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reusement exécutés, et qu’il n’en passe aucun qui ne soit déchargé dans les chambres syndicales où les ballots doivent s’arrêter.

8° Qu’il soit pris à l’avenir toutes les précautions convenables pour que ces ballots ne soient pas divertis frauduleusement, comme il est arrivé par le passé.

9° Que, quant au commerce de la librairie d’Avignon, contre lequel on n’a point encore imaginé de moyens suffisants, il soit défendu de sortir aucuns livres du Comtat sans un acquit-à-caution pris aux Fermes du roi, d’où il serait envoyé toutes les semaines au chancelier un état et catalogue des livres contenus dans les ballots ; que ces acquits soient visés au bureau des Noues pour être déchargés à Aix après la visite des syndics et adjoints, ou au bureau de Tulette pour être déchargés à Valence par l’imprimeur des Fermes assisté d’un premier commis ; ou au bureau de Villeneuve pour être déchargés à Lyon ou à Montpellier, suivant leurs différentes destinations, après la visite des syndics et adjoints ; que tous les ballots qui arriveront d’Avignon dans le royaume par d’autres voies ou sans un acquit-à-caution visé comme il est dit, soient saisissables par un inspecteur ambulant sur la frontière, préposé par le fermier commis à cet effet, et chargé d’envoyer au chancelier l’état de ces livres saisis pour recevoir les ordres du magistrat et les exécuter conformément aux règlements ; que sur cet état les syndics et adjoints de la communauté de Paris soient appelés pour, sur leurs observations, statuer ce que de raison, etc.

Il me semble, monsieur, que ces demandes sont également fondées sur la justice, les lois et le bien public, et que le seul moyen d’arrêter la ruine entière de cette communauté et de rallumer quelque émulation dans des commerçants que découragent l’inutilité de leurs efforts et les pertes journalières qu’ils essuient dans des entreprises qui leur avaient été lucratives et qui le redeviendront lorsque les règlements seront tenus en vigueur, est d’y faire droit, surtout si vous acquiescez à ce que je vais vous dire des permissions tacites.

Cet article est un peu plus délicat que le précédent ; toutefois je vais m’en expliquer librement ; vous laisserez là mon expression lorsqu’elle vous paraîtra outrée et trop crue, et vous vous arrêterez à la chose. Je vous dirai d’abord, monsieur : Les