que les hasards seront à peu près compensés par le